Salah Stétié est un poète contemporain né en 1929. Il appartient donc à la même génération que Philippe Jaccottet, Yves Bonnefoy ou encore André du Bouchet. Sa naissance à Beyrouth, sa carrière de diplomate, sa connaissance des cultures européennes et arabes font de lui un « passeur des deux rives », pour reprendre l’expression employée par Béatrice Bonhomme dans l’une de ses conférences.
Dans L’autre côté brûlé du très pur, recueil de poèmes en vers libres paru en 1992 aux éditions Gallimard, il utilise volontairement un vocabulaire réduit à quelques vocables essentiels qui reviennent de façon récurrente. En voici un bel exemple, où les mots « neige » et « larme », notamment, sont répétés presque constamment :
« Il y a contre mon cœur un enfant qui un peu brûle
Comme un enfant de neige
Sa nature est de neige et sa larme me brûle
Où se défait la neige
Il y a face à l’esprit une larme de neige
Et sa lumière est larme […] » (p. 26)
J’aimerais également citer un autre poème consacré à l’enfance, extrait cette fois-ci d’un recueil mêlant vers et prose, intitulé Dans le miroir des arbres, paru en 2011 aux éditions Fata Morgana :
« Il n’y a pas d’enfant qu’on ait privé
De tirer de sa tête et de son cœur merveille
Adultes malheureux, inventez vos prisons
L’enfant qui est en moi saura toujours sortir
Jouant dehors entre les murs des pires préaux
Le jeu de celui-là qui n’a jamais grandi
Et dont le cœur est dans un arbre enrubanné
Aux couleurs de la vie, du ciel et d’un jardin » (p. 44)
Pour en savoir plus sur Salah Stétié, vous pouvez lire, bien entendu, l’article qui lui est consacré dans l’encyclopédie en ligne Wikipédia, mais aussi une brève bio-bibliographie sur le site Poezibao, où vous trouverez également quelques poèmes cités dans le cadre de « l’anthologie permanente » progressivement construite par ce site. Enfin, on peut noter également l’essai de Béatrice Bonhomme, Salah Stétié en miroir, paru en 2000 aux éditions Rodopi.
Littérature Portes Ouvertes 
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