« Comme une grappe est déjà le vin comme est douleurLe bleu regard voilé de la substance
De ce côté du jour où elles dorment
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Étudier les lettres, pour s’ouvrir à l’altérité
Je suis tombé aujourd’hui sur un paragraphe que j’avais écrit pour introduire à l’un de mes cours de littérature comparée, quand j’enseignais à la fac. Il m’a semblé intéressant de le soumettre à votre jugement. Qu’en pensez-vous ?
Lire la suite"Le ciel blanc comme une page
Y écrire ta vie
Cette nuit est revenu le vent de misère
Tu n'as plus aucun mot dans les yeux"
Emmanuel Godo, Je n’ai jamais voyagé, Paris, Gallimard, coll. « nrf », p. 63.

« L’arbre » de Jacques Charpentreau
En ces temps de rentrée, j’ai repensé à ce poème que ma maîtresse de CE2 m’avait donné à apprendre, il y a à peu près trente ans. Je me souviens surtout du moment où je l’ai appris : c’était sur la plage, et ma mère cherchait des moyens mnémotechniques pour me faire mémoriser le poème entre deux baignades. Nous regardions côté rue, avec ses voitures, ses camions, et ses murs chargés de publicités. Voici le texte de ce poème, glané sur le site d’une classe de l’académie de Grenoble.
Lire la suiteIl est loisible de tirer profit des hasards du calendrier pour trouver notre citation du jour. Or, il y a 246 ans aujourd’hui, les États-Unis déclaraient leur indépendance vis-à-vis du Royaume-Uni. Je vous propose donc aujourd’hui un poème sur l’Amérique, avec cet extrait d’un poème de Louis Fréchette, auteur d’une épopée de l’Amérique intitulée La Légende d’un peuple.
« Amérique ! — salut à toi, beau sol natal !
Toi, la reine et l’orgueil du ciel occidental !
Toi qui, comme Vénus, montas du sein de l’onde,
Et du poids de ta conque équilibras le monde ! »
Louis Fréchette, « L’Amérique », La Légende d’un peuple, Librairie Beauchemin, 1908, Poésies choisies, 1 (p.15-23).
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« Myrtos mon amour » de Béatrice Bonhomme
« Myrtos mon amour, t’emporter partout où je suis ton sourire et dépasser l’absence, les rideaux verts voguent un bateau amarré sur le bord de ces rochers.
Cette absence toujours à supporter. Je ne sais plus qui je suis. Tu m’as quittée. Depuis cet instant je ne suis plus moi. Ce soir dans la rue, les autres, d’autres gens, d’autres visages. Rien de commun entre eux et moi. Le sentiment d’appartenir à un autre monde.
Le manque, une déchirure qui n’en finit plus d’arracher un à un les lambeaux du passé comme s’il fallait arracher la mémoire.
[…]
Des maisons face à la mer, des façades où nous aurions pu vivre, tout ce en quoi je ne crois plus, une plaie toujours ouverte sur le mal de toi, tu es manque constant, certitude absolue
je t’aime, j’accepte cet amour, je t’accepte, dans la douleur et la joie, pauvre absence perdue dans les pierres de Myrtos, sur le chemin brûlant de quelques ruines. »

Citation du jour : Dimitri Porcu
"Dans la gorge du poète Les mots douceurs Les mots piaillés Les mots cris Les mots du vent Au-dessus des immeubles Les mots-Oiseaux Planent Au-dessus des prisons Au-dessus des ravages Au-dessus des Hommes en pleurs"
Dimitri Porcu, Tous-Solo, Editions de l’Aigrette, 2022, p. 23.
« En coupant mes oranges ce matin
le monde s’est ouvert en deux
dans un nouveau sens »
Laurence Vielle, Zébuth ou l’histoire ceinte, suivi de l’Imparfait,
Bruxelles, Communauté française de Belgique,
coll. « Espace Nord », 2022, p. 135
« Des fois il est tard le silence est quand même là après le travail alors
on comprend soudain combien c’est dérisoire et presque rien d’aimer
ça va passer quelqu’un s’en va comme toujours en marge
le vrai bonheur on sait pas trop quoi vraiment
un geste un visage on n’a pas le temps même
quand c’est présent moment de désespoir anodin petit détail
vif qu’on a vu feuillage dans un jardin parisien le travail
c’est pas fini
peut-être pas bien fait ça continue le vrai bonheur est là »
James Sacré, Figures qui bougent un peu, Paris, Gallimard, coll. « Poésie », 1978, rééd. 2016, p. 62.

Citation du jour : Jean-Pierre Siméon
Lire la suite« Il faudrait savoir lire
En chaque visage
La belle grande nuit qu’il cache
« Rue des fleurs
L’adresse a du charme…
J’en imagine tant d’autres du même genre
Dans des villes qui n’existent pas »
Jean-Michel Maulpoix, Rue des fleurs, Paris, Mercure de France, 2022, p. 73.
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« Tu as suivi
la danse du Nuage
Et tu te laisses
déposer
sur le rocher
d’où tu perçois
le chant des sources » […]
Enza Palamara, Ce que dit le nuage, Poesis, 2020, p. 127.
« Prends la première rue
Profite de ce linge bleu qui tombe
L’heure ne coule pas encore
Vers la moisson sombre
Des arbres dévêtus »
Philippe Leuckx, Doigts tachés d’ombre, éditions du Cygne, 2020, p. 7.
« Le mani de le donne che incontrammo
una volta, e nel sogno, e ne la vita:
oh quelle mani, Anima, quelle dita
che stringemmo una volta, che sfiorammo
con le labbra, e nel sogno, e ne la vita ! »
Gabriele D’Annunzio, « Le mani », tratto da Poesie d’Amore del ‘900, a cura di Paola Decina Lombardi, Mondadori, 1992.
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« Le veilleur a disparu
Un matin posé sur le drap
Le visage glacé
Les mains jointes
Il nous a laissé la lumière et le silence. »
Béatrice Bonhomme, Les Boxeurs de l’absurde,
Fourmagnac, L’Étoile des Limites, 2019, p. 139.
« Vous êtes un beau ciel d’automne, clair et rose !
Mais la tristesse en moi monte comme la mer,
Et laisse, en refluant, sur ma lèvre morose
Le souvenir cuisant de son limon amer. »
Charles Baudelaire, « Causerie » (LV), Les Fleurs du Mal, via Wikisource.
« Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres ;
Adieu, vive clarté de nos étés trop courts !
J’entends déjà tomber avec des chocs funèbres
Le bois retentissant sur le pavé des cours. »
Charles Baudelaire, « Chant d’automne » (LVI), Les Fleurs du Mal, via Wikisource.
« Un oiseau chante sur un fil
Cette vie simple, à fleur de terre.
Notre enfer s’en réjouit.
Puis le vent commence à souffrir
Et les étoiles s’en avisent.
Ô folles, de parcourir
Tant de fatalité profonde ! »
René Char, « Un oiseau », Fureur et Mystère,
dans Œuvres complètes, Pléiade, p. 238.
« Le sage est parti avec la patience de ceux
Qui ont appris la vie
De ceux qui ont appris la mort
Sans rien exprimer qu’un murmure
Un sourire devant la dureté d’un destin. »
Béatrice Bonhomme, « Stèles pour un scribe »,
dans Les Boxeurs de l’absurde, Fourmagnac, L’Étoile des Limites, 2019, p. 141.

L’aube d’Umberto Saba
J’ai découvert le poète triestin, né en 1883 et mort en 1957, grâce à mon professeur d’italien en khâgne. Je voudrais citer aujourd’hui un poème qui m’a séduit, extrait du recueil Comme on cherche un trésor (titre original : Il Canzoniere), paru aux éditions La Dogana à Genève en 2005, dans une version bilingue traduite par Franc Ducros. Le poème parle de l’aube.
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