Archives pour la catégorie Citation du jour

Ma terrasse est au Sud

Ma terrasse
est au Sud.
Au Sud
des nuages,
au Sud
de la tristesse,
des larmes
faciles,
de l'indifférence
des gens,
devant
tout ce
vert,
que
beaucoup ignorent,
et souvent oublient,
ne sachant pas
combien
le soleil
est utile,
pour refleurir,
loin du Sud.

Poème d’Emanuela Rizzo, publié le vendredi 5 mai sur Facebook.

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Un poème d’Emanuela Rizzo

L'hiver, lentement, nous saluait
avec un soleil comme venu d'une autre saison.
Comme il était clair, le soir,
quand retombait le rideau.
Et combien surréel,
ce bleu !
J'avais trouvé
la paix
dans un tableau
de Chagall.

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Haïkus de neige – Matsuo Bashô

Bashô est le plus connu des grands maîtres du haïku, parmi lesquels on peut citer également Ryôkan que j’aime beaucoup. Aujourd’hui, sur les réseaux sociaux, un lecteur de mon blog a cité quelques haïkus de Bashô en commentaire d’un de mes articles portant sur la neige dans la poésie contemporaine. Je voudrais vous faire connaître à mon tour ces très beaux haïkus.

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« L’arbre » de Jacques Charpentreau

En ces temps de rentrée, j’ai repensé à ce poème que ma maîtresse de CE2 m’avait donné à apprendre, il y a à peu près trente ans. Je me souviens surtout du moment où je l’ai appris : c’était sur la plage, et ma mère cherchait des moyens mnémotechniques pour me faire mémoriser le poème entre deux baignades. Nous regardions côté rue, avec ses voitures, ses camions, et ses murs chargés de publicités. Voici le texte de ce poème, glané sur le site d’une classe de l’académie de Grenoble.

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Il est loisible de tirer profit des hasards du calendrier pour trouver notre citation du jour. Or, il y a 246 ans aujourd’hui, les États-Unis déclaraient leur indépendance vis-à-vis du Royaume-Uni. Je vous propose donc aujourd’hui un poème sur l’Amérique, avec cet extrait d’un poème de Louis Fréchette, auteur d’une épopée de l’Amérique intitulée La Légende d’un peuple.

« Amérique ! — salut à toi, beau sol natal !
Toi, la reine et l’orgueil du ciel occidental !
Toi qui, comme Vénus, montas du sein de l’onde,
Et du poids de ta conque équilibras le monde ! »

Louis Fréchette, « L’Amérique », La Légende d’un peuple, Librairie Beauchemin, 1908, Poésies choisies, 1 (p.15-23).

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« Myrtos mon amour » de Béatrice Bonhomme

« Myrtos mon amour, t’emporter partout où je suis ton sourire et dépasser l’absence, les rideaux verts voguent un bateau amarré sur le bord de ces rochers.
Cette absence toujours à supporter. Je ne sais plus qui je suis. Tu m’as quittée. Depuis cet instant je ne suis plus moi. Ce soir dans la rue, les autres, d’autres gens, d’autres visages. Rien de commun entre eux et moi. Le sentiment d’appartenir à un autre monde.
Le manque, une déchirure qui n’en finit plus d’arracher un à un les lambeaux du passé comme s’il fallait arracher la mémoire.
[…]
Des maisons face à la mer, des façades où nous aurions pu vivre, tout ce en quoi je ne crois plus, une plaie toujours ouverte sur le mal de toi, tu es manque constant, certitude absolue
je t’aime, j’accepte cet amour, je t’accepte, dans la douleur et la joie, pauvre absence perdue dans les pierres de Myrtos, sur le chemin brûlant de quelques ruines. »

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Citation du jour : Dimitri Porcu

"Dans la gorge du poète

Les mots douceurs
Les mots piaillés
Les mots cris
Les mots du vent
Au-dessus des immeubles
Les mots-Oiseaux
Planent
Au-dessus des prisons
Au-dessus des ravages
Au-dessus des Hommes en pleurs"

Dimitri Porcu, Tous-Solo, Editions de l’Aigrette, 2022, p. 23.


« En coupant mes oranges ce matin
le monde s’est ouvert en deux
dans un nouveau sens »

Laurence Vielle, Zébuth ou l’histoire ceinte, suivi de l’Imparfait,
Bruxelles, Communauté française de Belgique,
coll. « Espace Nord », 2022, p. 135


« Des fois il est tard le silence est quand même là après le travail alors
on comprend soudain combien c’est dérisoire et presque rien d’aimer
ça va passer quelqu’un s’en va comme toujours en marge
le vrai bonheur on sait pas trop quoi vraiment
un geste un visage on n’a pas le temps même
quand c’est présent moment de désespoir anodin petit détail
vif qu’on a vu feuillage dans un jardin parisien le travail
c’est pas fini
peut-être pas bien fait ça continue le vrai bonheur est là »

James Sacré, Figures qui bougent un peu, Paris, Gallimard, coll. « Poésie », 1978, rééd. 2016, p. 62.

« Aimons-nous c’est l’heure

puisque nous passerons comme un matin

dans la confusion des nuages »

Jean-Pierre Siméon, Lettre à la femme aimée au sujet de la mort et autres poèmes, Paris, Gallimard, coll. « Poésie », 2017, p. 110.

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« Femme noire » de Léopold Sédar Senghor

Né à une centaine de kilomètres au sud de Dakar, Léopold Sédar Senghor a grandi dans une famille aisée. Après des études secondaires au Sénégal, il embarque pour Paris afin de poursuivre de prestigieuses études supérieures : khâgne au lycée Louis-le-Grand, agrégation de grammaire. Après avoir enseigné quelque temps le français dans des lycées de province, il devient député du Sénégal en 1945. Il sera ensuite le premier président de la République du Sénégal, de l’indépendance du pays (1960) à sa nomination à l’Académie française (1983). Il est mort en 2001, après une longue carrière politique et poétique, riche de nombreuses rencontres.

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Citation du jour : Marie Noël

Née en 1883 et morte en 1967, Marie Noël est l’une des voix féminines de la poésie française du XXe siècle. Elle a publié des poèmes qui se rapprochent du genre de la chanson. Elle est aussi connue pour sa foi catholique qui se ressent dans son écriture poétique. Je vous propose aujourd’hui de découvrir une citation extraite des quelques poèmes que l’on peut lire sur Wikisource.

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Le janvier de William Chapman

Je voudrais aujourd’hui vous faire découvrir un poète québécois. William Chapman, né en 1850 et mort en 1917, est notamment l’auteur de « L’année québécoise », dans Les Fleurs de Givre, où le poète célèbre successivement les différents mois de l’année. Je vous propose de découvrir « Janvier », où le poète chante en alexandrins réguliers les rigueurs de l’hiver canadien comme la chaleur fraternelle des Québécois. C’est sans doute un peu trop grandiloquent, mais ça n’en reste pas moins un très beau poème.

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