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« Le Lion et le Moucheron » de Jean de La Fontaine

Cela faisait longtemps que je n’avais pas proposé d’article portant sur le XVIIe siècle. Or, aujourd’hui même, les collégiens composaient, à l’occasion du Brevet 2022, à partir d’une fable de La Fontaine, intitulée Le Lion et le Moucheron. Profitons de ce prétexte pour combler cette lacune, et lisons ensemble ce poème. Il s’agit de la neuvième fable du livre II des Fables.

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« À une passante » de Charles Baudelaire

C’est aujourd’hui d’un poème extrêmement connu que je voudrais vous parler. Je n’entends pas en proposer un énième commentaire, puisque vous en trouverez déjà une multitude sur Internet. Je voudrais simplement montrer en quoi ce poème mérite pleinement d’être versé au dossier de « L’éphémère », thème du Printemps des Poètes 2022.

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La « Vierge folle » d’Arthur Rimbaud

Une Saison en Enfer est très certainement le texte le plus connu d’Arthur Rimbaud. Et pour cause ! C’est d’ailleurs le seul ouvrage dont il ait contrôlé la publication. Mais si l’on commente très fréquemment le texte liminaire, « Jadis, si je me souviens bien… », ainsi que la fameuse « Alchimie du verbe », il est en revanche beaucoup plus rare de s’intéresser à « Vierge folle« . C’est pourquoi je voudrais vous faire découvrir ce poème aujourd’hui.

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Un « poème à Lou » d’Apollinaire

On sait que Guillaume Apollinaire mourut à la guerre, des suites de la grippe espagnole, quelques jours avant l’Armistice. Quelques années avant cela, il rencontra, en 1914, à Nice, la belle Lou. Envoyé à Nîmes, le poète lui écrivit le poème qui va suivre, comme beaucoup d’autres qui constitueront les Poèmes à Lou. J’aime dans ce poème la façon dont la déclaration d’amour permet de sublimer le réel, jusqu’à rendre presque invisible l’horreur de la misère et de la pauvreté, dans le contexte d’une guerre qui se prépare.

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Le « rêve familier » de Paul Verlaine

On ne présente plus Paul Verlaine, l’une des plus grandes voix poétiques du XIXe siècle (1844-1896). Victor Hugo lui-même le félicita pour ses vers : cela vaut tous les prix. Le poème que je m’apprête à vous présenter est l’un de ses plus célèbres, ce qui est tout à fait légitime puisqu’il est parmi les plus beaux. Il est extrait des Poèmes saturniens, et il s’agit d’un sonnet d’alexandrins de rimes embrassées.

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Desbordes-Valmore : « La jeune fille et le ramier »

Née en 1786 et morte en 1859 à l’âge de 73 ans, Marceline Desbordes-Valmore est l’une des figures féminines de la poésie les plus connues. Son poème le plus célèbre s’intitule Les roses de Saadi : le dessinateur de bande dessinée Gotlib a d’ailleurs proposé, dans une de ses planches, une parodie d’analyse critique de ce poème, dans laquelle il se moque non pas de la poète, mais de ceux qui se laissent aller trop facilement à une lecture misogyne. Dans la logique de la rubrique « Le poème d’à côté », je vous propose aujourd’hui la lecture du poème qui suit immédiatement celui-ci dans le recueil des Poésies de Marceline Desbordes-Valmore, paru en 1860, un an après la mort de la poète.

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Est-ce abîmer un poème que de le commenter ?

C’est une idée que l’on entend parfois ici ou là, à propos de poésie : parler de poésie serait presque illégitime, au sens où le poème devrait se suffire à lui-même. Toute tentative d’explication ou de commentaire est alors présentée, au mieux comme une perte de temps, au pis comme une sorte d’atteinte à la sacralité du poème.

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« Brumes et pluies » de Charles Baudelaire

Je commentais il y a quelque temps le « Soir d’octobre » de Paul Verlaine, où le poète faisait l’éloge de cette saison pourtant froide et humide. Je voudrais aujourd’hui rester dans le même ton en vous invitant à découvrir « Brumes et pluies », un poème de Charles Baudelaire extrait des Fleurs du Mal.

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« Le jour n’est pas plus pur que le fond de mon cœur »

Je voudrais vous parler aujourd’hui d’un vers admirable de Jean Racine. Il se trouve dans la scène 2 de l’acte IV de Phèdre, l’une des plus célèbres tragédies du grand dramaturge. Il est mis dans la bouche d’Hippolyte, aimé par Phèdre, la femme de son père Thésée. Dans cette scène, Hippolyte est accusé par son père, et celui-ci se défend, notamment par ce vers : « Le jour n’est pas plus pur que le fond de mon cœur ». C’est donc ce vers, ce seul vers, que je voudrais commenter aujourd’hui.

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« Hopkins forest » d’Yves Bonnefoy

Depuis les années cinquante jusqu’à sa mort en 2016, Yves Bonnefoy n’aura eu de cesse de poursuivre l’idéal d’une poésie tout à la fois simple et authentique. En 1991, il publie le très beau recueil intitulé Début et fin de la neige, où c’est avec une grande sobriété et une économie de moyens qu’il dit cette réalité insaisissable de la neige. Le poème intitulé « Hopkins forest » est précédé de deux sections où la neige apparaît tout à la fois ordinaire et extraordinaire, inscrivant la possibilité d’un émerveillement au sein même du quotidien. La troisième section, en vers libres comme les précédentes, est centrée sur un lieu, cette « forêt de Hopkins » qui semble située « entre Princeton Junction et Newark », aux États-Unis d’Amérique.

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Le « squelette laboureur » de Baudelaire

Le poème d’à côté

Inutile de présenter Charles Baudelaire, qui fait partie des poètes les plus lus et les plus enseignés de toute la littérature française. Comme Victor Hugo et Arthur Rimbaud, il a donné son nom à des rues, des avenues, des établissements scolaires. Cependant, si certains poèmes comme « A une passante », « Une charogne », « Correspondances », « L’Albatros » ou encore « La chevelure » sont très célèbres, il est d’autres pièces qui le sont moins. Dans la logique de la rubrique « Le poème d’à côté », je vous invite aujourd’hui à découvrir le poème intitulé « Le squelette laboureur ».

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« Résignation » : le sonnet inversé de Verlaine

L’audace dans l’innovation formelle n’est en rien une spécificité du vingtième siècle surréaliste ou oulipien. On peut penser aux Grands Rhétoriqueurs qui, au XVe siècle, firent preuve d’une grande virtuosité. Plus près de nous, je voudrais vous parler aujourd’hui de Verlaine, dont on loue plus souvent la musicalité et la douceur que la virtuosité. Il a pourtant eu l’audace d’écrire, entre autres choses, un sonnet phonétique, et, donc, un sonnet inversé. Celui-ci s’intitule « Résignation » et il fait partie des Poèmes saturniens.

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« Un jour qu’il faisait nuit » de Robert Desnos

Le nom de Robert Desnos est bien connu du grand public, tant nombreux furent ceux qui, sur les bancs de l’école, apprirent ses vers par cœur. Tout le monde, ou presque, a entendu parler de sa « fourmi de dix-huit mètres, avec un chapeau sur la tête ». En revanche, bien moins nombreux sont ceux qui se sont aventurés au-delà. Or, la poésie de Robert Desnos n’est pas réservée aux enfants, tant s’en faut ! Aujourd’hui, je vous présente un poème assez célèbre, intitulé « Un jour qu’il faisait nuit », paru dans le recueil Corps et Biens en 1930.

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Arthur Rimbaud : les étrennes des orphelins

C’est l’un des tout premiers poèmes d’Arthur Rimbaud. C’est par ce poème que s’ouvrent les Œuvres complètes du poète dans la Pléiade. Dans l’édition « folio classique » de Louis Forestier, il arrive en deuxième position au sein des « Premiers écrits ». Arthur Rimbaud avait seulement 16 ans lorsqu’il composa ce poème en 1870. Ce poème qui traite d’enfance et de solitude témoigne du grand talent qui habitait déjà le poète ardennais malgré un si jeune âge. Lecture et commentaire.

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Un poème pour l’hiver : Jacques Prévert

Je n’avais pas encore cité de poème de Jacques Prévert. Celui-ci est très connu. Il a même été mis en musique. Les enfants des écoles l’apprennent fréquemment. Voici « Chanson pour les enfants l’hiver ».

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La « madone » de Baudelaire

Dans les Fleurs du Mal, Baudelaire développe une poésie éprise d’idéal mais traversée par l’expérience du spleen, mélancolie des temps modernes. Dans ce contexte, la femme a un statut ambigu : si elle est un moyen d’accéder à l’idéal, dans des poèmes comme À une passante ou La Chevelure, elle se présente parfois aussi comme un être inquiétant : ainsi les « femmes damnées » sont-elles des « démons », des « monstres », des « martyres ». Dans « A une Madone », cinquante-septième poème des Fleurs du Mal, la femme est aussi une « Madone », qui possède un « rôle de Marie » : la femme à laquelle s’adresse le poète est tout autant une figure d’amante qu’une figure sacrée. Si le poème se voue à la glorification de l’être aimé, la fin du poème, séparée par un saut de vers, se révèle surprenante…

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Une histoire de bleu : poème liminaire

Né en 1952 à Montbéliard, Jean-Michel Maulpoix, poète et professeur en littérature à l’Université Paris-III Sorbonne Nouvelle, est l’auteur de plus d’une trentaine de recueils poétiques, la plupart composés dans une prose ample et rythmée où il décrit la situation précaire de l’homme contemporain, tout en cherchant à dépasser l’inquiétude et à tendre vers une forme de sérénité. Son recueil le plus connu, Une histoire de bleu, publié en 1992 au Mercure de France et réédité en 2005 chez Gallimard, s’ouvre par un très beau poème. Lecture.

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Le moins connu des poèmes saturniens

De Paul Verlaine, certains poèmes sont très connus : je pense à « Chanson d’automne » ou à « Mon rêve familier », par exemple. D’autres, en revanche, le sont moins. Je me suis ici fondé sur le nombre de résultats dans un moteur de recherches pour déterminer le moins connu des Poèmes saturniens. Il s’agirait, si l’on en croit ces chiffres, de Sub urbe.

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