« Son corps d’ombre » de Marilyne Bertoncini

Un univers onirique, peuplé de miroirs et d’ombres, abrite la douleur du deuil. Il y a la souffrance, la blessure, le cri, mais aussi la contemplation du réel tel qu’il est, dans l’effacement des marques personnelles. Des images se télescopent, à l’instar des collages de Ghislaine Lejard qui font face à chaque poème. De la réalité, Marilyne Bertoncini ne retient que quelques détails saillants, recomposés sous un jour mythique : Orion, Ariane, Eurydice apportent le surplomb du mythe au détail quotidien. Le point commun qui relie les poèmes est la mort, cet autre monde si près du nôtre, la perte d’êtres chers qui se laisse deviner sans pathos aucun, et le surcroît de lumière sur les choses et les êtres qu’apporte leur fragilité. Un très beau livre, pudique et lumineux, « au pays de la mort ».

Choix de citations

« Comme porte le mort sous la langue l’obole
j’ai en bouche le goût de ta pièce, nocher » (p. 29)

« Les mots ne t’appartiennent pas
ils traversent les cœurs poreux
s’écoulent s’épanchent
le long des artères » (p. 25)

« Le chemin s’éboule
dans l’outre-monde des paroles
Chaque pas disperse une poussière d’or éteint
Tremblant dans l’absente lumière » (p. 19)

« Pour accéder à l’ombre
il a fallu franchir
les paupières du sommeil
puis remonter le cours
des racines platane » (p. 34)

Références de l’ouvrage

Marilyne BERTONCINI, Son corps d’ombre, avec des collages de Ghislaine Lejard, Anglade, Éditions Zinzoline, 2021. ISBN : 979-10-95057-04-8.

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