Archives mensuelles : octobre 2018

« Charlotte » de David Foenkinos

C’est un livre que je n’aurais peut-être pas découvert par moi-même, tant il est vrai que j’évite en principe les histoires tristes, dont on sait dès la première ligne qu’elles finiront mal. J’ai entendu parler de ce livre dans le cadre d’un projet pédagogique qui sera prochainement mis en oeuvre dans mon école. Et, donc, j’ai voulu lire le roman. Je l’ai trouvé passionnant. Mais rude à lire par son tragique.

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En ce temps là la guerre était en terre
l'europe dilacérée labourait
ses plaines pour planter des boisseaux d'hommes
malheureux tous ces morts tels des épis
cueillis trop verts malheureux tous ces morts
aux moissons innommables de l'histoire
malheureux tous ces morts pour six arpents
de terre malheureux tous ces morts pour
satisfaire morgue et cupidité

Patrick Quillier, Voix éclatées (de 14 à 18), Gardonne, éditions Fédérop, 2018, p. 13.

Chanter les possibles

Marc Alexandre Oho Bambe n’est pas un poète comme les autres. Sa poésie se déclame plus qu’elle ne se lit. Ses livres ne sont que la trace écrite d’une performance avant tout orale. Et c’est avec sa voix en tête que j’ai lu Le Chant des possibles, paru en 2017 aux éditions de La Cheminante.

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Rûmî, poète de l’amour mystique

Plus de 700 ans après la mort du poète, les vers de Rûmî continuent de nous enchanter. Leili Anvar, spécialiste de littérature persane, en offre une sélection qu’elle présente dans Rûmî, la religion de l’amour, anthologie parue aux éditions Points en 2011. Ce petit livre n’est sans doute qu’un maigre aperçu de ses quelque soixante mille distiques. Mais il permet de ressentir la beauté de l’élan mystique du poète, tout entier tourné vers la célébration du divin.

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Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?

Quand on dort mal, notre cerveau gamberge. Il y a quelques nuits, la réflexion qui va suivre m’est passée par la tête. Je l’ai mise en forme, mais ce n’est jamais qu’un premier jet, une réflexion sur le vif. Aussi, je vous invite à la lire, afin que vous m’aidiez à en trouver les failles et les limites. Vous pouvez réagir dans l’espace des commentaires.

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« Les mots crèvent au ras de ma peau […] D’un côté il fait mal ; de l’autre, il fait nuit ; entre les deux, une hélice tourne dans le ventre, et l’air reflue vers ma bouche… »

Bernard Noël, Extraits du corps, 1958.
Cité d’après le Dictionnaire des grandes œuvres
de la littérature française, Le Robert,
sous la direction de Henri Mitterrand.

Connaissez-vous la mythologie islandaise ?

Au commencement était le mythe. Avant même que l’homme ne sache écrire, avant les premières villes, avant les grandes civilisations, à l’époque où la chasse, la pêche et la cueillette occupaient l’essentiel des activités humaines, on imagine que les mythes circulaient oralement au sein de chaque groupe, pour le fédérer dans une même conception du monde et du cosmos. Avec le temps, ces mythes engendrèrent les grandes mythologies de l’humanité.

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Les 5 qualités de la tirade du nez

Les œuvres de littérature ne sont pas si nombreuses qui parviennent à séduire tout à la fois les fins lettrés et le plus grand public. Cyrano de Bergerac, d’Edmond Rostand, est de celles-là. Cette pièce de théâtre, qui s’inspire lointainement d’un personnage réel, est passée à la postérité pour sa façon toute romantique de mêler le sublime et le grotesque, le rire et les larmes, la noblesse de l’âme et l’éloquence du cœur. Elle doit une grande part de sa célébrité à la fameuse tirade du nez, que je voudrais citer et commenter aujourd’hui.

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Béatrice Bonhomme chroniquée sur Mediapart

Il n’est pas si fréquent de voir des ouvrages de poésie contemporaine chroniqués dans des journaux en ligne fortement fréquentés. Il n’est donc que normal que je signale ce bel article de Patrice Beray, consacré au recueil Dialogue avec l’anonyme de Béatrice Bonhomme, paru dans les blogs de Mediapart.

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Arthur Rimbaud : Oraison du soir

« A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu… » Le sonnet des Voyelles est l’un des poèmes les plus connus de Rimbaud. Je vous invite donc à tourner la page, et à découvrir le poème d’à côté. Dans l’édition Vanier de 1895 (disponible sur Wikisource), il s’agit également d’un sonnet, intitulé « Oraison du soir »…

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