Vous avez été nombreux, la semaine dernière, à participer au « Quizz de l’été » proposé sur ce blog. Celui-ci est toujours en ligne ici, et, avant de poursuivre votre lecture, sachez que vous pouvez toujours y jouer avant de regarder les solutions. Merci à tous ceux qui ont joué !
1. Quel célèbre poète a-t-il comparé l’un de ses recueils à un serpent ?

Il s’agissait de Charles Baudelaire, dans l’épître dédicatoire des Petits poèmes en prose. Ce texte, adressé à Arsène Houssaye, commence par affirmer que cet ouvrage n’est pas sans queue ni tête, « puisque tout, au contraire, y est à la fois tête et queue ».
C’est une façon d’affirmer que l’ouvrage peut être lu dans le désordre, voire en supprimant certains textes, là où, au contraire, Les Fleurs du Mal étaient un ouvrage fermement composé, où chaque poème était à sa place (Jean-Luc Steinmetz précise que Baudelaire affirmait que les Fleurs du Mal ont « un commencement et une fin »), si bien que Baudelaire a très mal vécu l’interdiction de certains d’entre eux.
C’est alors que Baudelaire écrit : « Dans l’espérance que quelques-uns de ces tronçons seront assez vivants pour vous plaire et vous amuser, j’ose vous dédier le serpent tout entier ». On peut évidemment penser que l’auteur des Fleurs du Mal fait implicitement référence à l’animal corrupteur biblique, comme le suppose aussi Jean-Luc Steinmetz.
2. Quel écrivain a-t-il dédié son ouvrage aux « buveurs très illustres » ?
C’est le bon François Rabelais, bien sûr, et ce sont les premiers mots de son Gargantua, d’ailleurs récemment cités ici même, lors de notre petit voyage littéraire et linguistique dans le temps.
3. Laquelle de ces phrases ne se situe pas au commencement d’un roman ?
Ce n’était pas une question facile. La phrase de Proust, « Longtemps, je me suis couché de bonne heure », est la première du Côté de chez Swann. Et c’est bien par la phrase « Ça a débuté comme ça » que Céline commence son Voyage au bout de la nuit. Rousseau, que la modestie n’étouffe pas, introduit ses Confessions par la phrase « Je forme une entreprise qui n’eut jamais d’exemple et dont l’exécution n’aura point d’imitateur ».
C’était donc bien Zola qu’il fallait choisir. La phrase proposée est la première du deuxième chapitre.
4. « Il prit ses affaires et ses jambes à son cou. » Quelle est cette figure ?
C’est un zeugme (ou zeugma) : la phrase met en facteur commun deux expressions qui ne sont pourtant pas sur le même plan. Le verbe « prendre » a une signification concrète avec le premier complément d’objet (prendre ses affaires), et une signification imagée avec le deuxième, « prendre ses jambes à son cou ».
Vous pouviez trouver la solution par élimination, si vous saviez qu’une assonance était un écho phonique, et qu’une métonymie était une figure de rapprochement par contiguïté.
5. Quel poète contemporain a-t-il consacré un ouvrage à la mer, au ciel et à la couleur bleue ?
Nos fidèles lecteurs auront reconnu Jean-Michel Maulpoix, auquel nous avons consacré plus d’un article dans ce blog. Ce poète était, par ailleurs, l’un des auteurs proposés à l’écrit du baccalauréat littéraire cette année.
6. Qui est considéré comme le premier auteur de poèmes en prose ?
C’est Aloysius Bertrand, auteur de Gaspard de la nuit, considéré comme le premier recueil de poèmes en prose, même s’il existait déjà auparavant, notamment, des traductions en prose de poésie étrangère.
7. Lequel de ces écrivains n’a pas majoritairement vécu au XVII° siècle ?
Tous les auteurs de la liste proposée ont vécu pendant le Grand Siècle. Marivaux, quant à lui, est un homme du dix-huitième siècle, même s’il est né à la fin du dix-septième.
8. Combien de vers possède un sonnet ?
Le sonnet est une forme fixe composée de deux quatrains et d’un sizain. Il compte donc quatorze vers.
J’espère que vous avez apprécié ce petit jeu. N’hésitez pas à laisser vos impressions dans les commentaires ! De nouveaux jeux sont prévus dans quelques temps !