Un univers onirique, peuplé de miroirs et d’ombres, abrite la douleur du deuil. Il y a la souffrance, la blessure, le cri, mais aussi la contemplation du réel tel qu’il est, dans l’effacement des marques personnelles. Des images se télescopent, à l’instar des collages de Ghislaine Lejard qui font face à chaque poème. De la réalité, Marilyne Bertoncini ne retient que quelques détails saillants, recomposés sous un jour mythique : Orion, Ariane, Eurydice apportent le surplomb du mythe au détail quotidien. Le point commun qui relie les poèmes est la mort, cet autre monde si près du nôtre, la perte d’êtres chers qui se laisse deviner sans pathos aucun, et le surcroît de lumière sur les choses et les êtres qu’apporte leur fragilité. Un très beau livre, pudique et lumineux, « au pays de la mort ».
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