Archives mensuelles : Mai 2018

200 000 visiteurs : merci !

Le 6 juin dernier, il y a donc environ un an, j’annonçais que le blog avait atteint cinquante mille visiteurs uniques. Puis, le 9 décembre, la barre des cent mille était franchie. Aujourd’hui, ce sont 200.000 lecteurs différents qui ont parcouru les articles de « Littérature Portes Ouvertes ». Je me réjouis de ce succès qui se confirme chaque jour, et qui conforte quotidiennement ma motivation à poursuivre. Profitons de l’occasion pour revenir sur le chemin parcouru depuis la naissance du blog.

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Intelligences multiples et enseignement du français

C’est un fait : les enfants sont tous différents. Aussi est-ce une gageure pour chaque professeur d’adapter ses enseignements à chacun, tout en permettant aussi à la classe de demeurer un collectif. Une piste de réflexion intéressante est celle des « intelligences multiples ». Quelques mots sur cette notion, suivis de quelques activités mises en place dans ma classe.

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Un poème sur l’amour d’une mère, rien de mieux en ce jour de fête des mères ! Et de Victor Hugo !

Le poète, dramaturge et romancier Victor Hugo

« Je vous dirai peut-être quelque jour
Quel lait pur, que de soins, que de vœux, que d’amour,
Prodigués pour ma vie en naissant condamnée,
M’ont fait deux fois l’enfant de ma mère obstinée ;
Ange, qui sur trois fils attachés à ses pas,
Épandait son amour et ne mesurait pas!

O l’amour d’une mère ! amour que nul n’oublie !
Pain merveilleux qu’un Dieu partage et multiplie
Table toujours servie au paternel foyer !
Chacun en a sa part, et tous l’ont tout entier ! »

Victor Hugo, « Ce siècle avait deux ans »,
Wikisource.

La Tinée sous les étoiles

Pascal et Florent ne sont pas seulement des collègues sympas, rencontrés quand j’enseignais à l’école de Levens, mais aussi des artistes qui méritent, chacun dans leur domaine, d’être davantage connus. Ils viennent de publier un magnifique ouvrage à quatre mains, intitulé Sous les étoiles de la Tinée, Contes et légendes. Quelques mots sur ce livre qui est aussi un bel objet.

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Reblogué : Rimbaud par Verlaine

Un court documentaire dans lequel Yves Peyré, directeur de la Bibliothèque littéraire Jacques Peyré, présente un fond de dix-neuf dessins que les proches du poète s’échangèrent, entre 1873 et 1877, avant son départ pour l’Afrique. Un documentaire intitulé ‘Prélude au grand départ’, réalisé par Micheline Paintault, en 2006, pour SCÉRÉN-CNDP. 19mn. […]

► À lire sur : Rimbaud à travers les dessins de Verlaine. — Lire dit-elle

Reblogué : un poème de Neruda

Les Dictateurs Il est resté une odeur dans les plantations : un amalgame de sang et de corps, un pétale nauséabond et pénétrant. Parmi les cocotiers les tombes sont remplies de squelettes brisés, de râles silencieux. Le délicat satrape converse avec des coupes, des cols, des cordons dorés. Le petit palais luit comme une horloge et […]

► à découvrir ici : Pablo Neruda, Je ne prononce pas en vain ton nom, ô Amérique — Écri’turbulente

Quand les rumeurs du jour se sont assagies

Texte personnel

Quand les rumeurs du jour se sont assagies, que se sont tues les clameurs des hommes, quand les derniers rayons se sont éteints, que les flots du jour sont taris, à l’heure tardive des grillons et des lucioles, rien ne bouge. Assis face à la nuit, avant les grands songes du sommeil, nous respirons. À la lune qui s’élève, nous adressons un sourire. Nous respectons l’immobilité des premières étoiles, dans le ciel encore clair et teinté des rougeurs du couchant. Nous nous enveloppons lentement de nos lourdes couvertures, cessant tout mouvement, dénouant le cours de nos pensées. Nous nous baignons dans le silence comme en une mer. Allongés sur le dos, nous devenons cette vastitude même de la mer, dans le dénuement d’un abandon. Peu importent alors les murmures qui nous parviennent encore, les vrombissements lointains ne sont plus que de discrets rappels de ce monde qui nous entoure et continue de tourner comme il doit le faire. Nous consentons à ce que tout ne soit pas parfait, à ce que tout ne possède pas l’équilibre sphérique des grands astres, à ce que tout ne soit encore pleinement serein. Voici cependant que peu à peu, à mesure que le souffle ralentit, la paix s’installe.

Gabriel Grossi,
mercredi 23 mai 2018.

O nuit, ô ma fille la Nuit, toi qui sais te taire, ô ma fille au beau manteau.
Toi qui verses le repos et l’oubli. Toi qui verses le baume, et le silence, et l’ombre
O ma Nuit étoilée je t’ai créée la première.
Toi qui endors, toi qui ensevelis déjà dans une Ombre éternelle
Toutes mes créatures
Les plus inquiètes, le cheval fougueux, la fourmi laborieuse,
Et l’homme ce monstre d’inquiétude.
Nuit qui réussis à endormir l’homme
Ce puits d’inquiétude.
A lui seul plus inquiet que toute la création ensemble.
L’homme, ce puits d’inquiétude.

Charles Péguy, Le porche de la deuxième vertu,
cité d’après Wikisource (texte numérisé non encore vérifié).

Souvenirs de lecture

Je vais essayer aujourd’hui de répondre à cette question : d’où me vient ma passion pour la littérature ? Ce sera l’occasion d’une grande remontée dans le temps, de la première enfance jusqu’à nos jours, à travers mes souvenirs de lecture… Ce sera aussi l’occasion de parler de livres qui ne sont pas forcément consacrés comme de la grande littérature, mais qui ont contribué à forger mon plaisir de lire.

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Les mots, leur forme, leur sens

Je vous propose aujourd’hui un petit voyage, qui nous transportera dans le temps et dans l’espace, à la rencontre de ces drôles de petites bestioles que sont les mots. Nous les utilisons tous les jours, sans même y penser, et sans généralement songer qu’ils sont les héritiers d’une histoire plurimillénaire…

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L’école d’aujourd’hui en débat

L’éducation, c’est important, aussi est-il bien normal que le sujet soit abondamment abordé, dans la presse, dans les discussions en ligne, ou dans les conversations familiales. En ce moment, comme presque toujours, des questions d’éducation se retrouvent dans l’actualité. Je me permets donc de livrer un point de vue sur ces questions.

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Enseigner la conjugaison

Apprendre à conjuguer correctement les verbes n’est pas chose facile. La conjugaison française est particulièrement retorse, avec ses formes qui se prononcent de manière identique mais s’écrivent différemment. Conjuguer à l’écrit nécessite ainsi un savoir que la pratique courante du français oral ne suffit pas à apporter. Voici quelques modestes pistes pour enseigner la conjugaison française.

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L’été — Texte personnel

Dans mon souvenir, le sol est dallé d’octogones rouges, ces carreaux qui semblent en terre cuite, sur lesquels le soleil de midi imprime la chaleur de la Provence. Dehors, la lumière est forte. Les oiseaux se taisent. Rien ne bouge, pas même les feuilles des arbres. Mes pieds nus sont au frais. Les volets sont entrebâillés. Presque fermés. La journée est à son apogée, et pourtant c’est une heure de sommeil. Dedans, il fait presque sombre. L’idée de sieste se répand à l’intérieur des choses, des objets, et jusqu’au chant des cigales. Personne avec qui jouer quand tout le monde somnole. Peut-être une grand-mère dans une hypothétique chaise à bascule ou une balancelle. Elle regarde le lézard se pâmer sur le volet vert. Elle voit la vigne pousser sur la tonnelle. Elle sent le sol se craqueler. Il fait presque frais, lorsque, les pieds nus sur le carrelage de pierre, on contemple la chaleur de ce temps mort au milieu de l’été.

Gabriel Grossi, jeudi 29 novembre 2007.
Revu le 5 mai 2018.

« Dialogue avec l’anonyme » de Béatrice Bonhomme

Béatrice Bonhomme, professeur de littérature française du XXe siècle à l’Université de Nice, a dirigé ma thèse de doctorat. Parallèlement à ses activités de recherche et d’enseignement, elle poursuit une œuvre riche à ce jour de nombreux recueils poétiques, mais aussi de nouvelles et d’une pièce de théâtre. Elle vient de publier Dialogue avec l’anonyme, paru en février dernier aux éditions Collodion.

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Reblogué : le livre de poésie au XXIe siècle

Je me permets de relayer ici l’annonce d’une journée d’études qui s’est tenue le 8 mars dernier à Lyon. Certes, c’est un peu tard, puisque celle-ci a déjà eu lieu, mais son sujet est passionnant, puisqu’il interroge le devenir du livre de poésie au vingt-et-unième siècle.

programme: ICI APRÈS LA POÉSIE, APRÈS LE LIVRE : DES LIVRES DE POÉSIE AU XXIe SIÈCLE ? Une partie importante de la production poétique contemporaine s’écrit à partir d’une série de refus fondateurs formulés dans le second vingtième siècle, de « la haine de la poésie » de Bataille au constat pongien que « la […]

A lire sur : journée d’études – lyon 6 mars 2018 — slowforward

Sur un propos de Tzara

Quelqu’un a atterri ce matin sur ce blog en ayant tapé dans son moteur de recherches cette belle phrase de Tristan Tzara, qui fera l’objet de notre réflexion du jour : « La poésie n’est pas uniquement un produit écrit, une succession d’images et de sons, mais une manière de vivre. »

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La poésie sur Internet

La poésie d’aujourd’hui est plus vivante qu’il ne paraît au premier abord. Quand on s’y intéresse, on découvre que les publications sont nombreuses, de formes, de thèmes et d’aspects divers. Mais il y a, en revanche, peu de lecteurs. Internet peut-il changer les choses ?

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La poésie au féminin

C’est avec raison que l’on m’a reproché un trop faible nombre de femmes dans mon article intitulé « Dix poètes d’aujourd’hui à connaître ». En effet, les femmes sont poètes, elles aussi, bien entendu, et depuis longtemps. On pourrait remonter jusqu’à Sappho, Marie de France, Christine de Pizan, Louise Labé… Au XIXe siècle, on peut mentionner Marceline Desbordes-Valmore, Louise ColetEt dans la poésie d’aujourd’hui ?

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Reblogué : Un poème de Pierre Jean Jouve

Un monde plus vrai, de dix tons plus brillant Que le monde Plus tiède, chaud, confiant et nourrissant Dans l’espérance, que le sein très lourd de la vierge Et non touché par le soleil ! Ainsi mon monde Est mon chant ô cher cœur. Ainsi le nourrissant Mamelon silencieux m’aime et me contemple Et disparaissent […]

via Pierre Jean Jouve – Eléments pour nature — BEAUTY WILL SAVE THE WORLD