Archives mensuelles : juin 2021

Tour d’Europe poétique

Comme des millions d’autres personnes, j’ai regardé dernièrement la finale du concours de l’Eurovision. Cela m’a donné une idée : pourquoi ne pas proposer, à l’instar de ce tour d’Europe de la musique populaire contemporaine, un petit panorama des grands poètes européens ? Partons à la découverte des grandes voix poétiques de notre continent…

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Pessoa au pluriel

Avoir un ami imaginaire, ce n’est pas si rare chez les enfants, et cela peut être un moyen de se préserver. Prolonger cette expérience à l’âge adulte jusqu’à l’ériger en principe d’écriture, c’est en revanche beaucoup moins banal, et c’est ce qui fait toute l’originalité de la poésie de Fernando Pessoa.

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Au matin

Il n’entendit d’abord que le chant des oiseaux, cachés derrière les frondaisons. Il crut reconnaître les trilles élégants du merle, qui se mêlaient, sans recherche d’harmonie, à d’autres pépiements. Il perçut aussi quelques craquements caractéristiques. L’écureuil, là encore, se dérobait à la vue : tout au plus put-il discerner quelques mouvements de branches qui lui semblèrent causés par autre chose que le vent. Il entendit encore le travail de forage du pic-vert, sans parvenir à identifier son origine. Peu importait. Il savourait le plaisir d’être-là, confortablement assis sous la tonnelle, sans avoir rien d’autre à faire, en cette heure matinale, que d’écouter la forêt qui s’étendait face à lui. Il laissait la fraîche brise lui apporter des nouvelles de toute cette vie qui se trouvait là, heureux de ce temps que le matin lui accordait, profitant de ce répit qui ne durerait pas. Pour un instant encore, il pouvait s’imaginer perdu au milieu d’une nature vierge, une nature de commencement du monde, où rien n’importait que le chant des oiseaux. Bientôt se mettraient en marche les tondeuses, les débroussailleuses, les engins de chantier, les camions de pompiers. La forêt redeviendrait ce qu’elle est : une minuscule parcelle perdue au milieu de la ville. Lui aussi, alors, devrait se mettre à travailler.

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Le « Florilège » du mois de juin

Chaque trimestre, donc quatre fois par an, paraît la revue dijonnaise Florilège, qui rassemble, dans chacun de ses numéros, un grand nombre de poèmes, souvent inédits, mais aussi des chroniques et des critiques qui informent de l’actualité éditoriale de la poésie.

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Est-ce abîmer un poème que de le commenter ?

C’est une idée que l’on entend parfois ici ou là, à propos de poésie : parler de poésie serait presque illégitime, au sens où le poème devrait se suffire à lui-même. Toute tentative d’explication ou de commentaire est alors présentée, au mieux comme une perte de temps, au pis comme une sorte d’atteinte à la sacralité du poème.

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