Archives du mot-clé Jean-Michel Maulpoix

Un livre pour accompagner « Rue des fleurs »

L’an dernier, paraissait Rue des fleurs, trente-sixième recueil de Jean-Michel Maulpoix, qui recevait, à peu près à la même période, le Goncourt de la poésie pour l’ensemble de son œuvre. Pour rendre hommage à Jean-Michel Maulpoix, Pierre Grouix a dirigé un ouvrage collectif intitulé Rue des fleurs, rue du poème, auquel je suis très heureux d’avoir participé. Ce livre, paru hors commerce (il n’a ni code-barres ni mention de prix), rassemble un grand nombre de contributions critiques ou poétiques.

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Jean-Michel Maulpoix au micro d’Inter

Jeudi 9 juin dernier, le poète contemporain Jean-Michel Maulpoix, lauréat du Goncourt de poésie 2022 pour l’ensemble de son œuvre, était l’invité d’Augustin Trapenard dans l’émission radiophonique Boomerang. Le site de France Inter permet de réécouter ce passionnant entretien, dont j’espère qu’il demeurera longtemps disponible en ligne.

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Jean-Michel Maulpoix reçoit le Goncourt de poésie 2022

Je viens d’apprendre, grâce à une publication du Mercure de France sur les réseaux sociaux, une nouvelle extrêmement réjouissante : Jean-Michel Maulpoix vient de recevoir le prix Goncourt de poésie Robert Sabatier 2022 pour l’ensemble de son œuvre.

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« Rue des fleurs » de Jean-Michel Maulpoix

À quelle autre adresse un poète pourrait-il rêver d’habiter ? Pour Jean-Michel Maulpoix, le poète habite Rue des fleurs. Quelques années après Boulevard des Capucines, ce nouveau titre suggère à lui seul tout un univers, urbain et campagnard à la fois. Promenons-nous, à notre tour, le long de cette rue des fleurs…

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« Pas sur la neige » : poésie, peinture, musique

La rencontre de la poésie, de la peinture et de la musique dans l’œuvre de Jean-Michel Maulpoix a été au cœur de l’un des chapitres de ma thèse. Peinture et musique apparaissent, pour le poète, comme des idéaux convoités mais inaccessibles. Au-delà du rêve d’une écriture picturale ou musicale, le poète fait référence à des œuvres précises. C’est ainsi que le recueil Pas sur la neige, paru en 2004 aux éditions du Mercure de France, rend hommage au prélude éponyme de Claude Debussy, tout en évoquant de nombreuses représentations impressionnistes de la neige

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Découvrir la diversité de la poésie à l’école

Même si les choses sont en train de changer ici ou là grâce à des enseignants et des formateurs passionnés, force est de constater que les élèves ont bien souvent une conception simpliste de la poésie. Aussi ai-je pris l’habitude, depuis mes débuts, de commencer ma séquence sur la poésie avec une séance précisément dédiée à la découverte de la pluralité des formes poétiques, à travers quelques exemples qui sont certes loin de couvrir l’extrême diversité de la poésie, mais qui permettent déjà de battre en brèche certaines représentations simplistes.

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Mort du poète Michel Deguy

Michel Deguy, né à Paris en 1930, est mort le 16 février dernier. Afin de lui rendre hommage, je souhaiterais évoquer aujourd’hui son œuvre, conséquente, et sa position de poète-philosophe, qui a fait de lui une voix majeure de la poésie française contemporaine.

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Le sapin de Noël de Jean-Michel Maulpoix

En ces temps de fêtes, je vous invite à découvrir un poème de Jean-Michel Maulpoix qui est bien singulier, puisqu’il arbore la forme générale d’un sapin de Noël. Ce poème, que vous trouverez dans Domaine public, est précisément daté du 25 décembre.

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Le « chant des naufragés » de Jean-Michel Maulpoix

Je viens de recevoir un courrier me demandant quelques éclaircissements sur le « Chant des naufragés », poème de Jean-Michel Maulpoix publié dans le petit recueil intitulé Dans l’interstice, paru aux éditions Fata Morgana en 1991. Nous sommes donc juste un an avant la publication de Une histoire de bleu, le recueil le plus connu du poète, et cette précision n’est pas sans intérêt, puisque ce « Chant des naufragés » rassemble plusieurs des lignes directrices de ce grand recueil. De là à y voir un poème préparatoire d’Une histoire de bleu, il n’y a qu’un pas qu’il ne faut pas nécessairement franchir, dans la mesure où cet angle de vue empêche peut-être de saisir les qualités propres du poème.

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Le bonheur selon Rousseau

Botaniste, musicologue, romancier, Jean-Jacques Rousseau est surtout connu pour être philosophe. Né en 1712 et mort en 1778, le Genevois a, à travers ses différents ouvrages, bâti une pensée dont l’idée essentielle est que l’homme, naturellement bon, est corrompu par la société. Mais alors, nous qui vivons en société, et qui ne saurions faire marche arrière sur ce point, pouvons-nous être heureux ?

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« Ce sont d’abord de petits coups frappés silencieusement
dans la nuit contre le sac de peau : un minuscule bonhomme invisible qui remue dans le ventre de sa mère, la chair déjà toute
pleine de songes…

Un jour, on entend au loin le bruit de galop du cœur : quelqu’un, très vite, qui se rapproche à la vitesse du sang dans les veines, depuis longtemps déjà en chemin par des couloirs obscurs…

Puis cette image floue, sur l’écran, d’une ombre grise qui palpite, serre un poing, remue la jambe, et parfois ouvre la bouche : essaierait-elle déjà de dire quelque chose ? »

Jean-Michel Maulpoix, « Proses pour Adrien », Journal d’un enfant sage,
Paris, Mercure de France, 2010, p. 111.

Lecture de poèmes de Jean-Michel Maulpoix

Quoi de mieux, en ces temps d’enfermement, que de s’évader par la lecture ? Profitons de cette période où nous sommes fréquemment à la maison pour lire de la poésie, et pour découvrir des poètes contemporains. Aujourd’hui, je voudrais vous lire quelques poèmes extraits d’Une histoire de bleu, le plus célèbre recueil de Jean-Michel Maulpoix.

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« J’ai un camion jaune avec des ailes bleues, un volant rouge et une hélice orange. Papa dit que c’est un avion, mais je ne le crois pas. J’ai beau appuyer sur tous les boutons, il ne décolle pas. Il joue de la musique, comme mon lapin en peluche et ma vache. Moto rouge, train bleu, arbre très vert : j’habite un monde sonore et qui marche sur piles, fait de couleurs vives et d’objets simples. »

Jean-Michel Maulpoix, Journal d’un enfant sage,
Paris, Mercure de France, p. 21.

« Toussaint » de Jean-Michel Maulpoix

Né lui-même en novembre 1952, Jean-Michel Maulpoix a consacré plusieurs poèmes à cette période de l’année. Ainsi, dans Papiers froissés dans l’impatience, le poète présente-t-il ses « papiers d’identité », rappelant être né un jour d’armistice, dans ce « temps natal » qu’il évoquera à nouveau dans Pas sur la neige, en précisant qu’il est fait de « croix blanches, de drapeaux fléchis, de sonneries aux morts et de brouillards de novembre ». Une section de Ne cherchez plus mon cœur s’intitule précisément « Toussaint ». C’est également le titre d’un poème de Dans l’interstice, que je voudrais vous présenter aujourd’hui.

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Des poèmes qui font du bien

C’est peu dire que nous vivons une période anxiogène. Une pandémie qui dure et ne faiblit pas, des violences et des assassinats, des catastrophes naturelles… Sans doute importe-t-il de se préserver un peu. Pourquoi ne se détournerait-on pas, pour un temps, des nouvelles angoissantes des journaux télévisés, pour découvrir quelques poèmes ? La lecture de poésie peut-elle faire du bien ? Un peu de beauté dans ce monde de brutes !

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« Anatomie du poète » de J.-M. Maulpoix

C’est une bien curieuse question qui ouvre le tout dernier essai de Jean-Michel Maulpoix : « De quoi est-ce donc fait, un poète ? » Par-delà sa simplicité apparente, la notion même de « poète » est bien moins anodine qu’il ne paraît : être biographique réel, mais aussi sujet d’encre et de mots, le poète est un être composite. Jean-Michel Maulpoix se fait donc anatomiste, et entreprend de disséquer cet être étrange qu’est le poète…

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« Le voyageur à son retour » au format poche

Jean-Michel Maulpoix (Wikipédia)

Je viens d’apprendre par Jean-Michel Maulpoix la réédition de l’un de ses recueils au format de poche. Celle-ci sera disponible le 3 septembre 2020. Le Voyageur à son retour était initialement publié aux éditions du Passeur en 2016. Le poète en avait lu quelques extraits à l’issue de la soutenance de ma thèse sur son œuvre, en janvier 2015. Je présentais dans un article précédent ce beau recueil nostalgique, qui se distingue des autres ouvrages par la présence d’une « chambre d’échos » où d’autres voix étaient invitées à résonner avec celle du poète. Jean-Michel Maulpoix m’a fait l’honneur d’inclure la mienne sur son site Internet. Désormais, grâce à cette réédition, vous pourrez emporter ce livre partout avec vous.

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« 

« Tu t’imagines parfois sous la dalle de ta propre tombe, mains jointes sur la poitrine, écoutant le bois craquer, ou tendant l’oreille à travers la pierre vers des chants d’oiseaux, guettant un pas sur le gravier, sans souffrance, sans fébrilité, ne voulant et n’espérant rien, n’étant plus que cette attention presque aussi calme qu’un sommeil, tournée vers le dehors comme vers une musique, une pensée venue se substituer à ce qui naguère agitait ton cœur. Il t’arrive ainsi de rêver que ta propre vie se retire toute au-dehors de toi, ne laissant subsister qu’une oreille, un sourire sur un visage triste, ou quelques larmes silencieuses. Comme déjà les personnes très vieilles, tassées au fond de leur fauteuil, regardent s’en aller le monde tel un grand fleuve poussant ses eaux. »

Jean-Michel Maulpoix, L’instinct de ciel, II-7,
dans Une histoire de bleu, suivi de L’instinct de ciel,
Paris, Gallimard, coll. « Poésie », 2005, pp. 193-194.


« Amour. Sans cesse ce mot-là à la bouche. Ce mot de forme ronde. Si facile sous la plume. Attendrissant la langue, cautérisant la plaie. Une pommade. Un bonbon d’enfant — mais qui ne fond pas. Et tes phrases, pour le dire, se veulent telles des corps ou des peaux, avec leurs habits du dimanche, leurs parfums, leurs chapeaux, leurs colliers et leurs bagues. Rythme toujours, musique clinquante de bijoux faux. »

Jean-Michel Maulpoix, L’Instinct de ciel, Paris, Mercure de France, 2000,
réédité en « Poésie/Gallimard » à la suite de Une histoire de bleu, 2005, II-3, p. 178-181.