Archives mensuelles : juillet 2017

La poésie à l’école

Il y a quelque temps, je publiais un article intitulé « Comment faire écrire de la poésie à des enfants ? », qui a rencontré un certain succès. Je voudrais aujourd’hui élargir le propos en m’intéressant cette fois-ci à l’enseignement de la poésie de façon générale. Un domaine avec lequel les enseignants ne sont pas toujours à l’aise, si l’on en croit l’Office National de la Lecture [1]. Voici donc quelques modestes pistes.

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Connaissiez-vous les doublets lexicaux ?

C’est bien connu, l’essentiel du vocabulaire français vient du latin. Mais tandis que certains mots sont directement issus du latin, lentement transformés par des déformations successives, d’autres ont été empruntés plus tardivement au latin et ressemblent davantage à l’étymon. Or, parfois, les deux voies ont été utilisées par un même mot latin, aboutissant ainsi à deux mots français. Quelques exemples de doublets lexicaux

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Il a slamé sous la lune

Il a slamé entre des oliviers millénaires sous le regard bienveillant d’un mince croissant de lune et de milliers d’étoiles. C’était hier, jeudi 27 juillet 2017, dans les jardins du domaine Renoir. C’était à Cagnes-sur-Mer comme ç’aurait pu être à Douala ou Port-au-Prince. Il a slamé sous la lune et devant un public conquis. Alors, avant tout, merci au poète slammeur Marc Alexandre Oho Bambe.

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Philosophies de la joie

Par le jeu du hasard, on m’a offert deux essais de philosophie qui, tous deux, se trouvaient concerner le même thème, à la fois très inspirant et très actuel, de la joie. Le premier est La puissance de la joie, de Frédéric Lenoir, paru aux éditions Fayard en 2015. L’autre est L’Art de la joie, de Nicolas Go, sous-titré Essai sur la sagesse. Voici ce que j’ai pensé du premier de ces ouvrages… en attendant un résumé de l’autre.

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Bien !

Je vais vous parler aujourd’hui d’un mot très courant et parfaitement usuel. Un mot en apparence si ordinaire que vous vous demandez peut-être même pourquoi je vous en parle. Il s’agit du mot « bien ». Et plus précisément, il s’agira de ses différents emplois. Pourquoi ce mot ? Parce qu’il a fait l’objet de recherches. J’ai ainsi eu l’occasion d’assister à une conférence consacrée à ce seul mot « bien ». Cela sera ainsi l’occasion de présenter un exemple de ce que c’est que faire de la recherche en linguistique française.

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Poésie et musique au musée Renoir

C’est à Cagnes-sur-Mer, dans le domaine des Collettes, où vécut le peintre Auguste Renoir, que se tiendront les prochaines « Histoire de dire ». Au programme, notamment, la venue du poète-slammeur Marc Alexandre Oho Bambe. Voici quelques précisions qui devraient vous allécher…

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Connaissez-vous Fabre d’Eglantine ?

C’est un fait : le dix-huitième siècle est davantage réputé pour ses philosophes et ses penseurs que pour ses poètes. Le siècle des Lumières a pourtant eu ses poètes. Aujourd’hui, je vous présente un poème de Fabre d’Églantine, surtout connu pour avoir été l’inventeur du calendrier républicain.

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« Limpide est le jour,
La terre n’est belle
Que si tu parais
Prête à t’y dissoudre
Comme une eau de source.

Oui la terre est belle
Quand tu me reviens
Et que tu escortes
Tes seins et ta voix,

Tes lèvres humides
Comme des draps frais. »

Gaston Puel, « Terre d’ombre brûlée — VII » (2010),
paru dans Nu(e), n° 46, décembre 2010,
coédition Nu(e)/L’Arrière-pays, p. 133.

Le mot « de »

On m’a posé un problème de grammaire : « Quand on dit : C’est de ma faute, à quoi sert le « de », puisqu’on peut tout aussi bien s’en passer et dire : C’est ma faute ? Quelle est sa fonction ? » Il est vrai que, dans certaines phrases, on ne sent pas très bien quel est le rôle de ce petit mot. Pensons à des exemples comme : « C’était pour de rire. » ; « C’est de notre responsabilité. » ; « Comme on dit de par chez nous » ; « Donner de son temps ». Dans tous ces exemples, l’omission du mot « de » n’entraîne pas d’énorme bouleversement du sens. Cependant, « de » a bien une fonction. Quelques précisions.

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Jean-Pierre Lemaire : « L’intérieur du monde »

Né en 1948, Jean-Pierre Lemaire publie son premier recueil, Les Marges du jour, en 1981, à l’âge de trente-trois ans. En 1985, son recueil Visitation reçoit le prix Max Jacob, puis en 1999, le Grand prix de poésie de l’Académie française couronne l’ensemble de son œuvre. Sa poésie, proche du nouveau lyrisme des années quatre-vingts, est empreinte de spiritualité. Marie-Claire Bancquart le présente comme un poète « qui croi[t] au ciel et tien[t] de près à la terre » [1]. Aujourd’hui, je parcours avec vous le recueil intitulé L’intérieur du monde, paru chez Cheyne en 2002.

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Benoît Conort : « Sortir »

Le sixième recueil de Benoît Conort, intitulé Sortir, vient de paraître aux éditions Champ Vallon, onze ans après Écrire dans le noir (2006) et vingt-neuf ans après Pour une île à venir (1988). Dès que j’ai appris la nouvelle, je me suis empressé de lire l’ouvrage (hélas, en version numérique, manque de place oblige). S’y livre une parole dense, aux vers brefs, qui tente, donc, de « sortir »…

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Enseigner la grammaire avec des étiquettes

Ceux qui ont l’habitude de me lire savent que j’aime bien la grammaire. Une discipline tout aussi intéressante à étudier qu’à enseigner. Aujourd’hui, je vous montre comment j’ai enseigné la grammaire avec des étiquettes.

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Un poète contemporain : Benoît Conort

Auteur de cinq recueils dont plusieurs ont été couronnés par des prix, Benoît Conort est l’une des voix majeures de la poésie française contemporaine. Son ami Jean-Michel Maulpoix le classe parmi les nouveaux lyriques, aux côtés de Jean-Pierre Lemaire, Guy Goffette, James Sacré ou encore Yves Leclair. Sa poésie est fortement marquée par les thèmes du deuil et de la mort.

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Comment faire que les élèves comprennent ce qu’ils lisent ?

C’est l’une des préoccupations majeures de tout enseignant en littérature : faire en sorte que les élèves comprennent les textes et les œuvres qu’il se propose de leur faire découvrir. Évidemment, il existe des rayonnages entiers d’ouvrages sur le sujet, mais pas, en revanche, de solution miracle. On peut malgré tout fournir quelques repères…

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La « madone » de Baudelaire

Dans les Fleurs du Mal, Baudelaire développe une poésie éprise d’idéal mais traversée par l’expérience du spleen, mélancolie des temps modernes. Dans ce contexte, la femme a un statut ambigu : si elle est un moyen d’accéder à l’idéal, dans des poèmes comme À une passante ou La Chevelure, elle se présente parfois aussi comme un être inquiétant : ainsi les « femmes damnées » sont-elles des « démons », des « monstres », des « martyres ». Dans « A une Madone », cinquante-septième poème des Fleurs du Mal, la femme est aussi une « Madone », qui possède un « rôle de Marie » : la femme à laquelle s’adresse le poète est tout autant une figure d’amante qu’une figure sacrée. Si le poème se voue à la glorification de l’être aimé, la fin du poème, séparée par un saut de vers, se révèle surprenante…

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La littérature en sursis

Je viens d’apprendre par l’intermédiaire des réseaux sociaux que les éditions de la Différence venaient d’être placées en liquidation judiciaire. L’information est confirmée par le journal L’Humanité ainsi que par la revue en ligne Actualitté. J’apprends également que la revue Europe, privée de subventions, est également en péril. De nos jours, comme depuis longtemps, concilier exigence littéraire et rentabilité reste une équation difficile à résoudre. En guise de soutien, je tiens donc à présenter leur travail.

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