Quand Michèle Lebesson parle aux araignées

Michèle Lebesson enseigne l’anglais à l’Université de Lyon. Soudain, un 28 avril, sa vie bascule : alors qu’elle s’apprêtait à rejoindre ses collègues universitaires, elle perd, pendant un instant, sa capacité à s’exprimer. Quelque temps plus tard, un grave cancer du cerveau — un glioblastome de grade IV — lui est diagnostiqué. Elle raconte son histoire dans La femme qui parlait aux araignées, publié en 2018 chez « Les impliqués éditeur ».

Le parcours d’une malade

Le bref ouvrage autobiographique témoigne du parcours d’une malade : les rendez-vous médicaux, les protocoles mis en place, les radiothérapies et chimiothérapies, avec leur cortège d’effets secondaires… Cette dimension documentaire est essentielle en ce qu’elle montre, de l’intérieur, ce que c’est que de souffrir d’une maladie grave. Grâce à ce témoignage, le citoyen, le médecin, le décideur politique disposent d’un point de vue qui n’est peut-être pas suffisamment entendu, celui du malade lui-même.

Résilience et dédramatisation

La couverture du livre de Michèle Lebesson

A la lecture de l’ouvrage, on ne peut qu’être frappé de la force morale de Michèle Lebesson. Celle-ci parvient à demeurer positive malgré les assauts de la maladie et les inévitables moments de découragement. L’ouvrage est rédigé avec un ton très léger. Les traits d’humour ne manquent pas.

Exemple : l’avantage d’avoir un cancer ? Vous pouvez « utiliser votre maladie pour envoyer promener tous ceux qui vous importunent et échapper aux invitations rasoirs ». Cet humour est salvateur. Il permet de dédramatiser les situations angoissantes. L’autrice compare le glioblastome à « un vrai acrobate de cirque » : « il monte, il descend, change de couleurs, fait des loopings, des envolées fulgurantes ». Michèle Lebesson montre comment elle a appris à vivre avec celui qu’elle nomme affectueusement « Glio ».

Les cinq conseils d’une patiente

Michèle Lebesson ne se pose pas en donneuse de leçons, en psychologue ou en guide spirituelle. Forte de son expérience, elle tient cependant à partager, en fin d’ouvrage, quelques conseils :

  • Ne pas chercher d’informations sur Internet : cela ne sert qu’à s’affoler davantage.
  • Ne pas se laisser envahir par le désespoir : facile à dire, me direz-vous. Michèle Lebesson a décidé, pour y parvenir, de pratiquer la sophrologie et le yoga, de suivre une psychothérapie, de s’aider des apports de médecines alternatives. Cela permet surtout d’avoir l’impression de tenir un rôle actif face à la maladie, de ne pas se contenter de subir un protocole imposé.
  • Ne pas se replier sur soi
  • Accepter l’aide des autres
  • Et enfin accepter sa maladie et la transformer en quelque chose de positif si vous pouvez. Michèle Lebesson a décidé de dépasser son arachnophobie, de se laisser réconforter par chiens et chats, de pratiquer le jardinage…

Bref, il s’agit là d’un ouvrage très positif, léger et agréable à lire, en même temps que très touchant. Il nous montre que, face aux grandes épreuves de la vie, nous pouvons trouver en nous la force nécessaire pour ne pas se laisser abattre.

Références de l’ouvrage
Auteur : Michèle Lebesson (née en 1961, agrégée d’Anglais et directrice des études à l’Université Lyon I)
Titre : La femme qui parlait aux araignées, ou l’araignée et le crabe. Récit.
Éditeur : Les impliqués éditeur (filiale de L’Harmattan)
Date d’édition : 2018
Lieu d’édition : Paris
ISBN : 978-2-343-14193-0

Image d’en-tête : Dessin d’une mygale dans un livre du XIXe siècle, trouvée sur Flickr.

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