Poème écrit dans le souvenir de Rimbaud,
à l’issue de soirées d’observation astronomique.
Texte personnel
Je me suis aussi baigné dans le Poème
De la Nuit, l’oeil rivé à mon télescope,
Et dans le ciel du crépuscule encore blême,
J’ai vu tous les mythes et les fables d’Esope.
J’ai cinq fois suivi le bord du grand chariot,
Et j’ai trouvé la pâle lueur polaire,
Point fixe de la grande danse stellaire,
Où tournent Hercule, Vierge et Gémeaux.
J’ai vu les perles d’astres et les nébuleuses,
Et de Rimbaud les longs figements violets,
J’ai contemplé les planètes fabuleuses,
Les étoiles filantes, les feux-follets.
Et j’ai vu les lueurs pourpres, les azurs verts,
Les bleuités célestes, les archipels sidéraux,
Que peignait Rimbaud en ses célèbres vers,
Poussières enflammées de rêves astraux.
Image d’en-tête : la nébuleuse d’Orion photographiée par Hubble (Nasa/Wikipédia)