Qu’est-ce que le « quatrième mur » ?

Le saviez-vous ? Au théâtre, on appelle le « quatrième mur » cette frontière invisible qui sépare la scène et le public.

Quiconque est déjà monté sur les planches d’un théâtre sait que la scène est un espace plat entouré de trois murs, le quatrième n’existant pas puisqu’il est cette ouverture qui permet au public de voir ce qu’il y a sur scène.

Molière en costume de scène (Wikipédia)

Généralement, les acteurs se comportent sur scène comme si ce mur existait, c’est-à-dire qu’ils dialoguent entre eux sans tenir compte de la présence du public, de manière à laisser penser aux spectateurs qu’ils assistent à une action véritable. En somme, l’intention du dramaturge et du metteur en scène est de faire oublier au public qu’il assiste non à un dialogue réel, mais à un échange monté de toutes pièces pour son divertissement. Autrement dit, la scène n’est plus une scène, mais le palais d’un prince, l’antichambre d’une princesse, un salon bourgeois, un morceau de rue, ou que sais-je encore. Les personnages évoluent comme si le public n’était pas là, comme si, donc, le quatrième mur existait.

Cependant, parfois, ce « mur » est brisé, de façon ponctuelle (clin d’œil adressé au public) ou de façon permanente, en particulier dans le théâtre contemporain.

Samuel Beckett (Wikipédia)

Qu’est-ce qu’un aparté, sinon une rupture dans la fiction, qui permet à l’acteur de s’adresser directement au public ? À ce moment précis, le quatrième mur tombe, ou devient transparent, toujours est-il que soudainement, on se souvient qu’il y a bien un public qui regarde l’action qui se déroule sous ses yeux. Les apartés permettent de faire participer le public, de le prendre à parti, de le rendre témoin de ce qu’il se passe. Cela engendre souvent des effets comiques (de fait, je ne crois pas qu’il y ait beaucoup d’apartés dans la tragédie).

Certaines mises en scène rompent avec cette tradition du quatrième mur. Les personnages peuvent se mêler au public, comme des membres du public peuvent aussi être invités à monter sur scène. La frontière entre la scène et le public s’estompe alors, voire disparaît.

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