Voici soudain l’été. L’air
brûlant sur la terrasse aux carreaux rouges semble figer le temps. Plus rien ne
bouge, sinon les mouches qui volettent en vain autour de la table débarrassée,
discrètement épiées par un lézard sur le mur parfaitement immobile. Les oiseaux
eux-mêmes ont cessé leur chant, et l’on n’entend plus au loin que quelques
cigales dont le chant se perd dans la rumeur lointaine de la route. Les volets
s’entrecroisent sur les façades des maisons, dont les habitants en quête de
fraîcheur désertent les jardins. Il n’y a plus personne, plus rien ne bouge,
sinon une vieille chaise à bascule qui se balance en grinçant. Sous un arbre,
un petit garçon qui ne souffre pas de la chaleur et ne comprend rien à la
sieste attend que tout ce monde sorte de sa torpeur et veuille enfin jouer avec
lui.
Gabriel Grossi
dimanche 3 juillet 2016
Variante d’un autre poème déjà publié sur ce blog.