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« Tourné attentivement vers ce qui apaise,
je me suis résolu à la nuit intacte,
mes sens se sont écoulés de moi
et le cœur indiciblement en est multiplié. »

Rainer Maria Rilke, Poèmes à la nuit,
Verdier, Lagrasse, 1994, p. 61.
Traduction de Gabrielle Althen et Jean-Yves Masson.

Puisque tout passe, faisons
la mélodie passagère ;
celle qui nous désaltère,
aura de nous raison.

Chantons ce qui nous quitte
avec amour et art ;
soyons plus vite
que le rapide départ.

Rainer Maria Rilke, Vergers suivi d’autres poèmes français,
Paris, Gallimard, coll. « Poésie », 1929-1978, p. 57.

« Si ta fraîcheur parfois nous étonne tant,
heureuse rose,
c’est qu’en toi-même, en dedans,
pétale contre pétale, tu te reposes.

Ensemble tout éveillé, dont le milieu
dort, pendant qu’innombrables, se touchent
les tendresses de ce cœur silencieux
qui aboutissent à l’extrême bouche. »

Rainer Maria Rilke, Les roses, source « rilke.de ».