Je voudrais vous parler aujourd’hui d’un essai de Jean-Pierre Siméon, dont le titre est aussi la première phrase : « La poésie sauvera le monde » (Le Passeur, 2015). Une conviction forte, pour un homme qui a beaucoup fait pour la poésie, tant par l’écriture que par la défense de la poésie dans la Cité. Longtemps directeur artistique du Printemps des Poètes, membre du jury de plusieurs prix littéraires, éditeur, formateur d’enseignants, conseiller au Ministère de l’Éducation nationale, il s’est toujours montré très actif pour faire vivre la poésie, loin de toute tour d’ivoire.
« La poésie sauvera le monde. » Une telle assertion paraît provocatrice, tant la poésie est dédaignée du grand public, et méprisée par les élites elles-mêmes, qui n’y voient qu’une esthétisation de la souffrance du monde.
D’emblée, Jean-Pierre Siméon s’en prend à une certaine mouvance contemporaine, qui a pris acte des désastres du XXe siècle, et selon laquelle toute création artistique sérieuse ne peut désormais que dire l’effroi, ou rire jaune. Aussi importante que soit la lucidité critique, elle ne saurait être la seule boussole du poète. Heureusement, la nouvelle génération poétique se montre beaucoup moins nihiliste, et ose investir d’autres territoires que l’observation nombriliste de la langue.
Pour Jean-Pierre Siméon, trop souvent, les poètes n’assument même plus leur titre de « poète », tant on est traité avec condescendance lorsqu’on se présente comme tel. Ce mépris de la poésie est un choix politique, puisqu’il revient à gommer la force transgressive de la poésie. Un tel déni de la poésie paraît discréditer la phrase-titre. Et pourtant…
Pourtant, le plaidoyer de Jean-Pierre Siméon nous en convainc : oui, la poésie sauvera le monde…
Je ne vous en dis pas plus, préférant vous inviter à lire cet essai, qui n’est pas très long, mais aussi à rencontrer Jean-Pierre Siméon.
L’auteur sera en effet présent à Nice, dans le cadre du Festival Poët Poët, pour une table ronde animée par Hoda Hili, qui se tiendra le 16 mars à la bibliothèque Nucéra. L’an dernier, le dialogue avait porté sur la notion de réparation, avec comme invité un chirurgien. Cette année, le thème sera celui des frontières au sens large, propre comme figuré. Jean-Pierre Siméon dialoguera avec Anthony Salomone, maire d’Aiglun. Il y a des chances pour que le salut du monde soit évoqué…
Vous retrouverez ensuite en soirée Jean-Pierre Siméon à la librairie Masséna pour une lecture-dédicace de ses ouvrages.
Retrouvez Jean-Pierre Siméon lors des Journées Poët Poët…
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