Archives du mot-clé mort

Les ancêtres de Laurence Vielle

Laurence Vielle, née à Buxelles en 1968, a publié en 2017 un petit livre aux éditions Maelström intitulé Ancêtres. Il est centré sur un voyage en Indonésie, sur la rencontre des peuples indonésiens, qui vouent un culte particulier aux Ancêtres. À son tour, la poétesse s’interroge, et nous interroge. Quelle place laissons-nous à nos ancêtres dans nos vies ?

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« Son corps d’ombre » de Marilyne Bertoncini

Un univers onirique, peuplé de miroirs et d’ombres, abrite la douleur du deuil. Il y a la souffrance, la blessure, le cri, mais aussi la contemplation du réel tel qu’il est, dans l’effacement des marques personnelles. Des images se télescopent, à l’instar des collages de Ghislaine Lejard qui font face à chaque poème. De la réalité, Marilyne Bertoncini ne retient que quelques détails saillants, recomposés sous un jour mythique : Orion, Ariane, Eurydice apportent le surplomb du mythe au détail quotidien. Le point commun qui relie les poèmes est la mort, cet autre monde si près du nôtre, la perte d’êtres chers qui se laisse deviner sans pathos aucun, et le surcroît de lumière sur les choses et les êtres qu’apporte leur fragilité. Un très beau livre, pudique et lumineux, « au pays de la mort ».

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Mort du poète Michel Deguy

Michel Deguy, né à Paris en 1930, est mort le 16 février dernier. Afin de lui rendre hommage, je souhaiterais évoquer aujourd’hui son œuvre, conséquente, et sa position de poète-philosophe, qui a fait de lui une voix majeure de la poésie française contemporaine.

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« Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres ;
Adieu, vive clarté de nos étés trop courts !
J’entends déjà tomber avec des chocs funèbres
Le bois retentissant sur le pavé des cours. »

Charles Baudelaire, « Chant d’automne » (LVI), Les Fleurs du Mal, via Wikisource.


« Le sage est parti avec la patience de ceux
Qui ont appris la vie
De ceux qui ont appris la mort
Sans rien exprimer qu’un murmure
Un sourire devant la dureté d’un destin. »

Béatrice Bonhomme, « Stèles pour un scribe »,
dans Les Boxeurs de l’absurde, Fourmagnac, L’Étoile des Limites, 2019, p. 141.

Les « ultimes vérités » de Jean-Yves Masson

Publiées en 2007 aux éditions Verdier, sises à Lagrasse, dans l’Aude, les Ultimes vérités sur la mort du nageur sont un recueil de nouvelles de Jean-Yves Masson, qui est aussi poète, traducteur, éditeur et professeur de littérature à l’Université de la Sorbonne. Je voudrais vous parler de ce livre que j’ai beaucoup aimé.

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Les Méditations d’Arnaud Villani

Je voudrais vous parler aujourd’hui d’un petit livre que j’ai lu il y a quelques années, qui m’a attiré au départ par le nom même de son auteur, Arnaud Villani, qui n’était autre que mon professeur de philosophie en khâgne, ainsi que par son titre : Petites méditations métaphysiques sur la vie et la mort. Vaste programme… Ce livre est paru aux éditions Hermann en 2008.

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« Toussaint » de Jean-Michel Maulpoix

Né lui-même en novembre 1952, Jean-Michel Maulpoix a consacré plusieurs poèmes à cette période de l’année. Ainsi, dans Papiers froissés dans l’impatience, le poète présente-t-il ses « papiers d’identité », rappelant être né un jour d’armistice, dans ce « temps natal » qu’il évoquera à nouveau dans Pas sur la neige, en précisant qu’il est fait de « croix blanches, de drapeaux fléchis, de sonneries aux morts et de brouillards de novembre ». Une section de Ne cherchez plus mon cœur s’intitule précisément « Toussaint ». C’est également le titre d’un poème de Dans l’interstice, que je voudrais vous présenter aujourd’hui.

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« 

« Tu t’imagines parfois sous la dalle de ta propre tombe, mains jointes sur la poitrine, écoutant le bois craquer, ou tendant l’oreille à travers la pierre vers des chants d’oiseaux, guettant un pas sur le gravier, sans souffrance, sans fébrilité, ne voulant et n’espérant rien, n’étant plus que cette attention presque aussi calme qu’un sommeil, tournée vers le dehors comme vers une musique, une pensée venue se substituer à ce qui naguère agitait ton cœur. Il t’arrive ainsi de rêver que ta propre vie se retire toute au-dehors de toi, ne laissant subsister qu’une oreille, un sourire sur un visage triste, ou quelques larmes silencieuses. Comme déjà les personnes très vieilles, tassées au fond de leur fauteuil, regardent s’en aller le monde tel un grand fleuve poussant ses eaux. »

Jean-Michel Maulpoix, L’instinct de ciel, II-7,
dans Une histoire de bleu, suivi de L’instinct de ciel,
Paris, Gallimard, coll. « Poésie », 2005, pp. 193-194.

« Le jour venu » de Jean-Michel Maulpoix

C’est un ouvrage méditatif et crépusculaire que Le jour venu, dernier ouvrage de Jean-Michel Maulpoix, une suite de proses sur laquelle plane l’ombre omniprésente de la mort, où dialoguent angoisse et désir, violence et résignation, douceur et douleur.

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« Oui, oui, c’est vrai, j’ai vu la mort au travail
[…] tout près de moi, sur moi, j’en donne acte à mes deux yeux, adjugé ! Sur la douleur, on en aurait trop long à dire. Mais quelque chose n’est pas entamé par ce couteau ou se referme après son coup comme l’eau derrière la barque. »

Philippe Jaccottet, À la lumière d’hiver,
dans Œuvres complètes, Paris, Gallimard, « Pléiade », p. 574.

« Encre d’une disparue » de Bernard Simeone

Je voudrais vous parler aujourd’hui d’un tout petit livre. Dix-sept pages seulement, c’est en effet un bien mince ouvrage. Mais la poésie n’a pas forcément besoin de beaucoup de place… Ce livre, il s’intitule Encre d’une disparue, et il a été publié par Bernard Simeone aux éditions « La Cécilia » en 1990.

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« Maélo » de Gérard Noiret

Je voudrais vous parler aujourd’hui d’un tout petit livre que j’ai récemment découvert en parcourant une boîte à livres : le nom de l’auteur m’a arrêté, car je l’avais rencontré à Cerisy à l’occasion du colloque sur Marie-Claire Bancquart. Ce petit ouvrage, sobrement intitulé Maélo, possédait un défaut de fabrication, certaines pages étant imprimées plusieurs fois alors que d’autres manquent. Je l’ai néanmoins lu avec plaisir.

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Un poème d’Emmanuel Godo

Plus je découvre la poésie contemporaine, plus je me rends compte que je ne connais que la partie émergée de l’iceberg. Cela n’a rien d’étonnant, au vu des centaines de recueils qui paraissent chaque année, dans l’indifférence presque générale. Par chance, les réseaux sociaux permettent de donner de l’écho à des poèmes qui, sans cela, seraient voués à n’être lus que par une poignée de spécialistes. Bref, j’ai lu aujourd’hui sur Facebook un poème d’Emmanuel Godo, extrait d’un recueil intitulé Je n’ai jamais voyagé, récemment paru aux éditions Gallimard.

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Le « squelette laboureur » de Baudelaire

Le poème d’à côté

Inutile de présenter Charles Baudelaire, qui fait partie des poètes les plus lus et les plus enseignés de toute la littérature française. Comme Victor Hugo et Arthur Rimbaud, il a donné son nom à des rues, des avenues, des établissements scolaires. Cependant, si certains poèmes comme « A une passante », « Une charogne », « Correspondances », « L’Albatros » ou encore « La chevelure » sont très célèbres, il est d’autres pièces qui le sont moins. Dans la logique de la rubrique « Le poème d’à côté », je vous invite aujourd’hui à découvrir le poème intitulé « Le squelette laboureur ».

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« Entre unité et nullité
pourtant je vis
équilibriste.

C’est notre habitation commune.

Pas bien logeable ?

Mais la seule assignée. »

Marie-Claire Bancquart,
Avec la mort, quartier d’orange entre les dents,
Obsidiane, 2005, p. 22.

Le poète Thich Nhat Hanh

Thich Nhat Hanh est un moine vietnamien, surtout connu pour être un passeur de la sagesse bouddhiste en Occident, ainsi que pour son engagement pacifiste pendant la guerre du Vietnam. Cependant, il est aussi un poète. Si certains de ses poèmes ne sont que la traduction poétique de sa pensée bouddhiste — ce qui est déjà beaucoup –, d’autres m’ont davantage ému par leur plus grande authenticité poétique, par leur ton davantage personnel, ou par leur forme plus travaillée. Florilège. Lire la suite

Le poème d’à côté : Victor Hugo

Dans la rubrique « Le poème d’à côté », je vous propose de découvrir un poème qui se trouve à côté d’un poème très célèbre. C’est un moyen de sortir des sentiers battus et de découvrir des poèmes méconnus, souvent délaissés par les anthologies. Aujourd’hui, c’est le tour de Victor Hugo.

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