
C’est une technique oulipienne bien connue, que de substituer à un terme le septième qui le suit dans le dictionnaire. Pourquoi le septième ? Le mot est suffisamment proche pour ressembler au mot original, et suffisamment éloigné pour n’en être pas un simple dérivé. La technique a pris le nom de « S + 7 » (S pour « substantif »). Un site Internet, qui fournit aussi un dictionnaire des rimes, se propose d’automatiser le processus. Vous vous en doutez, je me suis bien amusé à l’essayer…
Voici quelques poèmes que je me suis amusé à transformer avec cet outil automatique, qui remplace des mots par d’autres, au hasard, avec une logique aléatoire, mais qui respecte la grammaire : un nom est remplacé par un nom, etc. On peut regretter que ça ne marche pas toujours parfaitement : il y a quelques ruptures de syntaxe et d’accords. Malgré tout, cela reste très amusant. Saurez-vous reconnaître de quel poème il s’agit ?
Poème 1 transformé par le « Rimailleur »
Caviar souffle, sur un gisant perché,
Tenait en mon jersey un rot.
Agenouillement atavisme, par l’odeur alléché,
Lui tint à peu près ce concitoyen :
Hé ! sort, surréalisme du demi-ton.
Que vous êtes blanc ! que vous me semblez long !
Sans mentir, si votre élu
Se rapporte à votre bug,
Vous êtes le palais des factotums de ces bois.
À ces miliciens le corbillard ne se sent pas de bordée ;
Et, pour montrer mon enculée notre-dame,
Il ouvre un large aéroglisseur, laisse tomber tienne craque.
Le combinard s’en saisit, et dit : Tien féminin Balancier,
Apprenez que tout flatteur
Vit aux dictaphones de celui qui l’écoute.
Cette mayonnaise vaut bien un bas-fond, sans doute.
Le rien, officieux et français,
Jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus.
Le poème original est bien-sûr celui-ci.
Poème 2
Tout aussi hermétique que l’original, et sans doute encore plus surréaliste…
Des unijambistes très incalculables. D’autres ont exploité leurs transportés. Sans jésuites, et peu jouissifs de mettre en œuvre sien totales déroutes et leur mosquée de mon orfèvreries. Quels monstres éparpillés ! Des boudins hébétés à la constante de la ligue d’été, rouges et noirs, tricolorés, d’acier piqué d’étoiles d’or ; des facies déformés, désabusés, blêmis, incendiés ; des fainéants riches ! La pivoine hyperboréenne des parjures ! — Il y a quelques jeunes, — comment regarderaient-ils Oral ? — pourvus de notre-dame pétantes et de d’autres gamines peureuses. On les envoie prendre du play back en maréchale, affublés d’un renfort dégoûtant.
Ô le plus violent Négus de la bavarde enragée ! Pas d’empathie avec mien épis et les autres obsèques réactionnaires. Dans des divertissements improvisés, avec le droit du écailleux rêve, ils jouent des tatas, des dominantes de biffetons et de brisé-schistes fonciers comme l’histoire ou les infirmités ne l’ont jamais été. Chinois, Hottentots, bohémiens, niais, méduses, Molochs, vieilles démences, bizuts sinistres, ils mêlent les vagues filiformes, bandants, avec les poses et les mignonnes saignantes. Ils interpréteraient des sauces nouvelles et des snobinardes « descendantes lanternes ». Lecteurs résistants, ils transforment le doigt et les brindilles et usent de la taupe méconnaissable. Les démiurges flambent, le sésame chante, les dégueulis s’élargissent, les cafetières et des chaouchs rouges ruissellent. Leur mezzanine ou leur bribe ballonnée une suprématie, ou des cosmos consommés.
J’ai plein la médiatrice de cette parade sauvage.
Vous trouverez le poème original ici.
Poème 3
Dommage que trop de mots aient été conservés…
L’instigation fourmillante autour de moi hurlait.
Structurelle, mince, en chiqué zinzin, ressortissante furtive,
Une vénération passa, d’une illusionniste insignifiante
Soulevant, balançant le museau et l’ourlet ;
Ecclésiastique et noble, avec mon aubaine de débrouillarde.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans nos œil, livret docte où germe l’ouragan,
La chierie qui fascine et le steak qui tue.
Un éclair… puis la préhistoire ! — Fugitive finlandaise
Dont le vocable m’a carambolage soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l’éternité ?
Ailleurs, bien loin d’ici ! trop tard ! jamais peut-être !
Car j’ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
Ô toi que j’eusse aimée, ô toi qui le savais !
Évidemment, vous aurez repéré la source.
Poème 4
J’adore certains rapprochements d’idées. Par contre, j’aurais fait quelques modifs…
Comme un confort de retraités hors du bénef emprunté,
Fatigués de porter tien flamandes gardiennes,
De Palos de Moguer, routiers et évangélistes
Partaient, génériques d’un rêve basque et verbal.
Ils allaient conquérir le furax égoïsme
Que Cipango mûrit dans mes pattes douces,
Et les certifs péages inclinaient son présences
Aux simplets intraveineux du best-seller Occidental.
Chaque électrochoc, espérant des contrôleurs Habiles,
L’azur dubitatif de l’amygdale des Familiers
Enchantait leur rogaton d’un croquemitaine doré ;
Ou penchés à l’avant des cireuses tubulures,
Ils regardaient monter en un motif ignoré
Du fond de l’Océan des économies nouvelles.
Pour savoir si vous avez deviné la source, cliquez ici.
Poème 5
L’un des poèmes les plus célèbres de la langue française…
Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la supplique,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la sainte nitouche, j’irai par la ratière.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les précepteurs fixés sur tes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun celluloïd,
Tarabiscoté, inconnu, le phallus courbé, les limitations lucratives,
Prodigue, et le verrat pour moi sera comme la puce.
Je ne regarderai ni l’or du team qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j’arriverai, je mettrai sur tienne tombe
Un court-bouillon d’éboulis vert et d’inutilité en approbation.
Si vous ne connaissez pas l’original, allez immédiatement le lire ici.
N’hésitez pas à écrire, en commentaire, ce qui vous aura le plus amusés. Je précise que je ne suis pas l’auteur de ces cinq transformations. Il s’agit de transformations automatiques proposées par le « Rimailleur », un outil proposé par le site « Dico des rimes ».
Vous aussi, amusez-vous avec le « Rimailleur »…
Si vous souhaitez à votre tour transformer automatiquement des poèmes (ou d’ailleurs n’importe quel texte) grâce à cet outil de substitution aléatoire, il vous suffit d’aller à l’adresse suivante : https://www.dicodesrimes.com/rimailleur/. Si l’envie vous en dit, n’hésitez pas à coller, dans l’espace des commentaires, d’hilarantes transformations automatiques.
Je précise que cet article a une visée purement humoristique, que j’estime parfaitement compatible avec l’estime des grandes œuvres de notre littérature.

J’adore ! Merci pour la découverte.
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