C’est une aube encore grise par-delà la digue de rochers. Sous nos fenêtres, la mer, parfaitement lisse, s’étend au-delà du bruyant ballet des voitures. Elle étale son rideau argenté, que seul vient perturber le vol lointain d’une mouette. Elle n’a cure de nos soucis, de nos retards, de nos pas pressés, de nos bousculades et de nos cris. Elle n’entend pas le vrombissement de nos motos et nos coups de klaxon. Elle ignore nos petites inquiétudes et nos tracas, nos désespoirs et nos jérémiades, nos colères et nos jalousies. Face à la ville qui déjà s’agite, elle demeure impassible, nous offrant gratuitement sa leçon de sérénité. Tout au plus consent-elle parfois à refléter nos phares, nos réverbères et nos feux : cela ne l’affecte guère. Elle qui dialogue avec l’infini fait peu de cas de nos minuscules lumières. Malgré ce que peuvent laisser croire son écume, ses vagues et ses tempêtes, elle n’est pas d’humeur à s’emporter, si ce n’est en surface. Son pardon est aussi prompt que sa fureur. Ses ondulations ne sont pour elle que des rides superficielles. Elle peut paraître impassible, et pourtant elle est prête à accueillir, comme en son sein, le corps et l’âme du baigneur.

Oui, la mer comme un refuge au delà du bruitage, du verbiage soporifique, de l’agitation sans but, oui votre poème-prose m’emballe. J’en ai quelque autre sous la main, revenant de la mer……. j’attends la grande marée pour le lâcher.
J’aimeAimé par 1 personne
Merci pour ce commentaire !
J’aimeJ’aime