Né en 1951, Christian Bobin est décédé en novembre dernier à l’âge de 71 ans. Il laisse une œuvre conséquente, riche d’une soixantaine de romans et essais, et d’une dizaine de recueils poétiques, parus entre 1986 et 2022.
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Né en 1951, Christian Bobin est décédé en novembre dernier à l’âge de 71 ans. Il laisse une œuvre conséquente, riche d’une soixantaine de romans et essais, et d’une dizaine de recueils poétiques, parus entre 1986 et 2022.
Lire la suiteÀ quelle autre adresse un poète pourrait-il rêver d’habiter ? Pour Jean-Michel Maulpoix, le poète habite Rue des fleurs. Quelques années après Boulevard des Capucines, ce nouveau titre suggère à lui seul tout un univers, urbain et campagnard à la fois. Promenons-nous, à notre tour, le long de cette rue des fleurs…
Lire la suiteNé en 1952 à Montbéliard, Jean-Michel Maulpoix est l’une des grandes voix de la poésie contemporaine d’aujourd’hui. Il fait partie de ces poètes qui, depuis les années quatre-vingts, entendent s’écarter d’une poésie trop expérimentale et théorique, et réhabiliter les notions de « sujet » et de « lyrisme ». Ses travaux universitaires concernent précisément cette dernière notion, explorée à travers de nombreux essais parmi lesquels La Voix d’Orphée (1989), La poésie comme l’amour (1998), Du Lyrisme (2000) et Pour un lyrisme critique (2009). Mais il ne saurait être question pour autant de revenir à des pratiques héritées du passé, notamment romantiques, parfois critiquées pour leur sentimentalisme emphatique. Alors, à quoi ressemble ce « lyrisme critique » que Jean-Michel Maulpoix cherche à défendre ? Le mieux est encore de juger sur pièce, et c’est pourquoi je vous propose de découvrir aujourd’hui « Le grand pavois », qui est la section centrale de Une histoire de bleu.
Lire la suiteOn me pose cette question qui fera donc l’objet de l’article du jour. Il me semble que la réponse est partiellement induite par la question : l’utilisation du verbe « réduire » laisse présager qu’une telle définition de la poésie est insuffisante. Il reste donc à expliquer pourquoi. Voici quelques éléments de réponse, tels qu’ils me sont venus spontanément.
Lire la suiteJe voudrais consacrer mon article du jour à un grand poète que je n’avais pas encore évoqué dans les colonnes de ce blog, alors qu’il est incontestablement l’une des grandes voix du lyrisme français contemporain. Il n’était que trop temps que je répare cette injustice. Je vous invite donc aujourd’hui à visiter la cuisine de Guy Goffette…
O nuit, ô ma fille la Nuit, toi qui sais te taire, ô ma fille au beau manteau.
Toi qui verses le repos et l’oubli. Toi qui verses le baume, et le silence, et l’ombre
O ma Nuit étoilée je t’ai créée la première.
Toi qui endors, toi qui ensevelis déjà dans une Ombre éternelle
Toutes mes créatures
Les plus inquiètes, le cheval fougueux, la fourmi laborieuse,
Et l’homme ce monstre d’inquiétude.
Nuit qui réussis à endormir l’homme
Ce puits d’inquiétude.
A lui seul plus inquiet que toute la création ensemble.
L’homme, ce puits d’inquiétude.
Charles Péguy, Le porche de la deuxième vertu,
cité d’après Wikisource (texte numérisé non encore vérifié).
Un internaute a récemment atterri sur ce blog en posant à son moteur de recherche une question fort intéressante : « Pourquoi les poètes contemporains sont-ils difficiles ? » Merci beaucoup, donc, à cet inconnu, car il me fournit le sujet de cet article. Je crois que c’est en effet une question qui mérite d’être posée, et qui mérite surtout des réponses.
L’une des grandes tendances du lyrisme poétique contemporain en France est l’humilité et la modestie. Finies, donc, les grandes exclamations larmoyantes, les cris de détresse, les envolées théâtrales. Le lyrisme, ce n’est pas seulement cela. On ne peut pas se contenter, pour définir le lyrisme, de relever uniquement ses caractéristiques les plus extrêmes, sans quoi l’on n’aboutit qu’à une image très caricaturale. C’est ce dont on peut se rendre compte en parcourant le livre de James Sacré intitulé Bocaux, bonbonnes, carafes et bouteilles (comme), paru aux éditions du Castor Astral en 1986.
James Sacré est un poète français né en 1939 en Vendée. Il a été instituteur en France puis enseignant du supérieur aux États-Unis. J’ai eu la chance de l’entendre lire ses poèmes, lorsqu’il était invité par l’Université de Nice ou par la Bibliothèque Nucéra. Je voudrais aujourd’hui vous présenter l’un de ses ouvrages, paru aux éditions Tarabuste en 1991, intitulé Comme en disant c’est rien, c’est rien. C’est un recueil de poèmes qui parle d’escargots. Oui, oui, d’escargots…
Je n’avais encore rien lu d’Emmanuel Hocquard, poète français né en 1940. Et puis, lors de mon dernier passage à la bibliothèque, j’ai été séduit par le titre de Des nuages & des brouillards. Je l’ai emprunté, je l’ai lu : voici ce que j’en ai pensé.
En 1988, la poésie avait sa place à la télévision, comme en témoigne cette vidéo où Bernard Pivot interroge Céline Zins et Benoît Conort. La première était venue présenter Adamah, un recueil de poésie paru aux éditions Gallimard. Le second était invité à l’occasion de la parution de son premier recueil, Pour une île à venir, chez le même éditeur.
Des poèmes sur la mer, on en trouverait sans nul doute des dizaines, sinon des centaines. J’en ai ici choisi trois.
Le mois dernier, la revue mexicaine en ligne Círculo de Poesía a interrogé le poète français contemporain Jean-Michel Maulpoix. L’entretien a été conduit par Alí Calderón.
Cet entretien a porté sur le lyrisme, notion chère au poète puisque celui-ci lui a consacré de nombreux essais, dont le volume Du Lyrisme, paru en 2000 aux éditions José Corti. Jean-Michel Maulpoix rappelle qu’on ne peut réduire le lyrisme à la seule expression de la subjectivité, au pathos et à l’émotivité. Il revendique un « lyrisme critique », qui interroge ses propres pratiques tout en demeurant attentif à l’altérité.
Qu’est-ce que la poésie ? Vaste question, à laquelle je ne répondrai pas en une seule fois ! Vous avez déjà pu trouver, dans un précédent billet, plusieurs citations de poètes contemporains qui tentent de définir la poésie. Aujourd’hui, j’avance un peu plus loin dans la réflexion, en procédant par tâtonnement : je préciserai ce que la poésie n’est pas, ce qui devrait permettre de comprendre un peu mieux ce qu’elle est.
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