C’est coincé. Ça ne peut pas sortir. Ça veut sortir. Ça bloque. Ça coince. C’est empêché: c’est là, et ça peut pas. C’est là, dans ton corps, comme un truc comme ça qui s’explique pas. C’est enfermé à l’intérieur de ton corps, quelque part sous la plèvre, quelque part sous ton épiderme, là où ça grouille, pas loin du cœur qui bat, qui veut, qui attend, qui jouit, qui espère. Quelque part sous les vastes replis de tes visières. Ça vit, ça pue, ça fourmille, ça grésille, là, quelque part, en dedans, à un endroit que tu sais pas, mais que tu sens. C’est là, comme un origami de papier qui n’attend que de se déplier. C’est là, quelque part, sans adresse fixe, et ça se répand, ça prolifère, ça se multiplie, ça se nourrit de tes doutes, de tes peurs, de ta merde. Ça circule comme un fluide en intraveineuse qui brille sur tes scintigraphies. Ça agite tes nuits, ça perturbe ton sommeil. Ça ne se laisse pas disséquer. Ça se diffuse comme une senteur immonde. Ça te commande, ça te gouverne comme une folle muse. C’est là, à l’intérieur de toi, et à un moment donné, il faudra bien que cela sorte, que cela s’exprime, que cela s’exsude, que cela jaillisse, par tous les pores, par tous les trous, par tous les orifices. C’est maintenant, c’est ici, ça explose, ça crie, ça jaillit, ça sort, ça coule, ça ruisselle, ça s’excrète ! Il n’y a plus de limite, il n’y a plus que ce flux, ça coule, ça s’écrit, et le papier est devenu LE PLUS GRAND COÏT DE L’UNIVERS ! C’est à-dire : un poème.
Ce poème a été écrit en vingt minutes, le jeudi 23 mars 2023, dans l’amphi EXT311 de la faculté des Lettres de Nice, à l’occasion de la rencontre entre des étudiants en médecine et le poète haïtien James Noël, organisée par Sandrine Montin dans le cadre du festival "Les Journées Poët Poët". Prochain événement du festival : vendredi 24 mars, la soirée poétique sous la Coupole de La Gaude.

Vidéo : ce poème lu sur une scène ouverte
lors d’une soirée animée par Teddy Rimours et Noël Noël.
Je ne peux pas dire que les émotions soient romantiques mais chaque naissance d’un poème diffère d’un individu à l’autre, c’est la magie de la création. Il n’y a pas d’âge retraite pour un poète ! Et je viens d’éditer mon dernier ouvrage « les temps pliés », un 25ème enfant sans jamais toucher d’allocations familiales, au nom de la liberté d’expression !
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Ça, c’est du poème : ça tient en haleine, ça fait rire, ça fait plaisir et ça m’oblige à dire bravo à l’auteur ! 🙋🏽
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Merci !
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AIDONS L’UKRAINE
Des enfants sont tués, des femmes, des vieillards,
Dans des recoins obscurs, sous le cri des alarmes,
Avec le bras vengeur et le chant des fuyards,
Des soldats sans pitié abusent de leurs armes.
Dans le pré défleuri de ces tristes mouroirs
Et le pâle reflet des cités endormies,
C’est la déportation dans le flot des espoirs,
Lorsque l’entrain sans va des âmes trop meurtries.
Que de tourments en vain et combien de cercueils
Pour conjurer le sort de ces marches funèbres,
Que de lambeaux de chair sous le poids de ces deuils
Pour la haine d’un fou et ses piètres ténèbres !
Le glaive est de retour dans le cœur des envieux,
De ces damnés conscrits qui ravivent les guerres,
Et pourtant dans l’enfer de ces instants anxieux,
Le peuple doit lutter en défendant ses terres.
Stephen BLANCHARD (Dijon)
Chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres
Auteur de 25 livres
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Ce ressenti , ces mots qui prennent possesion du corps et de l’âme BRAVO
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Merci !
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Les mots qui vont à la rencontre du corps et de l’âme , approchent le sensible et drainent en dessous, charrient … l’humour aussi! Merci de ce moment poétique ( m’autorisez-vous à le transmettre en privé à des amis?)
Belle journée à vous
Véronique
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Partagez avec qui vous voulez, du moment que vous maintenez le nom de l’auteur : Gabriel Grossi et la source : Littérature Portes Ouvertes
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