Né en 1951, Christian Bobin est décédé en novembre dernier à l’âge de 71 ans. Il laisse une œuvre conséquente, riche d’une soixantaine de romans et essais, et d’une dizaine de recueils poétiques, parus entre 1986 et 2022.
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Né en 1951, Christian Bobin est décédé en novembre dernier à l’âge de 71 ans. Il laisse une œuvre conséquente, riche d’une soixantaine de romans et essais, et d’une dizaine de recueils poétiques, parus entre 1986 et 2022.
Lire la suiteÉric Dubois, 56 ans, allure débonnaire, visage souriant, paraît plus jeune que son âge. Je l’ai rencontré à Aiglun, où il m’a raconté son parcours. Poète, il est l’auteur de nombreux recueils parus chez différents éditeurs. Il est aussi très actif sur Internet, où il a notamment fondé la revue « Le Capital des Mots » ainsi qu’un blog personnel. Très présent sur les scènes slam, il accorde autant d’importance à l’oralité qu’à la lecture silencieuse. Dans son dernier ouvrage, L’homme qui entendait des voix, il raconte un épisode difficile de sa propre vie. Éric Dubois emploie lui-même, dans son livre, le terme de « schizophrénie ».
Lire la suiteC’est avec des mots simples, proches de la langue orale quotidienne, que Dimitri Porcu, poète franco-sarde âgé de quarante-quatre ans, développe une expérience à la fois personnelle et collective, une expérience de l’existence entre ciel et mer, entre père et mère, entre légèreté et engagement, dans un recueil intitulé Tous-Solo.
Lire la suiteDifficile de présenter un poète sans être trop scolaire, de donner un aperçu de la diversité de sa poésie sans être trop long, et si possible de donner envie de le lire. Aujourd’hui, je voudrais vous présenter l’une des plus grandes voix de la poésie française contemporaine, à savoir Philippe Jaccottet. Afin d’éviter les réflexions trop magistrales, j’ai choisi la forme du dictionnaire. J’ai donc retenu quelques concepts-clefs qui me paraissent éclairer la poésie de Philippe Jaccottet.
Lire la suiteHier matin, Jean-Luc Despax publiait sur Facebook un poème de son cru, qu’il m’a autorisé à reproduire ici. J’ai été séduit par la simplicité de ce poème d’amour où grignote un petit moineau. Il me semble que c’est le genre de poèmes dont nous avons besoin, bien plus que de poèmes tourmentés.
Il n’est pas si fréquent de voir des ouvrages de poésie contemporaine chroniqués dans des journaux en ligne fortement fréquentés. Il n’est donc que normal que je signale ce bel article de Patrice Beray, consacré au recueil Dialogue avec l’anonyme de Béatrice Bonhomme, paru dans les blogs de Mediapart.
S’il est une œuvre poétique que l’on peut dire méditative, c’est bien celle de Philippe Jaccottet. Celui-ci nous parle de « promenades sous les arbres », de « pensées sous les nuages », il nous rapporte des « éléments d’un songe », il décrit des « paysages avec figures absentes »… Pendant des années, il a noté ses pensées dans des carnets publiés sous le titre de Semaison. On a l’impression, en lisant Jaccottet, qu’il n’y a nulle frontière entre le travail d’écriture et la tentative d’y voir plus clair dans l’existence, ou, pour le dire autrement, entre l’homme et l’écrivain. C’est ainsi que certains poèmes de Pensées sous les nuages font référence à la méditation bouddhiste.
Christophe Tarkos est un poète français contemporain, né à Marseille en 1963 et mort à Paris en 2004, à l’âge de 41 ans. Il fait partie des poètes qui « font des trous dans la langue », pour reprendre l’expression d’Eric Loret dans le journal Libération. On le rangera en effet volontiers du côté des « littéralistes », plutôt que du côté des « lyriques ». Présenté comme un « performeur » et un « improvisateur » par Médiapart, il est notamment l’auteur d’intéressants « poèmes carrés » qui peuvent être matière à un travail en classe…
Jean-Michel Maulpoix est l’auteur de ce blog auquel j’ai consacré le plus grand nombre d’articles. Il n’y a rien d’étonnant à cela, vu que c’est un très grand poète contemporain, que j’admire au point de lui avoir consacré ma thèse de doctorat. Je voudrais à mon tour vous faire aimer ce poète. J’ai donc sélectionné dix bonnes raisons de lire ses ouvrages.
Complies
Vue de la colline
la mer s’établit
au-dessus des maisons :tente de la Sagesse,
manteau bleu de la Vierge,
couvrant la ville entière.Le soir n’a laissé
dans l’eucalyptus
qu’une seule cigaleet sur le mur clair
de la chapelle ouverte
le soleil remontecomme un roi les degrés
que l’ombre matinale
avait descendus. »
Jean-Pierre Lemaire, L’intérieur du monde,
Le Chambon-sur-Lignon, Cheyne éditeur, 2002, p. 97.
« De quelle brûlante Afrique revient-elle harassée, vieillie d’un presque tour du monde, mais toute gonflée d’espérance, cette hirondelle rouge ? »
Jean-Michel Maulpoix, L’hirondelle rouge,
Paris, Mercure de France, 2017, p. 86.
« Aux lecteurs
Je vous écris de près
entre votre malheur et votre peauEntre
j’essaie de mettre un tournesolJe n’ose pas
employer de grands mots en voyage magnétique
des mots orgueilleux d’être
pour affréter les invisibles continentsVous
moi
c’est ovation timide vers le monde. »
Marie-Claire Bancquart, « Aux lecteurs »,
dans Partition, Paris, Belfond, 1981, p. 105.
Je vous ai déjà parlé ici ou là de Daniel Biga, un poète français né en 1940 à Nice. Je vous propose aujourd’hui un poème extrait de Détache-toi de ton cadavre, recueil publié en 1998 et réédité en 2015 à la suite des haïkus de Le sentier qui serpente. J’ai choisi ce poème parce qu’il porte sur le nom même de Biga, ce qui n’est pas la moins bonne façon de faire connaissance avec ce poète, et parce qu’il est fort savoureux et plein de vie, à l’image du recueil entier.
Antoine Émaz est un poète français contemporain né en 1955. Je suis loin d’avoir parcouru l’ensemble de son œuvre poétique, mais ce que j’en ai lu a suffi pour me convaincre. Petit parcours dans la poésie d’Antoine Émaz…
Ce matin, les élèves de Première passaient les épreuves anticipées du baccalauréat en Français. Comme chaque année, ils devaient plancher sur un corpus de plusieurs textes, assorti d’une question puis de trois sujets au choix : commentaire composé, dissertation ou écriture d’invention. Et c’était la poésie qui était à l’honneur de la série L, avec, notamment, un extrait de L’instinct de ciel de Jean-Michel Maulpoix, le poète contemporain sur lequel j’ai travaillé pendant plusieurs années pour ma thèse de doctorat.
J’inaugure ici une nouvelle catégorie de billets, par laquelle je présenterai à chaque fois un auteur, le plus souvent un poète contemporain, en citant un bref extrait de son œuvre. Il ne s’agira pas d’aboutir à une anthologie en ligne de la poésie contemporaine : vous trouverez déjà une abondante « anthologie permanente » sur le site Poezibao, dont j’ai déjà parlé.