Que faire à l’école contre l’homophobie ?

La presse en a abondamment parlé : début janvier, dans les Vosges, le petit Lucas, 13 ans, s’est donné la mort, probablement à force d’être moqué pour son homosexualité. Ce fait, particulièrement grave, s’accompagne d’une multitude d’autres, moins tragiques et donc moins médiatisés, mais malgré tout préoccupants. Cela doit nous amener à réfléchir sur ce qu’il est possible de faire à l’école pour prévenir ce genre de drame. L’Éducation Nationale s’est emparée de la question.

Pourquoi cet article ?

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : plus d’une agression homophobe en moyenne par semaine en France, environ 1300 jeunes hébergés par l’association « Le Refuge » en un an, de quoi remplir un lycée… Il y a encore beaucoup à faire pour que chacune et chacun se sente bien dans notre pays. L’État commence à prendre conscience que la lutte contre l’homophobie passe par l’éducation. Plusieurs textes à valeur législative sont parus, mais les professeurs n’en ont pas toujours connaissance.

Cet article a donc pour objectif de présenter les outils à disposition de la communauté enseignante pour lutter contre la violence, la haine et le rejet. Il faut en premier lieu rappeler que, depuis quelques années, l’Éducation Nationale a mis en place un programme de lutte contre le harcèlement scolaire. Plus récemment, le site ministériel Éduscol s’est enrichi de plusieurs articles concernant plus spécifiquement la lutte contre l’homophobie. Je présenterai ces ressources officielles, avant de préciser certains points qu’il me semble intéressant de porter à la connaissance des professeurs. En particulier, je proposerai un petit glossaire du monde LGBT, rassemblant des mots que les professeurs sont susceptibles de rencontrer, dans la bouche des élèves ou de leurs parents. Enfin, j’évoquerai quelques situations concrètes en indiquant la marche à suivre qui me semble correcte, sources ministérielles à l’appui.

Tout enfant a le droit de se sentir bien à l’école.

1. Lutter contre le harcèlement à l’école

Depuis 2022 (oui, c’est récent), le harcèlement scolaire est reconnu comme un délit. Celui-ci se définit par le caractère répété et durable d’une violence physique, verbale ou psychologique. Il peut s’agir d’insultes, de bousculades, de menaces, de coups… Aujourd’hui, les réseaux sociaux aggravent considérablement le problème en prolongeant l’intimidation hors du temps scolaire, donnant parfois à la victime l’impression d’être poursuivie vingt-quatre heures sur vingt-quatre.

Pour lutter contre le harcèlement scolaire, l’Éducation nationale a mis en place le dispositif « pHare ». Ce programme se généralise de plus en plus, et prévoit notamment la présence de personnes-ressources, spécialement formées pour traiter les situations de harcèlement. En effet, cela requiert des compétences complexes, par exemple pour faire parler librement les élèves concernés, qu’ils soient victimes ou harceleurs. En outre, il est prévu une vaste opération de sensibilisation, qui passe notamment par la mise en place de journées « Non au harcèlement » et d’un concours du même nom à destination des élèves. Les professeurs, quant à eux, sont progressivement formés dans le cadre des formations initiale et continue.

Visuel du Ministère de l’éducation nationale

Pour en savoir plus sur ce programme « pHare », je vous invite à consulter la documentation disponible sur le site du Ministère de l’Éducation Nationale, et en particulier les documents suivants :

2. Lutter contre l’homophobie :
les ressources institutionnelles

S’il est important de lutter contre le harcèlement scolaire de façon générale, le suicide de Lucas nous invite à avoir une attention particulière en ce qui concerne la lutte contre l’homophobie à l’école.

Selon un sondage Ipsos dont les résultats sont parus le 1er juin 2023, une personne sur dix déclare appartenir à la sphère LGBT+ en France, et ce chiffre est très supérieur chez les jeunes (18% dans la génération Z, née entre 1997 et 2010). Cette minorité est donc loin d’être quantitativement négligeable, contrairement à l’impression que l’on pourrait avoir au premier abord, s’agissant d’une minorité largement invisible. La lutte contre l’homophobie scolaire mérite, à mon sens, une attention spécifique, car elle nécessite des connaissances spécifiques.

Les autorités commencent à s’emparer de la question. Des ressources ont été publiées sur Éduscol, le site ministériel de ressources pédagogiques. Il y a quelques mois, il y avait déjà quelques articles. Désormais, le site est beaucoup plus étoffé sur le sujet, et il renvoie vers différentes ressources :

  • Le respect des différences est enseigné dans le cadre de l’Éducation Morale et Civique dès le cycle 2. Les programmes officiels d’EMC évoquent l’homophobie au même titre que le racisme, l’antisémitisme, et, plus largement, toutes les formes de rejet de minorités porteuses d’une différence.
  • L’éducation à la sexualité commence dès l’école élémentaire, même s’il ne s’agit à cet âge de rien d’explicite. Les enfants apprennent que leur corps leur appartient, qu’ils ont le droit au respect, à l’intimité, à l’égalité entre filles et garçons, etc. Au moment de la puberté, ils sont informés sur les changements du corps. Les questions plus précises, concernant notamment l’orientation sexuelle, sont laissées au collège et au lycée. Source : Circulaire ministérielle n° 2018-111 du 12-9-2018
  • Le Ministère de l’Education Nationale a publié un Vademecum pour la lutte contre l’homophobie et la transphobie dans les collèges et lycées.
Couverture du guide ministériel

Je recommande d’utiliser le site Éduscol qui a l’avantage d’être un site officiel du Ministère de l’Éducation Nationale. On y trouve une liste de ressources utilisables en classe. La lutte contre les LGBTphobies est d’ailleurs officiellement inscrite dans les programmes éducatifs français, dès le cycle 2.

Je ne vois qu’un défaut à cette page, qui est de ne pas distinguer suffisamment entre chaque cycle. Or, il va de soi que ces sujets sont à aborder de manière très différente en fonction de l’âge. C’est la classique question de la transposition didactique, à laquelle les professeurs sont quotidiennement confrontés quelle que soit le domaine d’enseignement.

Le Ministère rappelle que l’éducation civique, mais aussi l’éducation aux médias, sont des occasions d’aborder la lutte contre les LGBTphobies. Il rappelle aussi que l’éducation à la sexualité fait partie des programmes, notamment au collège et au lycée. Il recommande également l’intervention d’associations agréées susceptibles d’intervenir dans les classes.

Citation du document d’accompagnement de la campagne « Ici on peut être soi » (Éduscol)

Il serait à mon sens inutile de répéter ici ce que le site ministériel dit déjà très bien. Je vais donc procéder autrement.

3. Combattre les préjugés
par la formation des professeurs

Le collège et le lycée doivent s’emparer de ces thématiques. À l’école élémentaire, il n’est pas question d’entrer dans des détails trop explicites, mais le professeur lui-même doit être à même de gérer les événements qui ne manquent pas de survenir dans sa classe. Et des problématiques LGBT, il s’en rencontre dès l’école élémentaire.

Aussi, la formation du professeur est-elle essentielle. L’acquisition des connaissances nécessaires chez les professeurs devrait déjà permettre de limiter la difficulté à gérer des situations concernant des problématiques LGBT. Ce manque de connaissances s’explique simplement par le fait que le grand public ignore généralement les problématiques spécifiques d’une minorité, quelle qu’elle soit. Les précisions qui vont suivre s’adressent donc aux professeurs, lesquels doivent en savoir davantage que leurs élèves eux-mêmes ; il leur reviendra ensuite d’adapter leur discours à l’âge et aux besoins de leurs élèves.

  • L’homosexualité n’est pas un choix. Elle ne résulte pas d’une décision. On ne choisit pas d’être LGBT+. Les récits des personnes concernées sont concordants sur ce point : c’est une chose que l’on découvre, plus ou moins tôt, non quelque chose que l’on décide. Souvent, les personnes interrogées déclarent qu’elles n’auraient pas choisi l’homosexualité si elles avaient pu choisir. Cela s’impose à la personne.
  • Cela ne dépend pas non plus des choix éducatifs des parents. Il n’y a pas une façon d’éduquer les enfants qui favoriserait ou défavoriserait le fait de devenir lesbienne, gay, bi ou trans. Bien au contraire, les personnes concernées semblent aléatoirement réparties dans tous les milieux, toutes les confessions, toutes les strates de la société.
  • Jouer à des jeux traditionnellement associés à l’autre genre n’est absolument pas prédictif d’une identité ou d’une orientation sexuelle. Un garçon qui « joue à la maman » est peut-être tout simplement en train de jouer au papa. Il n’y a pas de jeux qui font « devenir gay ». Il n’y a, plus largement, pas de cause à l’homosexualité ou à la transidentité : on est comme ça, c’est tout, ce n’est pas dû à quelque chose en particulier.
  • L’apparence physique n’est pas un indicateur pertinent de l’appartenance à la minorité LGBT. Cependant, elle est utilisée par les harceleurs pour stigmatiser et pour har. Il suffit qu’un enfant soit présumé LGBT, sans nécessairement l’être, pour risquer de subir des moqueries voire des violences. Un garçon peut être vu comme « efféminé », une fille peut être considérée par son entourage comme « masculine », sans que cela n’engage en quoi que ce soit leur orientation ou leur identité sexuelle. L’apparence physique est trop souvent utilisée à tort pour catégoriser les gens. Et l’apparence physique, quelle qu’elle soit, ne devrait pas être un sujet de moquerie. On rejoint ici la problématique plus large du harcèlement.
  • L’homosexualité n’est pas une maladie, elle n’est pas une déviance, elle n’est pas un problème, elle est simplement une différence. Elle a été retirée de la liste des maladies mentales par l’OMS le 17 mai 1990. À ce titre, il faut rappeler que les thérapies de conversion sont interdites en France depuis janvier 2022.
  • Ce n’est pas uniquement une question d’adultes. Quand on écoute des récits de personnes concernées (on en trouve un certain nombre sur YouTube), on se rend compte que certains ressentent une différence, sans être nécessairement capables de se l’expliquer, dès un très jeune âge. D’autres au contraire « découvrent » leur différence à un âge plus avancé.
  • Ce n’est pas un fait rare. Rappelons les chiffres déjà énoncés plus haut. 10% des Français sont LGBT. 18% chez les jeunes (sondage Ipsos). Donc, mathématiquement, dans une classe de trente élèves, vous pouvez en avoir trois, parfois davantage. Ce fort pourcentage montre bien la nécessité de tenir compte de cette réalité.
  • Cela n’implique pas que la sexualité. Le mot « homosexuel » peut à ce titre être trompeur. Certaines personnes estiment à tort que cela ne relève que de la vie privée et intime. Le fameux « Chacun fait ce qu’il veut dans son lit mais moi je ne veux rien savoir ». Or, c’est bien plus que simplement la sexualité qui se trouve concernée. C’est en réalité toute la vie sociale qui est impliquée. Les gens qui prononcent cette phrase ne se rendent pas compte qu’ils expriment la volonté de laisser les homosexuels dans le placard. L’homosexualité ne se vit pas seulement dans un lit, mais aussi dans la rue, au travail, lors de ses loisirs, bref à chaque instant, sauf à cloisonner de façon inacceptable son existence, là où les hétéros, eux, n’ont aucune difficulté à évoquer leurs conjointes, leurs activités en couple, leur vie.

Il importe de savoir de quoi l’on parle. J’ai recensé ici les termes qui reviennent le plus souvent. Je rappelle que j’ai écrit cette liste à l’intention des professeurs et non des élèves, avec des définitions qui ne sont sans doute pas parfaites, qui n’engagent que moi, et qui se veulent surtout succinctes. Un professeur peut être amené, dans l’exercice de ses fonctions, à rencontrer ces mots, et il doit savoir ce qu’ils veulent dire. Je rappelle encore une fois qu’il s’agit d’un glossaire destiné aux professeurs, non aux élèves. J’estime qu’il est utile pour un professeur d’être informé du sens de ces mots, d’être capable de les comprendre quand ils sont employés par des élèves ou leurs familles.

  • Homophobie : Réaction d’incompréhension, de haine et de rejet, pouvant s’accompagner de violence physique et/ou verbale, envers les personnes homosexuelles, et par extension envers toutes les personnes LGBT.
  • Transphobie : Réaction d’incompréhension, de haine et de rejet, envers les personnes trans. La transphobie existe aussi, hélas, au sein de la communauté LGBT.
  • Orientation : désigne la ou les catégories de personnes qu’une personne est susceptible d’aimer.
  • Identité de genre : désigne le positionnement personnel d’une personne quant à son genre.
  • Lesbienne : Femme attirée sexuellement et/ou romantiquement par les femmes.
  • Gay / Homo : Homme attiré sexuellement et/ou romantiquement par les hommes.
  • Homosexuel(le) : Terme désignant toute personne qui aime une personne du même sexe.
  • Bisexuel / Bi : Homme ou femme attiré(e) sexuellement et/ou romantiquement par les hommes et les femmes.
  • Pansexuel / Pan : Personne, quel que soit son genre, attiré(e) par tout type de personne, quel que soit son genre. Souvent, la personnalité prime sur l’apparence sexuelle.
  • Asexuel : personne ne ressentant pas d’attirance physique envers autrui. Aromantique : personne ne ressentant pas de sentiments amoureux envers une autre personne.
  • Transgenre / Trans : Personne ressentant une inadéquation entre le sexe physiologique et le genre psychologique, et s’identifiant à un autre genre que celui de naissance. Cette personne peut souhaiter entamer (ou avoir effectué) une transformation physique, ou non.
  • Homme trans, dit parfois aussi FTM : personne ne se reconnaissant pas dans son genre de naissance, et souhaitant être désigné comme un homme.
  • Femme trans, dite parfois aussi MTF : personne ne se reconnaissant pas dans son genre de naissance, et souhaitant être désignée comme une femme.
  • Fluidité de genre : Conception selon laquelle homme et femme ne sont pas des catégories étanches mais des saisies dans un continuum. Certaines personnes estiment ainsi osciller entre le féminin et le masculin.
  • Non-binaire : Personne se situant en dehors de la binarité homme/femme, ne se reconnaissant entièrement dans aucun des deux genres.
  • Intersexué : personne présentant des caractéristiques génétiques et/ou phénotypiques correspondant aux deux genres. Certaines se revendiquent d’un genre plutôt que de l’autre, d’autres se situent à mi-chemin ou en dehors des deux genres. L’ancien terme, hermaphrodite, n’est plus utilisé. Cette catégorie représenterait 1,7% de la population, ce qui est loin d’être négligeable.
  • Queer : Terme anglais signifiant au départ « bizarre, étrange », initialement utilisé comme insulte puis récupéré par le mouvement LGBT. Il s’agit d’un terme générique qui a vocation à désigner l’ensemble des personnes qui ne se reconnaissent pas dans la norme majoritaire.
  • Bispirituel : Terme propre à certaines populations amérindiennes affirmant la présence en une personne de « deux esprits ». On peut dire que ces personnes font partie des non-binaires.
  • Hétéro : Orientation des personnes attirées sexuellement et/ou romantiquement par des personnes du sexe opposé.
  • Cisgenre : Personnes (majoritaires dans la société) où il y a un accord entre le sexe physiologique et le genre psychologique.
  • Mégenrer : Attribuer à une personne un genre dans lequel elle ne se reconnaît pas. Cela peut être involontaire, dans la mesure où il n’est pas toujours facile de deviner le genre d’une personne. Mais cela peut aussi être volontaire, par refus de reconnaître à la personne le droit de s’identifier au genre de son choix : il s’agit dans ce cas de transphobie.
  • Sexe génétique : au niveau du génome, les chromosomes sexuels déterminent le sexe. Tout le monde possède un chromosome X, la différence vient du deuxième chromosome de la paire. Les personnes qui ont un deuxième chromosome X développent normalement un sexe féminin. Les personnes qui ont un chromosome Y développent, quand tout se passe normalement, un sexe masculin. Certaines personnes possèdent une autre configuration (XXY, etc.), qui explique certains cas d’intersexuation. Le genre psychologique peut être en désaccord avec le sexe génétique et phénotypique.
  • Caractère sexuel primaire et secondaire : Les caractères sexuels primaires concernent les organes sexuels. Les caractères secondaires concernent les autres aspects de l’apparence (pilosité, poitrine, hanches, musculature…).

Pour en savoir plus : voir le glossaire du guide « Ici on peut être soi », désormais diffusé sur Eduscol.

4. Situations concrètes

Les ressources ministérielles sont largement centrées sur le collège et le lycée. Or, l’école primaire peut aussi rencontrer des situations concrètes où il serait bon que l’enseignant se sente formé et accompagné, même si le fait est plus rare. J’ai essayé de penser à des situations concrètes qui peuvent arriver de la maternelle à l’université. On ne trouve généralement pas de réponse toute prête à ces questions. Les réponses n’engagent donc que moi, même si je me suis documenté le plus possible.

« À l’instar de tous les élèves présentant des facteurs de vulnérabilité, les élèves LGBT+ sont particulièrement exposés aux risques de harcèlement et de cyberharcèlement. Ils sont également fréquemment victimes, au sein des établissements scolaires, de propos et de violences homophobes et transphobes émanant d’élèves comme d’adultes. C’est le rôle de l’équipe éducative de les protéger. »

Ministère de l’Éducation Nationale, Guide Ici on peut être soi

Le mot « pédé » est une insulte relativement courante dans les cours de récréation, et elle est souvent employée en dehors de toute référence réelle à l’orientation sexuelle d’une personne. Cette insulte ancre malgré tout dans les esprits une vision négative de l’homosexualité, si bien qu’elle est loin d’être anodine. La mise en place de sanctions appropriées pour le ou les élèves concernés peut s’accompagner d’un rappel collectif du règlement de l’école, qui interdit les insultes et les violences. Le caractère répété de ces insultes doit préoccuper, et l’enseignant peut alors se référer au protocole de lutte contre le harcèlement scolaire, le programme pHare (voir plus haut).

Il me semble important que l’enseignant rappelle que la loi punit toute forme de discrimination, incluant l’homophobie. Les programmes officiels de l’Éducation Nationale, en EMC, inscrivent explicitement l’homophobie comme sujet à évoquer en classe au même titre que le racisme et l’antisémitisme, et cela dès le cycle 2. Il paraît essentiel que, lorsque l’insulte survient, le professeur montre son caractère homophobe, et rappelle que l’on a le droit d’être amoureux de qui on veut, homme ou femme, comme la loi le reconnaît.

Si vous constatez des faits de LGBTphobie dans votre établissement, consultez le guide « Ici on peut être soi » du Ministère de l’Éducation Nationale. Celui-ci indique comment accompagner la victime (recueillir la parole, orienter vers des services d’aide, notamment la ligne d’écoute de SIS-Association), et comment prendre en charge l’auteur d’un acte homophobe, avec notamment des mesures de responsabilisation.

Les traditions sociales attribuent aux garçons et aux filles des rôles différents. Or, une tradition n’est rien d’autre qu’une habitude, un stéréotype. Certains adultes n’ont pas l’ouverture d’esprit suffisante pour se détacher de ces conceptions traditionnelles, qui peuvent convenir à certains et se révéler problématiques pour d’autres. Certains personnels de l’école peuvent ainsi avoir des propos qui manquent d’ouverture d’esprit. L’enseignant est alors placé dans une situation délicate car il doit à la fois préserver la bonne entente professionnelle avec le personnel en question et agir de manière à rectifier les propos tenus pour le bien-être des élèves. Il convient d’exprimer, avec tact, le fait que les filles ont le droit de jouer au garagiste et les garçons à la poupée, et que le rose n’est évidemment pas une couleur réservée aux filles. Il est préférable d’éviter l’utilisation du bleu et du rose pour distinguer les garçons et les filles. Il n’est d’ailleurs que rarement utile de distinguer les filles et les garçons à l’école, dans la mesure où, généralement, tous les élèves peuvent indifféremment pratiquer toutes les activités.

Citons le guide ministériel :

Dès l’école élémentaire, il peut arriver qu’un élève se confie à son enseignant (ou qu’il soit « outé » par des camarades). Or, recueillir une telle confidence n’a rien d’évident, et on voit là combien une formation des personnels est importante. Dans la plupart des cas, le professeur n’est pas formé, ne sait pas comment réagir. Or, Éduscol ne propose de ligne de conduite qu’en cas de violence homophobe, sans évoquer de démarche à suivre lorsqu’un élève se confie à un enseignant au sujet de son homosexualité, sans que cet élève ne soit pour autant victime de quoi que ce soit. Voici donc la mienne, qui n’engage que moi.

Écouter. La première chose à faire, selon moi, est d’écouter l’élève, de prendre sa parole en considération. L’erreur à ne pas commettre serait d’ignorer l’importance de cette confidence aux yeux de l’élève. En particulier, il ne faut pas croire que le jeune âge d’un élève implique qu’il ne puisse encore savoir s’il est homosexuel ou non. Certaines personnes en prennent conscience très tôt, dès l’école élémentaire parfois. Le jeune âge de la personne n’implique pas que ce ne soit qu’un « passage » sans incidence.

La parole de l’élève doit donc être prise en compte, en y accordant de l’importance, mais sans donner à l’élève l’impression qu’il s’agit d’un problème.

Rassurer. Il me semble que l’important, sur le moment, est également la dédramatisation. Évidemment, on n’aura pas les mêmes mots avec un enfant de lycée, de collège ou de cours moyen. Il me semble que, dans tous les cas, l’enfant a besoin d’être rassuré. Il n’est pas anormal. Il est dans la même situation qu’une personne sur dix. Ce n’est pas anormal, ce n’est pas rare, et ce n’est pas mal.

Accompagner, oui mais comment ? Il est extrêmement difficile d’évaluer si une telle confidence s’accompagne d’un sentiment de mal-être ou non. Il est également difficile de savoir quoi faire d’une telle confidence. L’élève confie un secret, il espère que ce secret sera respecté. Et en règle générale, il n’y a pas lieu d’ébruiter inutilement une situation que l’élève n’est pas forcément prêt à révéler, en tout cas certainement pas sans l’accord de l’élève. Mais, en cas de mal-être ou de harcèlement, il ne faut pas rester sans rien faire, et l’on peut évoquer ce mal-être auprès du psychologue scolaire, tenu au secret médical, voire activer le programme pHare en cas de harcèlement.

À un collégien ou un lycéen, on peut conseiller les numéros verts recommandés par le gouvernement lui-même, on peut renvoyer vers l’infirmière scolaire ou les personnels référents sur ces questions (voir plus bas). On peut juger de l’opportunité de faire intervenir une association en classe : le Ministère lui-même recommande une liste d’associations (voir plus bas).

Faut-il en parler aux parents ? À mon sens, en règle générale, il convient de respecter la confiance de l’enfant et de ne pas trahir son secret. L’enfant devrait pouvoir choisir de faire ou non son coming out, et à quel moment. Il faut avoir à l’esprit que la réaction de certains parents peut être violente. Je ne pense pas qu’il faille pousser un enfant à faire son coming out, c’est au jeune de déterminer quel est le bon moment. Il peut être utile de rappeler à l’ado qu’il n’est pas obligé de révéler son homosexualité aux personnes susceptibles de mal accueillir cette information. L’accord de l’enfant est un préalable indispensable avant d’en parler aux parents.

Citons le guide « Ici on peut être soi » : « Le fait pour un élève LGBT+ de ne pas souhaiter évoquer son orientation sexuelle ou son identité de genre et l’impossibilité pour certains jeunes de s’appuyer sur leur environnement familial peuvent constituer un frein supplémentaire dans la résolution des situations de harcèlement homophobe ou transphobe.

Le respect du principe de confidentialité est capital, rendre public l’homosexualité, la bisexualité, la transidentité d’une personne sans son consentement est une atteinte à la vie privée sanctionnée par la loi en France (« outing »). Dans certains cas, une divulgation non souhaitée de la transidentité du jeune peut l’exposer à un sérieux risque de rejet ou de violence. »

Peut-on en parler au sein de l’équipe ? En revanche, il me semble que la communication au sein de l’équipe enseignante est, en règle générale, une pratique saine, entre professionnels de l’éducation. L’infirmière scolaire, le psychologue scolaire, sont, me semble-t-il, tenus au secret médical, et peuvent être des interlocuteurs de confiance pour un professeur qui s’inquiéterait pour son élève.

Les académies devraient progressivement se doter de référents LGBT qui pourraient être des personnes ressources en cas de dilemme. Je pense aussi aux numéros verts indiqués par le Ministère de l’Éducation Nationale sur Éduscol. Ces numéros devraient progressivement être affichés dans les établissements d’enseignement, du moins les collèges et lycées.

Je cite Éduscol : « Dans chaque académie, les observatoires de la haine anti-LGBT+, les personnes chargées de mission égalité filles-garçons […], les personnes référentes pour l’éducation à la sexualité, les personnels sociaux et de santé ou encore les équipes référentes harcèlement, notamment dans le cadre de la généralisation du programme pHARe, sont autant de personnes ressources qui peuvent être mobilisées. Elles peuvent être sollicitées pour des projets de formation, d’action éducative en établissement, pour identifier des partenaires associatifs locaux. »

Cela devrait être décliné de façon plus locale, avec des acteurs de terrain : « À l’échelle de l’établissement, sous la responsabilité du chef ou de la cheffe d’établissement, les équipes éducatives de chaque collège ou lycée déterminent des modalités de déploiement des actions sur cette thématique. Elles peuvent concrètement s’appuyer sur les instances internes comme le comité d’éducation à la santé et à la citoyenneté, le conseil pédagogique, et sur l’ensemble des acteurs de la vie scolaire au premier rang desquels les CPE. Le référent ou la référente « égalité filles-garçons » de l’établissement, qui compte parmi ses missions le renforcement de la lutte contre les LGBTphobies, joue un rôle prépondérant et articule la prévention des LGBTphobies avec les initiatives de lutte contre le sexisme. »

Le ministère de l’Éducation nationale renvoie vers un mémento (au format PDF) du Centre Hubertine Auclert concernant les actions à mener contre les inégalités garçon/fille et contre les LGBTphobies. Cela ressemble à une grille d’auto-évaluation permettant aux établissements de savoir s’ils sont suffisamment inclusifs envers les personnes LGBT.

4) Un élève me demande s’il doit en parler à ses parents.

Le professeur peut parfois être choisi par l’élève comme confident. L’élève se confie alors sur une problématique personnelle et il fait confiance au professeur pour lui apporter une réponse ou une solution. Une telle question sort du cadre strict du cours, mais ne peut cependant être éludée. C’est là que l’on perçoit l’importance d’une formation du professeur sur le sujet.

Il faut rappeler que le « coming out » n’a aucun caractère obligatoire. Si l’enfant n’a pas la certitude que sa révélation soit correctement accueillie, en particulier s’il a déjà entendu des propos homophobes dans la bouche de ses parents, il peut attendre le fait d’être financièrement indépendant, afin de ne pas risquer de se retrouver dans une situation délicate. Il existe encore aujourd’hui, même si cela paraît complètement aberrant, des parents qui renient leurs enfants lorsqu’ils découvrent qu’ils ne correspondent pas au modèle majoritaire hétéro cis. L’association « Le Refuge » s’est justement donné pour but de recueillir les jeunes gens mis à la porte par leurs familles. Le conseil qui est souvent donné, notamment par les youtubers gays, est de ne pas faire de « coming out » s’ils pressentent que l’accueil de cette nouvelle sera mauvais, surtout s’ils dépendent financièrement de ces personnes.

5) Un élève me demande devant toute la classe : « Est-ce que c’est grave d’être lesbienne ? ». Que répondre ?

Il s’agit d’une question qui m’a réellement été posée, devant toute la classe, alors que la leçon portait évidemment sur tout autre chose. C’est une situation déstabilisante pour le professeur, qui doit trouver une réponse sans avoir eu le temps d’y réfléchir, et une réponse qui sera entendue par toute la classe.

J’ai été étonné par le terme choisi : « grave ». Non, ce n’est pas grave, c’est simplement différent. J’ai vérifié que l’élève connaissait le sens du mot « lesbienne » qu’elle a employé : c’est une fille qui est amoureuse d’une fille. Évidemment, il y a des élèves qui gloussent et qui ricanent. Je rappelle simplement que, depuis 2013, deux femmes, ou deux hommes, ont le droit de se marier, ce n’est pas un problème, c’est prévu dans la loi. Et on revient au sujet du cours. Il sera temps, plus tard, de discuter en particulier avec l’élève concernée.

6) Un élève me demande devant toute la classe si je suis gay. Comment réagir ?

Cela peut être de la curiosité, ou cela peut être de la provocation, ou encore un mélange des deux. Le fait est qu’une telle question peut surgir en classe, parfois de manière totalement inattendue et hors de propos par rapport au sujet du cours. Et cette question peut surgir quelle que soit l’orientation réelle du professeur. C’est une question déstabilisante, parce qu’elle relève de la vie privée, de l’intime. Il est évident que l’enseignant n’est pas dans l’obligation d’y répondre.

Je pense qu’il est important, à ce moment-là, de ne pas se montrer déstabilisé, ce qui n’a rien d’évident. Se mettre en colère et punir risque d’accentuer l’idée que l’homosexualité serait taboue, impossible à évoquer, voire honteuse. Sans pour autant répondre à la question, on peut discuter : Pourquoi poses-tu cette question ? Est-ce que ça serait un problème de l’être ? Cela peut être l’occasion de rectifier certains préjugés. Non, ce n’est pas parce qu’un homme porte du rose ou qu’une femme a les cheveux courts qu’ils sont gays. Non, ce n’est pas mal, anormal ou honteux d’être gay. C’est juste différent.

Peut-on révéler son homosexualité à ses élèves ? Cela n’est pas interdit, il y a même un prof sur YouTube (voir ci-dessous) qui raconte que cela a aidé certains de ses élèves, mais personnellement je pense que, dans l’état actuel des mentalités, c’est se mettre inutilement au-devant de difficultés.

Parfois, les élèves sont au courant d’une manière ou d’une autre, même lorsque le professeur aurait préféré qu’ils ne le soient pas. Par exemple, le professeur peut être rencontré par ses élèves en dehors de l’établissement, dans le cadre de sa vie privée. Il n’est alors plus possible de cacher cette réalité. Et le professeur ne devrait de toute manière pas à avoir à la cacher. Il a le droit, lui aussi, au respect et au bien-être au travail, et n’a pas à subir de l’intolérance, des propos homophobes ou des moqueries. Je rappelle que le numéro vert indiqué par le Ministère de l’Éducation Nationale et géré par SIS-Association s’adresse également aux adultes qui, eux aussi, peuvent être victimes de violences homophobes.

Je vous mets ici une vidéo intéressante sur le sujet, qui est le témoignage de deux professeurs gays, interrogés par le média « Paint » qui est par ailleurs passionnant sur les questions LGBT :

7) Que puis-je répondre à une famille qui me reprocherait d’avoir fait du « prosélytisme » en ayant évoqué l’homophobie en classe ?

Vous n’auriez fait, en tant que professeur, que suivre les programmes officiels en vigueur. Les programmes d’EMC évoquent le respect des différences, la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et l’homophobie. Vous n’avez fait que votre travail, en ne laissant pas passer des injures homophobes, ou en ayant rappelé qu’il n’y avait rien d’anormal au fait d’aimer une personne du même sexe. La loi française a reconnu le statut des homosexuels en 1999 par le PACS et l’a confirmé en 2013 en ouvrant le mariage aux couples homosexuels. Le professeur, en rappelant ces faits, dit simplement le droit, conformément aux programmes officiels et notamment ceux d’Éducation Morale et Civique.

Peut-être est-il également utile de rappeler que l’école publique française est gratuite, laïque et obligatoire (lois Ferry). Elle ne fonctionne pas « à la carte ». Les enfants ne sauraient se soustraire à certains enseignements inscrits au programme au prétexte qu’ils heurteraient les convictions politiques ou religieuses de leurs familles. Ce qui vaut pour les sciences ou certaines activités sportives vaut également ici.

Il faut s’appuyer sur des textes officiels :

  • le Code Civil réécrit par la loi de 2013 dite du « mariage pour tous »,
  • les programmes d’Éducation Morale et Civique (cycles 2 à 4),
  • les recommandations d’Éduscol en termes de lutte contre l’homophobie, et notamment, en ce qui concerne le collège et le lycée, la campagne « Ici on peut être soi »,
  • l’article L225-1 du code pénal qui punit les discriminations homophobes et transphobes,
  • la liste des textes de référence (lois, circulaires…) est développée sur Éduscol : https://eduscol.education.fr/1590/prevenir-les-lgbtphobies-en-milieu-scolaire

8) Une famille demande de genrer autrement son enfant. Comment réagir ?

La question de la transidentité est sans doute encore moins connue du grand public que celle de l’homosexualité. Le professeur peut se sentir mal à l’aise lorsqu’il est placé face à des réalités qu’il ne maîtrise pas. Cependant, le Ministère de l’Éducation Nationale propose depuis peu des lignes de conduite qui peuvent rassurer les professeurs en donnant un cadre à leur action.

Il s’agit en premier lieu de la circulaire du 29 septembre 2021, qui évoque le changement de prénom d’usage, l’utilisation des toilettes et vestiaires, l’adaptation des pronoms, et qui rappelle surtout le cadre légal. Les trois principes directeurs sont « écouter, accompagner, protéger ». Cette circulaire a le mérite d’être très claire.

Le site Internet du service public indique de façon claire que le prénom de l’enfant peut être modifié sur tous les documents scolaires (carte de cantine, liste d’appel, espaces numériques…). En revanche, c’est le prénom de l’état civil qui est utilisé « pour le suivi de la notation dans le cadre du contrôle continu pour les épreuves des diplômes nationaux ».

Le drapeau de la fierté transgenre, créé par Monica Helms en 1999 (Pexels)

9) Je ne suis pas très à l’aise avec ces questions, et je ne voudrais pas mal faire par manque de formation. Que faire ?

Il peut arriver à n’importe quel professeur, de n’importe quelle discipline, d’être confronté à une thématique LGBT, et ce, qu’il enseigne en école primaire, au collège, au lycée, ou encore à l’Université. Si vous avez peur de mal faire, de ne pas avoir les mots justes, de ne pas pouvoir aider comme il le faut les personnes concernées, sachez que vous n’êtes pas seul.

Plusieurs associations sont habilitées par le Ministère à intervenir en milieu scolaire. Leurs références sont indiquées sur Éduscol, en même temps que des numéros verts. Vous pouvez les contacter, de manière à obtenir des conseils, voire une intervention en classe. L’agrément ministériel permet de justifier totalement cette intervention, qui n’est pas une lubie de votre part mais bien une démarche pédagogique approuvée en haut lieu.

Je cite ici le guide du Ministère de l’Éducation Nationale :

La vidéo suivante donne un exemple de ce à quoi peuvent ressembler les interventions d’associations en milieu scolaire (collège/lycée). Certes, ce documentaire a été tourné en Belgique, mais il est éclairant sur le rôle et l’utilité de ces interventions. Il montre les interventions du GrIS dans un collège, l’implication des professeurs, l’intérêt des élèves et la formation des animateurs bénévoles, qui doivent être préparés à toutes sortes de questions, souvent très intimes.

5. Prévenir plutôt que guérir

Faire de l’école un lieu où on se sent accueilli tel que l’on est. Que l’on soit issu d’une minorité ethnique ou religieuse, que l’on soit ou non porteur d’un handicap, que l’on soit beau ou laid, petit ou grand, maigre ou trapu, hétéro ou homo, on a le droit d’être bien à l’école.

La lutte contre les violences homophobes n’est en somme qu’une déclinaison de l’importance du bien-être de chacun. L’acquisition de connaissances et de compétences n’est possible qu’avec un esprit serein. Cette sérénité est déjà fréquemment malmenée par notre société, anxiogène à plus d’un titre. Face à des problèmes qui la dépassent, l’école ne peut pas tout. Mais elle aura déjà remporté une victoire, si les élèves parviennent à être eux-mêmes sans honte et sans peur.

On comprend donc l’importance de prévenir plutôt que guérir. La tolérance, le respect, l’empathie s’apprennent. Une société comporte nécessairement des personnes qui pensent, agissent, vivent différemment. L’école constitue une micro-société où l’enfant découvre toutes sortes de différences, tout en constatant qu’il a lui aussi des particularités qui le distinguent. Ces différences doivent susciter de la compréhension et non de la haine. Il s’agit en somme de trouver l’équilibre le plus harmonieux possible, et le plus compatible avec l’épanouissement de chacun, entre l’indispensable expression de soi et la nécessaire prise en compte d’autrui. Aucun élève ne devrait vivre dans la peur et dans la honte.

Bibliographie / Sitographie

1. Les ressources du Ministère de l’Éducation Nationale

• Le programme pHare contre le harcèlement : https://www.education.gouv.fr/non-au-harcelement/phare-un-programme-de-lutte-contre-le-harcelement-l-ecole-323435

• Les nouvelles mesures à la rentrée 2023 concernant pHare : https://eduscol.education.fr/974/la-lutte-contre-le-harcelement-entre-eleves/

• Les programmes officiels de l’Éducation nationale (je mets le lien pour le cycle 2 et vous trouverez facilement les autres cycles) : https://eduscol.education.fr/84/j-enseigne-au-cycle-2

• Prévenir les LGBT phobies en milieu scolaire (Éduscol) : https://eduscol.education.fr/1590/prevenir-les-lgbtphobies-en-milieu-scolaire

• Des ressources pour agir en classe (la majeure partie concerne surtout le collège et le lycée) : https://eduscol.education.fr/1593/des-ressources-pour-agir-en-classe-autour-de-la-lutte-contre-les-lgbtphobies

• Contre l’homophobie et la transphobie à l’école : https://www.education.gouv.fr/contre-l-homophobie-et-la-transphobie-l-ecole-40706

• Les actions menées par le ministère le 17 mai 2023 : https://www.education.gouv.fr/journee-internationale-contre-l-homophobie-la-transphobie-et-la-biphobie-pap-ndiaye-lance-la-378131

2. D’autres sources sérieuses

• Site de l’OCDE : https://www.oecd.org/fr/social/lgbti-rct2023-fr.htm

• Document intersyndical sur le site du SNUIPP (2009) : https://www.snuipp.fr/IMG/pdf/Ecole_primaire_et_LGBT.pdf → La seule source que j’ai trouvée qui parle spécifiquement de l’école primaire par rapport à ces questions.

• Sur le site « lumni » de ressources pédagogiques : https://enseignants.lumni.fr/fiche-media/00000003856/l-homophobie-viree-de-l-ecole-une-campagne-pour-lutter-contre-l-homophobie-et-la-transphobie.html

• Déclinaison des recommandations nationales sur le site de l’Académie de Nice : https://www.ac-nice.fr/ici-on-peut-etre-soi

3. La recherche sur ces questions

• Enquête sociologique sur la façon dont les professeurs débutants abordent ces questions : https://www.erudit.org/en/journals/fp/2022-v30-n2-fp07850/1098058ar/

• Sur l’impact positif de l’intervention de l’association SOS Homophobie : https://policycommons.net/artifacts/4181019/lutter-contre-lhomophobie-et-la-transphobie-a-lecole/4989815/

• Cécile Chartrain, Prévenir et sensibiliser dans le cadre scolaire, article scientifique disponible sur la plate-forme « Cairn info » : https://www.cairn.info/revue-cahiers-de-l-action-2013-3-page-55.htm?contenu=article

• « Dire non à l’homophobie », un article des Cahiers pédagogiques paru en 2013 : https://www.cahiers-pedagogiques.com/dire-non-a-l-homophobie/

• Interview de Gabrielle Richard, sociologue du genre, par Ouest-France, à propos des mesures à prendre à l’école suite au suicide de Lucas : https://www.ouest-france.fr/societe/lgbt/entretien-harcelement-homophobe-a-l-ecole-le-milieu-scolaire-pourrait-faire-beaucoup-plus-dc921c06-a2d7-11ed-8428-de9553521eb9

• Éduscol recommande un lien vers un « webinaire » sur l’accueil des personnes LGBTQIA+, par le centre Hubertine Auclert. Cela a l’air très intéressant et bien fait, mais c’est une vidéo de deux heures, sans autres images qu’un diaporama Powerpoint. Si vous êtes motivé(e), voici le lien : https://www.centre-hubertine-auclert.fr/agenda/evenements/webinaire-mieux-accueillir-les-jeunes-lgbtqia

4. Les associations de lutte contre l’homophobie recommandées par le Ministère de l’Éducation Nationale

• Le service d’écoute, d’aide aux victimes et témoins d’homophobie, de transphobie et de biphobie – https://ecoute.contrelhomophobie.org/ – est mise à disposition et accessible par téléphone (0 810 20 30 40 ou 01 41 83 42 81, tous les jours de 8h à 23h), par courrier électronique et par chat. Ce service, géré par l’association partenaire du M.E.N « SIS-association », s’adresse à la fois aux élèves, à leurs proches et aux personnels. (Source: https://eduscol.education.fr/1590/prevenir-les-lgbtphobies-en-milieu-scolaire#campagne2023)

Des associations recommandées par le Ministère de l’Education Nationale

CONTACT est un réseau d’associations pour le dialogue entre les parents, les personnes LGBT, leurs familles et amis, qui interviennent en milieu scolaire des actions de sensibilisation autour de la lutte contre l’homophobie et les discriminations.

Le MAG Jeunes LGBT (mouvement d’affirmation des jeunes gais, lesbiennes, bi & trans) est une association de jeunes lesbiennes, gais, bi et trans âgés de 15 à 26 ans. Son activité se structure autour de l’accueil des jeunes LGBT (permanences, activités, etc.) et des interventions en milieu scolaire.

SIS-Association, assure le service d’écoute (téléphone, mail, chat) auquel le ministère renvoie et propose des interventions en milieu scolaire.

SOS homophobie est une association nationale de lutte contre la lesbophobie, la gayphobie, la biphobie et la transphobie. Elle structure son activité autour de trois pôles : soutenir (ligne d’écoute et soutien juridique), prévenir (interventions en milieu scolaire et interventions dans le monde du travail) et informer (publication du rapport annuel sur l’homophobie et la transphobie). Consulter le site destiné au public jeune C’est comme ça.

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Cet article n’est qu’une synthèse des différentes informations que j’ai pu trouver. Quand je n’ai pas trouvé de réponse exacte, j’ai donné mon opinion personnelle, qui n’engage que moi. Cet article n’a d’autre but que d’aider les enseignants confrontés à des problématiques LGBT dans le cadre de leur métier, et d’aider à faire connaître les éléments de réponse désormais fournis par le Ministère de l’Éducation Nationale. Cet article a fait l’objet d’un assez long travail. Néanmoins, il est toujours possible que des erreurs, des formulations malheureuses, des oublis apparaissent, sur un sujet sensible. Vous pouvez alors m’en faire part. Je vous remercie par avance pour votre bienveillance.

3 commentaires sur « Que faire à l’école contre l’homophobie ? »

  1. Bravo Gabriel, un super travail qui met en perspective les problématiques et les ressources ! Indispensable dans l’univers de l’éducation nationale qui a toujours un métro de retard et qui n’aime ce qui dépasse en terme de plus ou de moins dans tous les domaines : pédagogie, société, morale, etc.
    Pierre Kobel

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