Archives mensuelles : juin 2017

« Chacun n’est après tout que la forme nouvelle d’une question toujours posée, et manière singulière de tenter d’y répondre aussi bien que de l’oublier, avec des jeux, des cris, des tâches, des en allées et des retours, des bains et des éclaboussures, sur la plage, en été, près du bleu qui gonfle et qui remue. »

(Jean-Michel Maulpoix, Une histoire de bleu, suivi de L’instinct de ciel,
Paris, Gallimard, coll. « Poésie », 2005, p. 148-149)

Le chant du bouc

Athènes, bien longtemps avant Jésus-Christ. Une foule compacte se presse sur d’imposants gradins. C’est une curieuse scène que contemple le public, quoique ce dernier ne paraisse pas étonné outre mesure : la voici en effet peuplée de bien étranges créatures. Jugez plutôt : en dessous de leur visage et de leur buste d’apparence humaine, apparaissent des pattes de bouc velues ! Les acteurs, ainsi déguisés, représentent des satyres. Ce chœur interprète un dithyrambe, en l’honneur de Dionysos.

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Le théâtre, avant, c’était comment ?

Projecteurs surpuissants, rideaux électriques, microphones, haut-parleurs, décors… Le théâtre d’aujourd’hui bénéficie de moyens techniques importants. Aussi importe-t-il, lorsqu’on songe à des pièces plus anciennes comme celles de Molière ou de Racine, de se souvenir que, lorsqu’elles ont été jouées pour la première fois, au XVIIe siècle, ce n’était pas vraiment dans les conditions d’aujourd’hui. Alors, le théâtre, avant, c’était comment ?

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Le tableau d’à côté : Les Noces de Cana (Véronèse)

La Joconde (Wikipédia)

Vous ne pouvez pas n’être jamais tombé sur une reproduction de la Joconde de Léonard de Vinci. Ce serait, dit-on, le plus célèbre tableau du monde. Il est vrai que le sourire énigmatique de Mona Lisa a fait couler beaucoup d’encre. Et puis, le vol du tableau, retrouvé par la suite, ajoute quelque chose de rocambolesque à la toile. Eh bien, je vous propose de regarder le tableau d’à côté

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Lire l’Éducation sentimentale

Je n’ai pas réussi à dépasser les premières pages de Madame Bovary. La raison tient moins à l’œuvre de Flaubert elle-même qu’au fait que j’en avais trop entendu parler avant d’en entamer la lecture. Je n’arrivais pas à me passionner pour les malheurs du jeune Charles, simplement parce que je savais déjà, dans les grandes lignes, ce qui allait arriver. Je connaissais le nom des personnages avant qu’ils fissent leur première apparition. J’avais déjà lu la fameuse scène des comices. Bref, ma curiosité était déjà largement émoussée. En revanche, j’ai adoré L’Éducation sentimentale, et c’est de ce chef d’œuvre flaubertien que je voudrais vous entretenir aujourd’hui.

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Une rose (Pixabay)

« La rose est la source
Le centre du temps
Le soleil la trousse
Pour mourir dedans.

T’as des bégonias
Plein les jambes plein
Le dessous des bras
D’autres dans les seins

Le taureau dessine
Un geste précis
Et rouge assassine
Le monde et midi »

James Sacré, Le taureau, la rose, un poème,
Cadex éditions, 1990, p. 32.

Apprendre à lire : pas si facile

Nous, adultes capables de lire sans difficulté de façon automatique, ne nous souvenons pas toujours de l’effort important que nécessite l’apprentissage de la lecture. Il s’agit en effet d’une tâche complexe, qui mobilise un nombre important de compétences. S’agissant de la langue française, les choses se compliquent encore par certaines particularités qui n’arrangent vraiment pas les choses.

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Victor Hugo : « Nuits de juin »

Un collègue — et qu’il en soit ici très chaleureusement remercié — m’a fait découvrir un beau poème de Victor Hugo. Impossible pour moi de ne pas vous en parler. Déjà, c’est un poème de saison, qui convient parfaitement en ce début juin. Ensuite, ce poème se trouve publié juste après le très célèbre « Oceano nox » (« Ô combien de marins, combien de capitaines ! ») : il se prête donc parfaitement à la rubrique « Le poème d’à côté ». Voici ce poème…

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