Ils attendent et leur patience est méritoire. Ils tournent leurs regards vers cela qu’ils ne parviennent pas à nommer. Ils s’en détournent nécessairement, tôt ou tard, afin d’occuper leur existence. Engoncés dans des chaires hautes et profondes, ils professent d’un ton doctoral des affirmations que pas même leurs maîtres n’admettraient comme certitudes. Du haut de leur roideur et de leurs rhumatismes, ils vénèrent quelques bibelots inutiles et mesurent la vérité de la justice à l’aune de la longueur de leurs moustaches entortillées. Ils attribuent la plus grande importance aux règles édictées par un fou. On ne saurait pourtant leur en vouloir, car ils ne font que remplir de travail leur attente du jour où tout devrait être juste et clair et beau.
Gabriel Grossi, jeudi 14 février 2008.
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