Ils attendent et leur patience est méritoire. Ils tournent leurs regards vers cela qu’ils ne parviennent pas à nommer. Ils s’en détournent nécessairement, tôt ou tard, afin d’occuper leur existence. Engoncés dans des chaires hautes et profondes, ils professent d’un ton doctoral des affirmations que pas même leurs maîtres n’admettraient comme certitudes. Du haut de leur roideur et de leurs rhumatismes, ils vénèrent quelques bibelots inutiles et mesurent la vérité de la justice à l’aune de la longueur de leurs moustaches entortillées. Ils attribuent la plus grande importance aux règles édictées par un fou. On ne saurait pourtant leur en vouloir, car ils ne font que remplir de travail leur attente du jour où tout devrait être juste et clair et beau.
Gabriel Grossi, jeudi 14 février 2008.
Image d’en-tête : Pexels.
Ce ton détaché, faussement lascif, de l’expression éphémère qui dynamise la lecture, à lire lentement à haute voix, en attente d’autres mots ( je n’aime pas nécessairement qui casse le rythme). Bien meilleur que le précédent, plus visuel peur être. Vous allez faire de moi un spécialiste de l’art poétique car j’ai l’impression de me faire prendre à l’hameçon.
Si vous permettez je vous parlerai d’autre chose dans quelque temps.
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