Coup d’envoi des Journées Poët Poët 2023 sur la Coulée Verte

C’est parti ! Aujourd’hui a débuté le festival Poët Poët, qui durera jusqu’au 26 mars, pour une dizaine de jours un peu fous passés dans le monde de la poésie. Première étape : la Petite Maison de Poésie, installée pour la journée sur la Coulée Verte, à Nice.

Quand j’arrive sur place, mes amis du PoëtBuro sont déjà arrivés. Les deux Morgane, Frédéric, Sabine, Christelle, Ariel, Murielle, Tristan terminent les derniers préparatifs. Sabine nous briefe une dernière fois. ça y est, c’est parti, le festival commence, vive la Poésie !

La Petite Maison : une expérience poétique insolite

La Petite Maison de Poésie

Qu’est ce que la Petite Maison de Poésie? C’est un cube blanc et noir, dont les couleurs tranchent sur la verdure du parc. Un gros tournesol blanc sur un mur. Une porte discrète de l’autre. Tout est fait pour entretenir le mystère. La Petite Maison de Poésie intrigue. Elle attire le regard du passant. Les membres du PoëtBuro sont là pour accueillir les promeneurs, leur présenter le programme du festival, leur murmurer des poèmes à l’oreille, et les inviter à entrer dans cette mystérieuse maison, pour une expérience poétique insolite.

Avant d’entrer, on laisse ses chaussures devant la porte, en ayant pris soin de vérifier qu’il n’y a pas plus de trois paires déposées. En cas d’affluence, on peut se détendre dans des transats en se laissant murmurer des poèmes à l’oreille. Ce temps d’attente fait déjà partie de l’expérience poétique : le visiteur s’interroge, se demande pourquoi enlever ses chaussures, se demande ce qui se trouve dans cette cabane improbable. Il est alors invité à entrer. Les yeux s’habituent peu à peu à la pénombre…

Le petit monde de Lo Moulis

Cette année, Lo Moulis, poète et plasticienne, est la locataire de cet espace poétique, succédant à Tristan Blumel qui l’occupait l’an dernier. Elle l’a meublé de son univers minimaliste, de sa rêverie qui part du quotidien et du banal, de ses poèmes qui vont bientôt paraître en recueil aux éditions de l’Aigrette. Un peu de musique, quelques coussins pour se sentir à l’aise… On se laisse bercer par la voix envoûtante de Lo Moulis.

Aperçu de l’univers de Lo Moulis

On en ressort émerveillé, un peu abasourdi comme après une sieste imprévue, presque étonné de retrouver le soleil et la foule. On reçoit alors une grosse craie: au visiteur désormais de laisser sa trace, son ressenti, en investissant à son tour l’espace, sur le bitume ou sur les murs d’ardoise de la Petite Maison de Poésie.

Quand le geste dansé est aussi poème

Dehors, l’espace est investi par une compagnie de danse contemporaine, la compagnie Lelabodart, dirigée par Sophie Martinez. Les danseurs commencent par répéter, par s’approprier l’espace, s’échauffer, au vu du public et des passants, comme si la répétition faisait partie intégrante du spectacle. Quand résonne la musique dans les enceintes, la performance commence. Elle raconte un itinéraire au contact douloureux des frontières, entre guerre d’Espagne et guerre d’Algérie. Les tenues d’abord noires puis colorées, les affiches placardées au fur et à mesure de la performance, content cette histoire sans mots. Mais le geste dansé se fait lui-même poème…

Un moment de rencontre

J’aime beaucoup ce moment du festival où l’on peut vraiment aller à la rencontre des gens. Ce jeu où il faut happer des passants qui n’étaient pas forcément au courant de l’existence du festival, et les convaincre de rester, ne serait-ce que quelques minutes. On comprend mieux, après cela, ce que doivent vivre les artistes qui se produisent dans le métro. J’aime ce moment du festival parce qu’il a lieu en plein air, en contact direct avec le quotidien des gens. Il ne s’agit pas d’un spectacle au sens conventionnel de ce terme, mais d’une véritable interaction où le public a un rôle à jouer, où la poésie retrouve la place qui est la sienne, au coeur de la Cité.

Ce premier jour de festival a attiré les médias : une équipe de France 3 était présente pour capter des images de la Petite Maison, à l’intérieur comme à l’extérieur. J’ai moi-même été interrogé, de but en blanc, et ai répondu du mieux possible, un peu intimidé car je n’avais pas anticipé ma prise de parole. Je suis heureux que ce beau festival trouve l’écho qu’il mérite. Les images devraient être diffusées samedi au cours d’une émission culturelle.

À suivre…

Si vous avez manqué la Petite Maison de Poésie, sachez qu’elle ouvrira à nouveau ses portes le samedi 26 mars, dans le quartier de l’Ariane. En attendant, rendez-vous demain à la bibliothèque Louis Nucéra, pour une « table ronde qui tourne comme la terre », où dialogueront Jean-Pierre Siméon, poète et directeur artistique du Printemps des Poètes pendant de nombreuses années, et Anthony Salomone, maire du village d’Aiglun (06). L’échange sera conduit par Hoda Hili, poète membre du PoëtBuro. En soirée, vous pourrez retrouver Jean-Pierre Siméon à la Librairie Masséna pour une signature-dédicace de ses ouvrages.

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