

« Et si tu écrivais le roman du désespoir,
celui des terres inondées ou recluses,
celui des villes renégates ou celui
des hameaux délabrés, que dirais-tu
à ton poème qui tremble et qui s’alarme ? que
dirais-tu ? Mais regarde bien autour de toi,
un petit garçon prend la lumière entre
ses doigts, il remonte les pentes du matin,
il est l’encre violette des prairies
avec leurs fleurs, leurs silences de fleurs,
leurs émeutes de fleurs devant l’éternel
combat de l’enthousiasme et de l’inquiétude. »
Richard Rognet, Élégies pour le temps de vivre,
Gallimard, via Google Books.
Je viens de découvrir TrENSistor, la web-radio des étudiants de l’ENS de Lyon. Le site, à la mise en page très agréable, recèle une multitude d’articles radiophoniques, dans diverses matières, dont bien entendu la littérature. La rubrique « l’Écume des pages », spécialement consacrée à la littérature, s’intéresse précisément à la poésie contemporaine dans son dernier article, qui est un entretien avec le grand poète syrien Adonis.
Poursuivant mon parcours des poètes contemporains ayant écrit sur l’hiver et/ou sur la neige, je vous propose aujourd’hui de découvrir André du Bouchet, auteur d’un petit ouvrage intitulé Désaccordée comme par de la neige, dont nous allons voir qu’il est assez singulier.
« Doucement, tombent les premiers flocons, très espacés, très lents : des épluchures de ciel.
— Qui donc, là haut, débarrasse la table, jette par la fenêtre la nappe blanche du dimanche, néglige à ce point les couverts d’argent et fait tomber le sucre en poudre et les miettes de pain sur la terre ? »
Jean-Michel Maulpoix, Pas sur la neige,
Paris, Mercure de France, 2004, pp. 33-34.
Le blog Littérature portes ouvertes souhaite de joyeuses fêtes de fin d’année à tous ses lecteurs de tous les horizons.
Les vœux multilingues ci-dessus ayant été traduits avec Google Traduction, une erreur est toujours possible. Merci, dans ce cas, de m’en faire part en commentaire.
L’année se termine… Après presque deux ans d’existence, c’est donc l’heure du bilan pour « Littérature Portes Ouvertes ».
Paru en 2015 aux éditions Tarabuste, Le sentier qui serpente est sous-titré « haïku de voyages et des quatre saisons ». De fait, ses quatre sections portent le nom des saisons, et elles sont toutes composées de petits textes de trois vers, alternativement alignés sur la marge gauche puis sur la marge droite de la page. Je vous propose donc de découvrir les haïkus d’hiver de Daniel Biga.
Pourquoi un aussi grand philosophe que Jean-Jacques Rousseau attaque-t-il avec autant d’efforts le genre du théâtre dans sa Lettre à d’Alembert sur les spectacles ?
Je dois à mes études supérieures d’assez bien connaître la poésie de Baudelaire et celle de Rimbaud, en revanche je n’ai jamais eu à étudier celle de Verlaine. Et pourtant, plus je la feuillette, plus je la trouve intéressante. Aujourd’hui, en parcourant le recueil Parallèlement, j’ai découvert un poème intitulé « A la manière de Paul Verlaine », qui m’a tout l’air d’être un auto-pastiche, une sorte de caricature de soi-même. Le résultat est assez savoureux. Voyez plutôt.
Dans Un mot pour un autre, pièce de Jean Tardieu, les personnages emploient, sans s’en rendre compte, des mots à la place d’un autre. Ils vivent dans un monde où « mari » se dit « zébu » et où « amant » se dit « lampion ». Cependant, la pièce est loin d’être inintelligible. On comprend sans peine ce que disent les personnages, notamment grâce au fait que les dialogues évoquent des thèmes empruntés à la conversation courante. Alors, je vous propose de jouer : reconstituez un dialogue « normal » à partir de l’extrait ci-dessous.
Le poète Jean-Marie Gleize, professeur à l’Ecole Normale Supérieure de Lyon, écrit dans l’un de ses ouvrages que « la poésie n’arrange rien ».
« j’écris dans la neige des poèmes
qui ne connaîtront jamais une autre page »
Daniel Biga, L’Amour d’Amirat, Paris, Cherche-Midi, 2013, p. 16.
L’hiver approche, et avec lui, tant d’images de blancheur et de froidure, de veillées près de la cheminée, d’arbres dénudés… Ces images sont si stéréotypées, qu’on peut se demander comment les poètes contemporains parviennent à renouveler l’imaginaire de l’hiver. En effet, la thématique des saisons apparaît comme un motif traditionnel, rendant d’autant plus difficile son traitement. Alors, comment les poètes contemporains traitent-ils le thème de l’hiver ? C’est ce que je vous propose de découvrir avec une série d’articles, à travers lesquels je présenterai à chaque fois un recueil dont le thème central est l’hiver. Aujourd’hui, je vous présente Pas sur la neige de Jean-Michel Maulpoix.
Voici aujourd’hui un mot de saison, à l’heure où nous dégustons les chocolats de nos calendriers : le mot « avent » désigne la période qui se trouve avant Noël. Selon le CNRLT, le mot peut s’employer plus largement pour toute « période préparatoire », et possède également un sens vieilli, « avènement, venue », qui correspond au sens de l’étymon, adventus, signifiant « arrivée, avènement » (du Christ). C’est pourquoi ce mot s’écrit bien avec –en-. Il faut donc résister à la tentation de le rapprocher du mot « avant ».
« Flocons,
Bévues sans conséquences de la lumière. »
Yves Bonnefoy, Début et fin de la neige (1991)