Archives mensuelles : novembre 2017

Que lire pour se cultiver sans s’ennuyer ?

On m’a plusieurs fois demandé de proposer des titres d’ouvrages à lire, qui permettraient aux lecteurs de s’instruire et de se cultiver, sans pour autant que la lecture cesse d’être un plaisir et un divertissement. Permettez-moi donc de vous rassurer d’emblée : la littérature française n’a rien d’ennuyeux ! Je commence aujourd’hui avec quelques titres. N’hésitez pas, bien entendu, à en proposer d’autres en commentaires.

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La poésie : réactionnaire ou révolutionnaire ?

« Réactionnaire, la poésie ? » C’est la question, un rien impertinente, que se pose Jean-Claude Pinson, poète, essayiste et philosophe, dans une « carte blanche » publiée dans la revue Secousse. Ce grand penseur de la poésie contemporaine livre une réflexion très stimulante, où il revient notamment sur la notion, fondamentale pour lui, de « pastorale ». Plus modestement, je voudrais ici simplement montrer en quoi cette question permet de mieux comprendre la poésie d’aujourd’hui.

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Mon opinion sur le livre de Céline Alvarez

Il est un livre qui a fait beaucoup parler de lui dans les salles des profs : il s’agit de Les lois naturelles de l’enfant de Céline Alvarez, paru aux éditions des Arènes en 2016. Dans cet ouvrage, l’auteur relate une expérience menée dans une école maternelle de Gennevilliers entre 2011 et 2014. Pendant trois années scolaires, Céline Alvarez a eu carte blanche pour expérimenter une autre pédagogie. Je suis tombé par hasard sur cet ouvrage à la bibliothèque, et je l’ai emprunté pour me faire ma propre opinion. Compte-rendu.

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L’hommage épique de Patrick Quillier aux morts du Bataclan

Patrick Quillier, poète, professeur de Littérature comparée à l’Université de Nice, a récemment publié sur Facebook une « Litanie pour les morts du Bataclan ». Difficile de parler d’un tel sujet, si douloureux, encore à la mémoire de tous. Le poète livre pourtant un poème sublime, d’une très grande sincérité. C’est un magnifique hommage aux victimes des attentats : digne et sobre, élégant et pudique, solennel et chaleureux à la fois. Impossible de ne pas vous en parler.

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La poésie comme entretien : compte-rendu

Je vous avais annoncé la tenue d’un séminaire universitaire sur « la poésie comme entretien ». Celui-ci a eu lieu mardi et mercredi derniers, au premier étage de la bibliothèque Henri Bosco, à la faculté des lettres de Nice. Voici un compte-rendu de la deuxième journée de ce colloque, la seule à laquelle j’ai pu participer.

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Pourquoi les poètes contemporains sont-ils difficiles ?

Un internaute a récemment atterri sur ce blog en posant à son moteur de recherche une question fort intéressante : « Pourquoi les poètes contemporains sont-ils difficiles ? » Merci beaucoup, donc, à cet inconnu, car il me fournit le sujet de cet article. Je crois que c’est en effet une question qui mérite d’être posée, et qui mérite surtout des réponses.

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Comment j’enseigne l’Iliade et l’Odyssée à mes élèves

C’est une platitude que d’affirmer que l’Iliade et l’Odyssée sont des textes admirables. L’influence des épopées homériques sur la littérature et sur la pensée occidentale fut immense. Plus de deux mille cinq cent ans après, elles conservent un intérêt de premier plan. Que serait Joyce, le génial auteur de Ulysses, sans Homère ? Peut-on omettre, lorsqu’on s’intéresse à la poésie d’un Philippe Jaccottet, sa belle traduction de l’Odyssée ? Rappelons encore qu’une poète contemporaine comme Marie-Claire Bancquart puise abondamment dans les mythes antiques. Faire passer ces textes à des enfants est passionnant. Voici comment je m’y suis pris.

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Paul Verlaine — L’enterrement

En ce premier jour de novembre, où nous fêtons la Toussaint, l’ironie de Verlaine nous fera peut-être du bien. Voici donc le poème intitulé « L’enterrement », souvent présenté à tort comme faisant partie des Poèmes saturniens.

« Je ne sais rien de gai comme un enterrement !
Le fossoyeur qui chante et sa pioche qui brille,
La cloche, au loin, dans l’air, lançant son svelte trille,
Le prêtre en blanc surplis, qui prie allègrement,

L’enfant de chœur avec sa voix fraîche de fille,
Et quand, au fond du trou, bien chaud, douillettement,
S’installe le cercueil, le mol éboulement
De la terre, édredon du défunt, heureux drille,

Tout cela me paraît charmant, en vérité !
Et puis, tout rondelets, sous leur frac écourté,
Les croque-morts au nez rougi par les pourboires,

Et puis les beaux discours concis, mais pleins de sens,
Et puis, cœurs élargis, fronts où flotte une gloire,
Les héritiers resplendissants ! »