Cela, pense-t-il, s’éclaircit

Cela, pense-t-il, s’éclaircit.

Il en entrevoit peu à peu les contours. Il commence peut-être à griffonner vaguement quelque chose comme une esquisse. Il attend, il sait qu’il ne faut rien précipiter, pourtant le voilà déjà qui s’élance. Il s’empare de ses couleurs, de ses notes, de sa voix. L’argile peu à peu prend forme. Quelque chose veut naître, en lui, avec insistance, comme on frapperait à la porte, comme on sauterait à l’élastique, comme on déploierait ses ailes. Il y a en lui une fleur qui n’attend que de s’ouvrir. Créer, dit-il, et peu importe que ce soit peinture ou poème ou musique, mais il faut que cela sorte, que cela s’ouvre, que cela éclose enfin ! Il sent en lui quelque chose de beaucoup plus grand, de beaucoup plus rayonnant, comme s’il n’avait pour l’instant donné de lui-même qu’un premier brouillon, comme s’il n’avait été qu’un prototype. Ça se bouscule en lui, ça veut jaillir, ça veut s’élancer et se déployer fièrement. Il sait qu’il est sur la bonne voie pour cela, il sait que cela va venir, un jour, il sait que le temps n’a aucune importance, et que le jour viendra où il sera enfin la version complète de lui-même, et ce jour-là il créera, et ce sera comme la naissance d’un univers, il créera et son poème sera comme de la lumière, comme un flot jaillissant transperçant l’univers !

Il n’en est pas encore là. Il regarde, il observe, il écrit, il espère tout de même un peu d’approbation pour son petit poème.

Lundi 24 octobre 2022.

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