Michèle Finck vient de faire paraître son dernier ouvrage, aux éditions Arfuyen. Il s’intitule La Ballade des hommes-nuage. Le point de départ de ce livre, c’est une expérience personnelle terrible, à savoir la folie de l’homme aimé. Une expérience déchirante, douloureuse, mais qui n’entame pas un amour plus fort que tout. Cette expérience interroge la poète : que peut la poésie face à cela ? Pour y répondre, Michèle Finck va entreprendre un voyage initiatique, une exploration des tréfonds et des cimes, une quête du « mot qui manque » qui la fera voyager dans l’histoire littéraire, dans les mythes, la peinture, les opéras et la musique dodécaphonique…
Côtoyer la folie
Côtoyer la folie : telle est l’expérience, douloureuse et déroutante, que rapporte Michèle Finck dans son dernier recueil. Une expérience qu’elle a vécue à différents moments de sa vie, à différents titres.
C’est d’abord un grand-père, le « grand-papa de Hagenbach », qui avait dû subir une trépanation et fut interné à « l’hôpital psychiatrique de Rouffach ». C’est aussi un père, le professeur Adrien Finck qui, à la fin de sa vie, ne possédait plus l’ensemble de ses facultés mentales, « frappé déjà par plusieurs AVC ». C’est aussi « une vieille dame du quartier », qui ressemblait à la « Grande-Tante-Clémentine ».
Mais la folie est surtout celle de l’être aimé :
"J'écris pour un homme que j'aime. Qui a été jour après jour Équarri de souffrance." (p. 12)
Michèle Finck dit l’horreur de la folie, de ce « ghetto mental » (p. 31), dans un « journal-poème » (p. 9) qui fait de « Souffrir. Aimer. Écrire » (p. 9) un seul et même mouvement. Le livre est, en même temps qu’une écriture de la douleur, un cri d’amour. « Ensemble pour toujours » (p. 14). Cet amour plus fort que la folie, c’est aussi le sujet de ce livre. Amour déchirant, amour douloureux, amour puissant.
Entrecoupant des poèmes plus longs, les textes très brefs du « carnet d’hôpital », proches dans leur forme du haïku, donnent à voir le quotidien de l’hôpital psychiatrique, faisant entendre des fragments de pensées soliloquées, ou la voix d’un médecin qui refuse d’écouter les questions de son patient (p. 105). En trois lignes apparaissent toute la détresse et la souffrance du malade et de son entourage.
Le choix d’une syntaxe fréquemment brisée, l’omission des déterminants et pronoms, le refus du « liant » de la phrase française ordinaire, permettent de marquer jusque dans le rythme des phrases la détresse de la poète :
"Sais plus. Veux plus savoir. Veux jamais plus : toi. Ai trop souffert. Plus. Pitié. Mais dans la "seconde vie" Le rêve le cauchemar ne pas cesser D'être avec toi. Te désire Te fuis Te vomis." (p. 46)
Côtoyer la folie apparaît ainsi comme une expérience qui n’est en rien plus enviable que cette autre épreuve, plus souvent évoquée par les poètes, qu’est le deuil. Voir des proches souffrir et se débattre avec la folie est une épreuve terrible, qui remet en question bien des certitudes, dont celle de sa propre raison. Pascal affirmait avec raison : « Nous sommes tous si nécessairement fous, que ce serait être fou, par un autre tour de folie, de n’être pas fou ».
Aussi, en plusieurs points de l’ouvrage, apparaît l’idée que la folie n’est pas seulement celle de l’être aimé, mais aussi celle propre de la poète. Michèle Finck évoque l’idée d’une réversibilité de la folie, d’une sorte de contagiosité qui brouille les frontières entre le malade, interné à l’hôpital, et sa visiteuse :
"Voici qu'identités encore une fois Vacillent. Le malade à l'hôpital Est-ce toi ? Est-ce moi ? Nous : deux "fous" Abandonnés au bord d'une décharge De rêves mort-nés." (p. 48)
"[...] Frontières se brouillent : Folie/Raison. Fiction/Réalité. Visible/Invisible." (p. 56)
Échos de la folie
On comprendra qu’il s’agisse d’un ouvrage très intime. La poète s’expose elle-même, avec sa douleur, ses cris, son désespoir. Elle rapporte aussi de nombreux souvenirs d’enfance. Mais si ce livre peut être dit intime, il n’est pas pour autant personnel. Michèle Finck, dès les premières pages, parle d’une « autobiographie anonyme » (p. 9). L’intime est le terreau d’un discours universel. C’est bien ce que dit le nom même qui est prêté à l’être aimé : « Om », l’homme, l’être humain, mais peut-être aussi Om, la syllabe primordiale, le son originel de l’Univers, selon les religions de l’Inde.
Aussi le discours personnel est-il amplifié par tout un ensemble de figures, toutes rattachables à divers degrés à la folie, qui lui servent tout à la fois de chambre d’écho et de caisse de résonance. Figures anonymes, mais aussi références picturales, musicales, littéraires. La poète s’adresse ainsi à « Camille Claudel internée trente ans / par [son] propre frère » (p. 47). C’est aussi l’image de « Celan sur la tombe de Trakl », c’est encore le mythe de la descente aux Enfers d’Ulysse ou d’Orphée…
Ce sont, aussi et surtout, les musiques, dodécaphoniques, sérielles, constamment invoquées par la poète. Si La Troisième Main nous avait habitués à ce que la poète inscrive, en tête d’un poème, les références d’un morceau de musique, force est de reconnaître que la discographie de La Ballade des hommes-nuages est beaucoup plus dissonante, faisant appel à des musiques contemporaines : Arnold Schönberg, inventeur du dodécaphonisme, Alban Berg et Anton Webern, élèves de ce dernier.
Figures anonymes, poètes, personnages mythiques, héros de contes, compositeurs contemporains apparaissent comme autant de personnages qui diffractent la figure du poète et son cri de douleur.
Une inquiétude proprement poétique
Mais on découvre bien vite que, si folie il y a, il ne s’agit pas seulement d’un mal-être personnel, mais d’une question proprement poétique. On pourrait parler d’une dimension métapoétique de la folie. Celle-ci trouve ses causes profondes dans un enjeu qui est celui de la poésie elle-même : trouver le mot qui manque.
La poésie apparaît comme un enjeu vital :
"Quelquefois enfin je griffonne poème. Poésie : fille de Philomèle. Poésie : écrire langue coupée. Mais poème seul brin de vie dans la nuit de l'os. Mobile de mots fragile qui tremble." (p. 48)
La poésie pourrait ainsi constituer comme une sorte de lumière dans le tunnel obscur de la folie. Une façon, peut-être, de ne pas sombrer. Mais que peut la poésie ?
"Toujours la même question Torturante obsessionnelle Peut-on faire face À maladie mentale Avec force de poésie ?" (p. 91)
La capacité de la poésie à surmonter la maladie est ainsi mise en doute. Il n’y a aucune certitude quant aux chances de réussite de l’entreprise poétique. Michèle Finck n’a d’autre solution cependant que de s’y lancer à corps perdu, avec l’énergie du désespoir. Ce qui donne lieu à de très beaux poèmes.
Cette inquiétude explique le leitmotiv du « mot qui manque ». Michèle Finck « cherche le mot qui sauve » (p. 34). Cette mission, elle se l’est assignée à elle-même à la mort de son père : « Après ta mort, c’est devenu encore plus mon destin de tous les jours : Chercher le mot. Le mot qui manque » (p. 37). Mais le poème demeure perclus de blancs, « de grands blancs pour le mot / qui manque » (p. 39). Ce manque marque la souffrance : « Le mot qui manque / Est entre nous / comme un long couteau » (p. 49).
Ce motif rejoint celui du mutisme, dans l’évocation du Moïse de Schönberg — « Pas parler. Pas parler » (p. 41) –, ou encore dans celle de Persona d’Ingmar Bergman :
"[...] Chambre d'hôpital. Elisabeth Vogler actrice interpétant Électre sur scène perd Voix. Crise de mutisme. Peut / Veut plus Parler. Persona : masque de théâtre Des acteurs ? Masque social ? L'arracher ? Mutisme le court-circuite. Se taire : pour ne Plus mentir ? Violence." (p. 55)
Ce mutisme est aussi celui du père, à propos duquel il est dit : « Il avait une énorme / Pierre sur la langue / qui l’empêchait de parler » (p. 69). Aussi l’ensemble de l’ouvrage peut-il se lire comme une sorte de voyage initiatique, comme une quête de ce mot qui manque, et qui paraît souvent insaisissable. Quête et conquête tout à la fois, s’agissant de dépasser l’inquiétude, de dépasser l’aphasie, et de conquérir coûte que coûte le mot qui manque.
Parfois, celui-ci semble presque à portée. Ainsi, Michèle Finck croit entendre, à l’intérieur d’elle-même, ce mot, prononcé par Celan fleurissant la tombe de Trakl (p. 71). Mais, ces paroles, à l’issue de ce rêve, « ne pas oser les retranscrire » (p. 72).
La dialectique de l’ouvrage :
catabase, anabase…
Cette quête initiatique à la recherche du « mot qui manque » se poursuit à travers trois mouvements qui constituent les trois sections principales de l’ouvrage : catabase, anabase et catanabase. On pourrait parler, à ce titre, d’un mouvement dialectique, puisque chez Hegel lui-même, inventeur de la dialectique, celle-ci apparaît comme un Bildungsroman.
Dans le monde grec ancien, la catabase (κατάϐασις) désigne une étape de l’itinéraire initiatique qui est la descente aux Enfers. Chez Michèle Finck, il s’agit de la première section de l’ouvrage, qui témoigne de cet enfer qu’est le côtoiement de la folie, et qui met en œuvre de façon récurrente le motif de la descente.
"Je descends je descends une échelle de Jacob mentale. Le fou chante-crie. Je ne sais plus si c'est dans sa tête ou dans la mienne. Je descends je descends dans le tympan à la recherche du mot qui manque." (p. 21)
Descendre en soi-même, descendre dans les souvenirs, descendre dans les cauchemars… Penser à Moïse qui « descend de la montagne » (p. 43). Descendre dans « un souterrain secret […] sous le Rhin » (p. 59), lieu fantasmé pendant l’enfance, et revisité sous la forme d’un rêve cauchemardesque.
« Des morts m’ont parlé » (p. 60) dit la poète : il s’agit donc d’une véritable catabase au sens du mythe grec, et Michèle Finck se situe ainsi à la suite d’Orphée, d’Ulysse ou encore de Dante. Elle n’est pas guidée par un Virgile ou une Béatrice, mais par les rois Louis le Germanique et Charles le Chauve, qui dans les Serrements de Strasbourg emploient chacun la langue de l’autre. Et c’est à travers l’évocation de la catabase d’Énée, au « livre six de L’Énéide« , que Michèle Finck évoque sa propre descente « à la recherche / Du père mort » (p. 68). La quête poétique elle-même est présentée comme une descente « À la recherche / Du mot / Qui manque » (p. 73).
Quête poétique et quête de soi ne font donc qu’une seule et même recherche, et celle-ci prend la forme d’une descente au plus profond de soi. Dans un premier temps, seulement. La catabase est en effet suivie d’une anabase. Ce mot, du grec άνάϐασις, désigne l’ascension, l’élévation. Il a pu désigner une expédition militaire, une ascension spirituelle, une mélodie ascendante, et aussi, en médecine, l’aggravation d’une maladie.
Michèle Finck, à son tour, monte : « Je / Monte / Je Monte / Vers / Peut-être / La / Lumière / D’ / En / Haut » (p. 77). Ici encore, la cathédrale de Strasbourg sert de point de départ symbolique. Si, dans la première section, il s’agissait de descendre dans sa flèche inversée, voici désormais que cette même flèche se détache et devient « fusée » (p. 78). La poète désormais entreprend d' »escalader » (p. 81) les souvenirs, à l’image de « l’ascension obstinée de la princesse » des contes que lui racontait sa mère (p. 83). Montée vers « l’origine du monde » (p. 86).
Si cette « anabase » peut se lire comme un mouvement vers l’apaisement, l’expression de la souffrance et l’évocation de la maladie mentale n’ont pas disparu pour autant. Les choses ne sauraient être manichéennes. L’évocation de la musique de Schönberg et de Berg donnent lieu à des notations très violentes sur « le volcan des crânes », la « souffrance âpre broyeuse de têtes », la définition de la vie comme un « écartèlement mental entre mutisme et cri » (p. 103-104). Il est question d’un « visage spectral », d’un « masque de mort » aux « orbites caverneuses cernées / de rouge » (p. 108-109).
Il me semble malgré tout que l’anabase, en tant que mouvement ascendant, présente une dimension positive en ce qu’elle définit un mouvement vers la guérison, du moins un effort volontariste en sa direction.
Ainsi, dans un poème où « Dieu » est présenté comme « atteint / d’une maladie / psychiatrique grave / psychose mégalomaniaque » (p. 111), apparaît la prise de responsabilité du locuteur et, partant, l’espoir d’une guérison :
"C'est à nous De le guérir [...] Nous sommes responsables De lui Il nous appartient D'être les veilleurs Dans la nuit spirituelle" (p. 112)
De façon significative, on trouve, vers la fin de la section « Anabase », un poème qui évoque la sortie de l’hôpital de l’homme aimé. La discussion à distance se perpétue, dans un « amour de loin » où les sentiments demeurent puissants, comme le montrent les répétitions avec inversion des pronoms :
"Je te serre dans les bras de ma voix. Tu me serres dans les bras de ta voix. Nous séparés nos ombres S'étreignent et jumelles Se confondent lumière Dans le noir du monde." (p. 133)
La mer et les nuages
Rien de manichéen, disais-je, dans ce livre qui n’entend pas opposer la descente et la remontée comme deux faces d’un diptyque. Aussi ces deux sections se prolongent-elles d’une « catanabase », néologisme qui superpose les deux mouvements, et ce troisième mouvement est précédé et suivi par deux sections plus brèves qui apparaissent comme un arrêt sur image, comme une stase dans ce mouvement : « Ce que murmure mer » et « Suite nuages ».
Les images et les musiques de la mer apportent une forme d’apaisement. Elles formulent, à leur façon, le fameux « mot qui manque ». Même si celui-ci demeure largement insaisissable…
"Au centre de toute vie : le retour À la mer. Au bruit de la mer. Le plus vieux bruit du monde." (p. 142)
"Le mot qui manque murmure Cette musicienne la mer Se trouve sans doute dans un livre Du fond des âges gonflé D'eau du large. Gorgé D'iode sacré. Incrusté de sel. Déchiré par le vent. Livre-bouteille à la mer." (p. 145)
"La mer sait. Le mot que tu cherches N'est pas seulement un mot. Mais un mot-geste" (p. 150)
"Il est naïf de croire murmure mer (À force d'être écoutée) que c'est un mot Qui va guérir celui que tu aimes." (p. 167)
« Catanabase »
Ce mot — inventé de toutes pièces par Michèle-Finck — inscrit un double mouvement superposé, à l’image de la façon dont la poète, dans son « musée intérieur », se représente le « Songe de Jacob ». Le recours au tiret permet de faire de « monter-descendre » un seul et même verbe. Il ne s’agit pas d’être immobile mais de se tenir constamment dans un mouvement paradoxal. Mouvement qui est le « lot de l’homme / à jamais » :
"Descente qui est montée. Montée qui est descente. Le mot qui manque à leur intersection Le mot qui manque est un nuage Éblouissement" (p. 196)
Monter-descendre : telle est la place de l’Homme, toujours en mouvement, ni ange ni bête, ni au Paradis ni en Enfer, mais dans l’entre-deux, dans l’interstice. Monter-descendre : peut-être alors serait-ce tourner, spiraler, danser, tel un derviche tourneur. Michèle Finck parle d' »infradanse » (p. 202). La « Ballade » du titre.
Là encore, dans cette « catanabase », l’apaisement n’est pas définitivement acquis. En témoigne un poème sur la Shoah racontée en musique par Schönberg (p. 215). Ce qui fait souffrir n’a pas disparu. Nous le savons : « Nos têtes […] Vont un jour […] Se détacher / De nos corps / Comme des fusées / Dans le cosmos » (p. 230). Il ne s’agit pas de le déplorer, de le refuser, de l’ignorer, mais de vivre avec cette certitude terrible. Danser avec les nuages :
"Nous légers Notre danse avec la pleine lune Entre les nuages" (p. 247)
Le recueil se termine par un sublime « Envoi », un « Miserere » qui résonne comme une supplique, où le mot « Pitié » est répété en anaphore. Michèle Finck prend le parti de ces « hommes-nuages » que sont ceux que l’on dit « fous », humains qui souffrent. Ce poème, déchirant et sublime, lyrique soudain, mériterait d’être longuement cité et commenté. En voici simplement un extrait :
"Ô vous mes frères énigmatiques et si maigres ! Pitié pour vos cerveaux qui crient D'absolu dans la nuit spirituelle Pitié pour vos crânes lourds de savoir Qui éclairent la terre de chacun De leurs os Pitié pour vos crânes Avec de grands trous noirs" (p. 259)
*
Cherchant à conclure ce compte-rendu, je me demande quelles sont les impressions qu’il me reste au sortir de la lecture de ces 263 pages de poésie. Ce qui me paraît le plus évident, c’est que ce livre est éminemment bouleversant. Il fait état d’une souffrance très vive, exprimée avec la plus grande justesse, c’est-à-dire sans épanchements larmoyants, mais avec une langue épurée, nette, puissante. Cela ne rend que plus intenses, évidemment, les instants paisibles, les îlots de paix arrachés à la douleur. Ce livre, parce qu’il puise au plus intime, atteint l’universel. En remontant aux origines, à l’enfance, en évoquant la douleur, la souffrance et la mort, Michèle Finck fait bien plus que parler d’elle-même. Elle parle de nous tous, fragiles êtres humains, malmenés par la vie, ballottés par les aléas de notre existence, bousculés par nos émotions, nos rêves, nos doutes, nos espoirs et nos craintes. À nous de vivre avec cela. De trouver un peu d’apaisement dans le murmure de la mer. De nous alléger quelque peu parmi les nuages…
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Image d’en-tête : Pixabay.
Je suis médecin : je comprends très bien votre commentaire du livre de Michèle Finck. « Dis le mot qui te délivre » chantait Aragon.
Je viens de rendre visite à un ami en HP: voici mon ressenti
goguenard
ami dans ton refuge
l’hôpital psychiatrique
comme un qui est transfuge
de la vie frénétique
une chape de tristesse
te plombe le regard
mais tu plaisantes sans cesse
et prends l’ air goguenard
dans la grande maison
on reçoit bon accueil
chacun veut être bon
on ne sent pas le deuil
de la raison en berne
des émotions vaincues
on contient dans le terne
pas de vagues tordues
mais la chape de tristesse
aussi sur la photo
comme une folle sagesse
dessus ton paletot
envahit tout l’espace
et me gagne lentement
je ne trouve plus ma place
dans ce monde vacillant
j’éclaircis mon regard
partant sur mon vélo
je prends l’air goguenard
au fond j’ai le cœur gros
° ! °
12-02-2022
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Merci pour ces beaux vers !
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