Marceline Desbordes-Valmore est une poète du XIXe siècle, dont l’un des poèmes les plus connus est sans doute « Les roses de Saadi ». Dans la logique de la catégorie « Le poème d’à côté », je vous invite à découvrir un autre poème de Marceline Desbordes-Valmore…
Le soir
« En vain l’Aurore,
Qui se colore,
Annonce un jour
Fait pour l’Amour ;
De ta pensée
Tout oppressée,
Pour te revoir,
J’attends le soir.L’Aurore en fuite
Laisse à sa suite
Un soleil pur,
Un ciel d’azur.
L’amour s’éveille ;
Pour lui je veille ;
Et pour te voir,
J’attends le soir.Heure charmante,
Soyez moins lente !
Avancez-vous
Moment si doux !
Une journée
Est une année,
Quand, pour te voir,
J’attends le soir.Un voile sombre
Ramène l’ombre ;
Un doux repos
Suit les travaux.
Mon sein palpite ;
Mon cœur me quitte…
Je vais te voir ;
Voilà le soir ! »
Un poème assez musical
La brièveté des vers (quatre syllabes) implique un retour fréquent des rimes. En outre, chaque strophe se termine par un refrain, comme dans certaines formes fixes médiévales. L’ensemble produit un résultat assez musical.
Par son vocabulaire, par sa légèreté, ce poème est simple. Il ne raconte rien d’autre que l’impatience d’une femme de revoir celui qu’elle aime. Mais il n’est pas simpliste. Notez comment, à la fin de chaque strophe, le refrain apparaît toujours avec une variante.
Le poème commence avec le mot « L’Aurore » et se termine avec « le soir », dessinant ainsi une progression explicite : l’ensemble du poème correspond au déroulement d’une journée, où l’on assiste successivement au lever du soleil, à sa présence dans le ciel, au déroulement trop lent de la journée, et à l’arrivée tant espérée du soir.
Source : Ce poète n’est pas « juste à côté » des Roses de Saadi. Il se trouve dans les Poésies de Mme Desbordes-Valmore, Paris, F. Louis, 1820, p. 115, via Gallica.
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J ‘aime ! C ‘est aérien comme seraient des pas féminins sur le sable et le bruit apaisé et tremblant des vagues le soir
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Oui, c’est d’une très belle légèreté
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