Je voudrais, pour célébrer l’été, proposer une série d’articles plus légers, concernant des films de divertissement qui m’ont marqué. Commençons aujourd’hui avec ce film que je revois toujours avec plaisir : Willow, de Ron Howard et George Lucas.
C’est en effet un très beau film, qui nous emporte immédiatement dans un monde féerique, où il y a non seulement des fées, mais aussi des nains, des trolls, des monstres et des sorciers. Loin de simplement raconter une histoire, ce film pose un monde, avec sa géographie, ses habitants, ses lois, sa cohérence interne. J’aime ces films qui instaurent un univers.
Le film commence par une nuit orageuse où, au milieu du grondement des éclairs, on entend les cris éperdus d’un tout jeune enfant. Celle qui vient de naître, car c’est une fille, porte une marque au bras, qui la désigne comme l’héritière légitime du trône. Sitôt née, la princesse est immédiatement en danger, car la terrible reine Bavmorda n’entend pas céder facilement sa place. Sa nourrice n’a donc d’autre choix que d’abandonner le bébé sur l’eau d’un fleuve, tel un nouveau Moïse. L’enfant accoste chez un Elwinn, Willow Ufgood, et cela va changer la vie des deux personnages…

La suite, que je ne vous raconterai pas, est celle d’un véritable itinéraire initiatique. De paisible agriculteur tyrannisé par son concurrent et moqué par les autres villageois, Willow devient, au terme d’une aventure semée d’embûches et de dangers, un véritable sorcier, reconnu comme tel par ses pairs. Le film se lit donc comme une quête : en protégeant coûte que coûte la toute jeune princesse des griffes de l’affreuse reine Bavmorda, le protagoniste révèle, au fur et à mesure des épreuves qu’il traverse, ses qualités latentes.
Dans cette aventure, Willow n’est pas seul. Il ne peut pas compter très longtemps sur les autres villageois partis avec lui. Il fait heureusement la rencontre de Madmartigan, incarné à l’écran par Val Kilmer. Ce personnage secondaire est intéressant : détenu dans une affreuse cage suspendue à la croisée des chemins, il se montre d’abord égoïste, peu fiable et dénué d’idéaux. Lui aussi sera transformé par la quête, jusqu’à devenir un brillant chevalier. On peut ainsi le rapprocher d’un autre personnage issu de l’esprit de George Lucas, à savoir Han Solo de la saga Star Wars, contrebandier converti à la bonne cause.
Comme c’est souvent le cas dans les grands films à succès américains, le film ne manque pas d’humour. Mais les gags ne sont pas excessifs, et ils n’empiètent jamais sur l’intrigue elle-même. Les deux lilliputiens Raoul et Franjean sont ainsi les comiques de service dans ce film, tout en se montrant aussi d’indispensables adjuvants pour notre héros. Ils assument, en somme, la même fonction que Timon et Pumbaa dans Le Roi Lion de Disney.
Bref, le film devrait plaire à tous ceux qui voudraient voir un bon film d’aventures, rempli de créatures fantastiques et de magie, mais qui parle aussi et surtout d’amitié, d’amour, de courage, et du fait d’oser se battre pour des valeurs qui méritent qu’on les défende. Pas si mal, non, pour un blockbuster ?
Willow, film réalisé par Ron Howard à partir d’une histoire de George Lucas, avec Val Kilmer et Warwick Davis, 1988.

Image d’en-tête : Pixabay.