Archives mensuelles : juillet 2020

Chamane du Bégo

Texte personnel

Chamane du Bégo
Les noces de la terre et du ciel
La rencontre du taureau et de la jument
La fécondation du sol par l’éclair
Tu les gravas dans l’ocre
Tes gravures qui regardent le ciel
Virent-elles l’ombre de l’oiseau devant le soleil ?

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« Ce n’est pas parce que nous avons quarante-cinq ans ou cinquante-cinq ans ou soixante-cinq ans que nous ne voulons plus vivre une vie intense ou que nous ne voulons plus écrire des textes intenses. »

Nathalie Quintane, Tomate, P.O.L, 2016,
via « Google Books ».

Liturgie hellénique (texte personnel)

Je voudrais vous proposer aujourd’hui un poème que j’ai écrit en février 2005. Il s’agit de poésie sonore, qui ne signifie absolument rien, mais qui cherche à produire l’effet d’une incantation en grec ancien. Il faut imaginer ces mots prononcés dans l’obscurité d’un temple, psalmodiés par un prêtre ou une pythie…

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Parcours dans les « citations du jour »

De temps en temps, entre deux articles plus longs, j’aime à proposer quelques citations qui m’ont intéressé, séduit ou amusé, généralement puisées dans le vaste corpus de la poésie. Je voudrais aujourd’hui jeter un regard rétrospectif sur ces diverses citations…

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Élitiste, la poésie contemporaine ?

C’est un fait : les ventes de poésie sont dérisoires à côté de celles du roman. Et il n’est pas rare de rencontrer des personnes qui, bien que plutôt cultivées par ailleurs, seraient bien en peine de nommer ne fût-ce qu’un seul poète vivant. Est-ce à dire que la poésie contemporaine serait trop élitiste ? C’est en tout cas le ressenti de plusieurs lecteurs de ce blog, qui m’ont témoigné de leur difficulté à réellement apprécier certains poèmes. Plutôt que de me contenter de répondre de façon personnelle, j’ai posé la question sur les réseaux sociaux, à de nombreux spécialistes et passionnés de poésie. Voici ce qu’il ressort de tout cela.

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« 

« Tu t’imagines parfois sous la dalle de ta propre tombe, mains jointes sur la poitrine, écoutant le bois craquer, ou tendant l’oreille à travers la pierre vers des chants d’oiseaux, guettant un pas sur le gravier, sans souffrance, sans fébrilité, ne voulant et n’espérant rien, n’étant plus que cette attention presque aussi calme qu’un sommeil, tournée vers le dehors comme vers une musique, une pensée venue se substituer à ce qui naguère agitait ton cœur. Il t’arrive ainsi de rêver que ta propre vie se retire toute au-dehors de toi, ne laissant subsister qu’une oreille, un sourire sur un visage triste, ou quelques larmes silencieuses. Comme déjà les personnes très vieilles, tassées au fond de leur fauteuil, regardent s’en aller le monde tel un grand fleuve poussant ses eaux. »

Jean-Michel Maulpoix, L’instinct de ciel, II-7,
dans Une histoire de bleu, suivi de L’instinct de ciel,
Paris, Gallimard, coll. « Poésie », 2005, pp. 193-194.

Les mots du théâtre

On n’étudie pas une pièce de théâtre avec les mêmes outils que l’on utiliserait pour un roman ou encore un poème. Voici quelques termes qui vous seront sans doute utiles pour apprécier pleinement les pièces de théâtre et les essais critiques qui portent sur elles. Si vous voyez d’autres mots à ajouter, n’hésitez pas à me les signaler.

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« Hopkins forest » d’Yves Bonnefoy

Depuis les années cinquante jusqu’à sa mort en 2016, Yves Bonnefoy n’aura eu de cesse de poursuivre l’idéal d’une poésie tout à la fois simple et authentique. En 1991, il publie le très beau recueil intitulé Début et fin de la neige, où c’est avec une grande sobriété et une économie de moyens qu’il dit cette réalité insaisissable de la neige. Le poème intitulé « Hopkins forest » est précédé de deux sections où la neige apparaît tout à la fois ordinaire et extraordinaire, inscrivant la possibilité d’un émerveillement au sein même du quotidien. La troisième section, en vers libres comme les précédentes, est centrée sur un lieu, cette « forêt de Hopkins » qui semble située « entre Princeton Junction et Newark », aux États-Unis d’Amérique.

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« On ne part pas, on ne revient pas » d’Hélène Cixous

Si ce blog fait une large place à la poésie d’aujourd’hui, je voudrais aujourd’hui vous parler du théâtre contemporain avec une pièce parue en 1991, intitulée On ne part pas, on ne revient pas, écrite par Hélène Cixous. J’avais lu cette pièce il y a quelques années, dans le cadre de la préparation d’un cours d’université sur le théâtre. Voici, donc, ce que j’ai pensé de cette pièce.

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Les compléments circonstanciels

On m’a demandé, il y a quelque temps, un article sur les compléments circonstanciels. Dont acte. C’est donc désormais chose faite avec cet article qui se veut le plus clair et le plus synthétique possible. Celui-ci peut être lu en relation avec les articles précédents que sont « Les compléments », « Le prédicat » et « Le locatif ».

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« Les pâles amoureux cherchent les frais avrils,
Le lent vieillard s’attarde aux douceurs de l’automne ;
Juillet, lourd aux faucheurs, mois grave où le ciel tonne,
Mois des blés d’or, c’est toi qu’aiment les cœurs virils !

Car la terre, oubliant les rêves puérils
De sa virginité qu’un bruit de source étonne,
Ne connaît pas encor ce sanglot monotone
Que traîne, aux premiers froids, son veuvage en périls.

Majestueuse épouse aux vêtements superbes,
Elle offre à tous vivants le lait mûr de ses gerbes ;
C’est la nourrice active et rebelle au sommeil :

La nuit brève s’étoile en admirant sa gloire,
Et de son sein gonflé par l’amour du Soleil
S’exhale, en longs parfums, l’orgueil de la victoire ! »

Georges Lafenestre, « Juillet »,
Le Parnasse contemporain : Recueil de vers nouveaux,
Alphonse Lemerre [Slatkine Reprints], 1876, III. 1876 (p. 214).
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