Archives du mot-clé poésie

Jacques Demarcq, Claude Ber et James Sacré aux éditions Unes

Mercredi 24 mai 2023, 19 h. Au siège des éditions Unes, rue Pauliani à Nice, il faut ajouter des chaises pour accueillir l’assistance. Trois poètes, et non des moindres, vont se succéder pour lire des extraits de leur oeuvre. Jacques Demarcq, James Sacré et Claude Ber étaient les invités des éditions Unes, dans le cadre de la Périphérie du Marché de la Poésie de Paris.

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Ça slame aussi à la Zonmé

Il paraît que la poésie n’intéresse personne. Du moins, c’est ce que l’on entend souvent. Et pourtant, les lieux où elle est à l’honneur sont de plus en plus nombreux. Rien qu’à Nice et dans les environs, les scènes ouvertes de poésie attirent du monde. Et redonnent à la poesie sa juste place dans la Cité.

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Connaissez-vous Elizabeth Guyon-Spennato ?

Elizabeth Guyon-Spennato est une poète aux multiples talents, dont le parcours singulier est très inspirant. Elle était aujourd’hui à l’honneur du « Jeudi des mots » qui se tenait, comme à l’accoutumée, au café culturel « Chez Pauline », à Nice. La soirée a commencé par aborder son travail, avant de se consacrer dans un deuxième temps à l’anthologie « Cheveux au vent » en faveur des femmes d’Iran.

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Aiglun, périphérie de Paris

Charmant village de la vallée de l’Estéron, Aiglun, peuplé de moins de cent habitants, semble couler une vie paisible entre clue et montagnes, loin de l’agitation trépidante des villes. Pourtant, dans quelques jours, il sera au coeur de l’actualité poétique, car il sera une « Périphérie du Marché de la poésie de Paris ».

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Ma terrasse est au Sud

Ma terrasse
est au Sud.
Au Sud
des nuages,
au Sud
de la tristesse,
des larmes
faciles,
de l'indifférence
des gens,
devant
tout ce
vert,
que
beaucoup ignorent,
et souvent oublient,
ne sachant pas
combien
le soleil
est utile,
pour refleurir,
loin du Sud.

Poème d’Emanuela Rizzo, publié le vendredi 5 mai sur Facebook.

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Poème pour le 17 mai

Pour Lucas, 13 ans, poussé au suicide
À force de brimades, parce qu'il
Avait assumé aimer les hommes,

Pour Jefferson, violemment agressé
À la sortie d'une boîte de nuit,
Juste avant son mariage avec Pedro,

Pour Arturo, Adriano et Killian
Insultés, menacés et frappés
Sur le cours Saleya,

Pour Clément, agressé au taser
Électrique et frappé,
Au sortir d'une discothèque de Lyon,

Pour les deux femmes de Fontenay-sous-Bois
Rouées de coups parce qu'elles
Avaient osé s'embrasser sur un banc,

Pour ces deux toulousains, jetés au sol et
Violemment battus un dimanche matin,
Parce qu'ils se donnaient la main,

Pour ce couple d'hommes
Insultés et frappés
Dans le métro de Lyon,

Pour ces deux amoureux
Suivis par une dizaine de personnes,
Dans le tramway de Clermont-Ferrand,

Pour ces femmes, frappées
Par un alcoolique
Dans le RER parisien,

Pour le jeune Guinéen jeté au sol et frappé au visage
Par cinq hommes qui ne supportaient pas
La vue de son drapeau arc-en-ciel,

Pour tous ceux et celles
Qui ont été insultés, menacés,
Frappés du poing et du pied,

Pour celles et ceux
Que l'on regarde de travers
Pour une simple différence,

Pour tous ceux et celles
Abandonnés par
leurs familles,

Pour tous ces jeunes youtubers
Qui n'ont que vingt ans de moins que moi
Et qui parlent de leur différence

Avec une facilité, une liberté
Impressionnantes et inimaginables
Jusqu'à il y a quelques années,

Pour celles et ceux,
À qui il n'est rien arrivé
Mais qui ont peur,

Pour tous ceux et celles, contraints
De surveiller gestes et postures,
De sans cesse dissimuler qui ils sont,

J'écris ce poème pour vous tous,
Parce qu'on a recensé selon la presse
Plus d'une agression par semaine en un an,

J'écris ce poème
Parce qu'il faut rappeler
Qu'aimer une personne du même sexe

N'est pas une aberration,
Pas une maladie mentale,
Mais juste de l'amour,

Pas une abomination,
Pas une erreur fatale,
Mais juste de l'amour,

Pas une monstrueuse aspiration,
Pas une folie létale,
Mais juste de l'amour,

Et que l'amour ne se commande pas,
Il plante sa flèche là où il veut,
Et où qu'elle se fiche c'est merveilleux,

J'écris ce poème
Pour dire cette chose toute simple
Que l'amour est le plus beau

Et sans doute aussi
Le plus fort et le plus grand
Sentiment de l'univers,

Et que personne ne devrait
Avoir honte d'être amoureux
Ni peur de le montrer,

Fût-ce en le criant sur tous les toits,
En dansant, en chantant, en hurlant,
Face à la terre entière,

Fût-ce avec exubérance,
Avec énergie, folie et sans tempérance,
Avec joie, passion et fierté

D'être tout simplement gay.
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Sabine Venaruzzo : une poésie au cœur de l’humain

L’humain, tel est bien le moteur de la poésie de Sabine Venaruzzo, cela qui la pousse à écrire et à consacrer sa vie à l’art. Elle est une vraie poète au sens de Rilke : écrire relève pour elle de la nécessité, voire de l’urgence. Écrire est d’emblée un acte tendu vers l’autre, un élan en direction de cette fraternité qui, bien que revendiquée officiellement par tous les frontons de mairies, fait encore trop souvent défaut à nos sociétés contemporaines. On s’en rend compte dans son recueil Et maintenant, j’attends, récemment réédité dans une édition bilingue franco-arabe.

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Ça veut sortir

C’est coincé. Ça ne peut pas sortir. Ça veut sortir. Ça bloque. Ça coince. C’est empêché: c’est là, et ça peut pas. C’est là, dans ton corps, comme un truc comme ça qui s’explique pas. C’est enfermé à l’intérieur de ton corps, quelque part sous la plèvre, quelque part sous ton épiderme, là où ça grouille, pas loin du cœur qui bat, qui veut, qui attend, qui jouit, qui espère. Quelque part sous les vastes replis de tes visières. Ça vit, ça pue, ça fourmille, ça grésille, là, quelque part, en dedans, à un endroit que tu sais pas, mais que tu sens. C’est là, comme un origami de papier qui n’attend que de se déplier. C’est là, quelque part, sans adresse fixe, et ça se répand, ça prolifère, ça se multiplie, ça se nourrit de tes doutes, de tes peurs, de ta merde. Ça circule comme un fluide en intraveineuse qui brille sur tes scintigraphies. Ça agite tes nuits, ça perturbe ton sommeil. Ça ne se laisse pas disséquer. Ça se diffuse comme une senteur immonde. Ça te commande, ça te gouverne comme une folle muse. C’est là, à l’intérieur de toi, et à un moment donné, il faudra bien que cela sorte, que cela s’exprime, que cela s’exsude, que cela jaillisse, par tous les pores, par tous les trous, par tous les orifices. C’est maintenant, c’est ici, ça explose, ça crie, ça jaillit, ça sort, ça coule, ça ruisselle, ça s’excrète ! Il n’y a plus de limite, il n’y a plus que ce flux, ça coule, ça s’écrit, et le papier est devenu LE PLUS GRAND COÏT DE L’UNIVERS ! C’est à-dire : un poème.

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Des couleurs dans l’air

Il y avait aujourd'hui
Des ballons dans l'air
Des voiles dans l'atmosphère
Des vagues dans la lumière
Comme un peu de légèreté
Comme en apesanteur
Dans le ciel argenté
Dans le bruit les clameurs
Le ciel aujourd'hui est un aquarium
Où dérivent méduses et sirènes
Dans un étrange ballet synchronisé
Le ciel devient un dessin animé
Comme repeint par un enfant
Qui aurait enlevé la misère et les bombes
Et dessiné des fleurs à la place
Et ces couleurs naïves
Ouvrent une parenthèse d'enfance
Dans la trame du temps

Pendant que, là-bas,
De l'autre côté de la frontière,
On a aussi les yeux tournés
Vers le ciel
Mais avec angoisse
Ne sachant quand ni d'où
Cela viendra
Car là-bas, de l'autre
Côté de la frontière,
Là-bas, c'est la guerre

Gabriel GROSSI, Fréjus, samedi 22 octobre 2022

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« Sauver le monde » avec Jean-Pierre Siméon

Je voudrais vous parler aujourd’hui d’un essai de Jean-Pierre Siméon, dont le titre est aussi la première phrase : « La poésie sauvera le monde » (Le Passeur, 2015). Une conviction forte, pour un homme qui a beaucoup fait pour la poésie, tant par l’écriture que par la défense de la poésie dans la Cité. Longtemps directeur artistique du Printemps des Poètes, membre du jury de plusieurs prix littéraires, éditeur, formateur d’enseignants, conseiller au Ministère de l’Éducation nationale, il s’est toujours montré très actif pour faire vivre la poésie, loin de toute tour d’ivoire.

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Redécouvrez « Éclaircie » lu par Michel Saint-Dragon

« Éclaircie » est le poème liminaire de mon recueil Concordance, paru en novembre dernier en impression à la demande. Hier soir, Michel Saint-Dragon, poète slammeur qui organise beaucoup d’événements autour de la poésie dans la région, m’en a offert une lecture audio. J’ai inséré ce son dans une vidéo afin de vous en faire profiter.

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Connaissez-vous Salpy Baghdassarian ?

Je voudrais aujourd’hui vous présenter une poète dont les vers ne peuvent laisser indifférents. Née en Syrie, Salpy Baghdassarian a vécu entre l’oppression du régime en place et celle de Daesh. Elle a aussi subi la violence de son mari. Elle a fui cet étau et s’est réfugiée en France, du côté de Toulouse, où elle est devenue poète et traductrice (de l’arabe et de l’arménien). Sa poésie se ressent de ces traumatismes. Elle en témoigne, mais elle montre aussi la victoire d’une femme qui a su transcender cette souffrance à travers les mots.

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Hommage à la poésie amérindienne

Béatrice Machet, poète, est aussi passeuse de poésie. Traductrice des poètes amérindiens, elle a, jeudi soir, à l’occasion du « Jeudi des mots », présenté cet univers, méconnu en France, avant de donner à entendre des extraits de ses propres poèmes. La soirée s’est terminée avec une scène ouverte.

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Béatrice Machet

Entretien avec Béatrice Machet

Née en 1958 dans l’Eure-et-Loir, Béatrice Machet est une poète française intéressante à plus d’un titre : son attachement pour la danse classique, son intérêt pour les poètes amérindiens qu’elle a traduits, son lien fort avec la Nature… Jeudi prochain, elle sera l’invitée du Jeudi des mots, soirée poétique organisée par Marilyne Bertoncini au café culturel « Chez Pauline », à Nice. Elle a généreusement accepté de répondre à mes questions. Qu’elle en soit ici chaleureusement remerciée.

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Une frontière c’est clair

Il ne vous aura pas échappé que, cette année, le Printemps des Poètes mettra le thème des frontières en exergue. Un thème bien évidemment dicté par une actualité brûlante, qui impose à la poésie de se positionner par rapport à des sujets graves : la guerre russo-ukrainienne, les conflits migratoires, les droits humains…

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Mes poèmes présentés sur Internet

Dans le cadre de la Fête virtuelle du Livre, qui est un événement international prenant place sur Internet, mon recueil Concordance a été présenté par Emanuela Rizzo, ambassadrice culturelle, et Alessio Zanichelli, spécialiste de littérature.

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Fleur d’hiver

Fleur des tropiques
Dans mon appartement
Loin des moustiques
Et de l'acomat boucan

Mais tu fleuris
Certes pas longtemps
Déjà tu flétris
Dans mon appartement

Peut-être rêves-tu
De vrais alizés
De clameurs tues
De saveurs brisées

Loin du colibri
Bel hibiscus rouge
Tu as fleuri
Là où rien ne bouge

Fleur anachronique
Loin de ton été
Tu as mis tes tropiques
Dans mon hiver glacé

Gabriel Grossi, dimanche 22 janvier, à cinq heures du matin.

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Vagues d’hiver

Parfois, tu t’en vas demander conseil à la mer. Ce n’est pas que tu attendes une réponse. Tu es simplement là, face à elle, dans la claire lumière d’hiver. Tu lui sais gré de ne rien dire, de ne pas répondre, de ne surtout pas formuler d’injonction condescendante. Elle est simplement là, avec son délire d’éclaboussures, un peu plus folle encore qu’à l’habitude, puisque, malgré l’absence de vent, elle a décidé de se déchaîner contre la grève, redoublant d’efforts à l’assaut du mur de la promenade, comme pour passer contre lui on ne sait quelle colère, multipliant les gerbes à chaque fois que la vague vient se briser contre les rochers. Tu ne sais quelle mauvaise humeur trouble ses eaux inhabituellement boueuses. Au-dessus, un soleil franc plane dans un ciel absolument limpide, que seul le passage d’une mouette vient parfois animer. Tu t’amuses de cet étonnant contraste. Il fait presque chaud, pour une journée de janvier, lorsque, en début d’après-midi, tu te joins aux nombreux passants qui, comme toi, promènent au bord de mer. Chacun contemple le caprice de la mer, cette rage d’éclaboussures et d’écume, cette débauche d’effets et de cris puérils, dans le calme étonnant d’une chaude après-midi d’hiver.

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