Haïkus de neige – Matsuo Bashô

Bashô est le plus connu des grands maîtres du haïku, parmi lesquels on peut citer également Ryôkan que j’aime beaucoup. Aujourd’hui, sur les réseaux sociaux, un lecteur de mon blog a cité quelques haïkus de Bashô en commentaire d’un de mes articles portant sur la neige dans la poésie contemporaine. Je voudrais vous faire connaître à mon tour ces très beaux haïkus.

Un grand merci au lecteur qui m’a fait connaître ces beaux poèmes de Bashô, admirables par leur simplicité, leur authenticité, leur légèreté.

Qu’il me soit permis de rappeler quelques éléments très simples : le haïku est une forme d’origine japonaise, issue d’autres formes fixes plus longues. Sa particularité est la brièveté : trois vers seulement pour tout dire, avec des vers de 5, 7 et 5 syllabes. Bien entendu, la traduction en français ne respecte pas forcément ce nombre de syllabes.

Le haïku parle généralement de la nature, des saisons, de la fugacité de l’instant. L’art du haïku consiste à faire jaillir une émotion en seulement trois vers brefs. Il y a donc une quête de l’essentiel, une saisie de l’élément qui va faire poème. Cela implique aussi une certaine légèreté, un refus d’intellectualiser à outrance pour en rester au réel tel qu’il est, aux choses mêmes, arbres, oiseaux, fleurs, et donc neige… Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de profondeur, bien au contraire, car cette disponibilité au réel suscite des émotions authentiques, une dimension contemplative, mais avec légèreté, et parfois même avec humour.

Les poètes français contemporains se sont inspirés du haïku, sans toujours s’inscrire exactement dans cette forme. Il me semble que c’est Paul Claudel qui a fait connaître le haïku en France et s’en est inspiré dans sa pratique. Il y a probablement une influence du haïku dans certains poèmes de Philippe Jaccottet, en particulier dans le recueil Airs précisément marqué par une esthétique de la simplicité, de la contemplation de la nature, dans des poèmes plutôt brefs. Le poète Daniel Biga, souvent classé parmi les poètes de la génération 1968, n’a pas été seulement influencé par les poètes américains : le recueil Le sentier qui serpente se lit en effet comme un ensemble de haïkus. Enfin, chez Jean-Michel Maulpoix, le haïku est approché, davantage que pratiqué, dans les poèmes brefs de Pas sur la neige. Je vous ai parlé de ces recueils dans d’autres articles de ce blog, que je vous invite à parcourir.

J’espère que ces haïkus vous ont plu. N’hésitez pas à vous exprimer dans l’espace des commentaires. Et, en ce 31 décembre, je vous souhaite de bien terminer l’année ! À bientôt sur Littérature Portes ouvertes !

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