Jacques Bonnaffé à la Cinémathèque

La journée de samedi dernier, 23 mars 2019, a été riche en manifestations poétiques. En effet, après un après-midi marqué par la lecture-performance de Charles Pennequin à la bibliothèque Nucéra, la journée s’est terminée en beauté avec l’intervention de Jacques Bonnaffé, accompagné par le saxophoniste François Corneloup, à la cinémathèque de Nice.

Le centenaire des studios de la Victorine

L’entrée de la cinémathèque de Nice (photo personnelle)

Si la cinémathèque a été choisie pour cette lecture de poésie, c’est pour rappeler que nous célébrons cette année le centenaire des studios de la Victorine. Depuis 1919, ces studios de cinéma ont été le cadre du tournage de très nombreux films, et non des moindres.

Aussi, les spectateurs, venus assister la projection des Visiteurs du soir de Marcel Carné, étaient-ils accueillis par la performance chorégraphique de Magali Revest, qui déambulait entre les sièges en déroulant une longue bobine de papier sur lesquels étaient inscrits les titres des films tournés à Nice.

Poésie et cinéma, une longue amitié…

Charlie Chaplin costumé en Charlot (Wikipédia, par P.D Jankens — Fred Chess, Domaine public, Lien)

Ensuite, Sandrine Montin, maître de conférences en littérature comparée à l’Université de Nice, a proposé une brève introduction destinée à souligner les liens qui, très tôt, ont rapproché la poésie et le cinéma.

Après la Première Guerre mondiale, il devenait difficile de faire aveuglément confiance au langage, lequel s’était compromis dans la propagande. Le cinéma, lui, était un art neuf, donc innocent, non entaché par la guerre. C’est peut-être cela qui explique, selon Sandrine Montin, l’engouement de tant de poètes pour cette nouvelle forme d’art.

Elle ajoute que c’est un poète qui a proposé de faire du cinéma le « sixième art », avant qu’il ne répare l’oubli de la danse, reclassant le cinéma en septième position.

Elle a également précisé que de très nombreux poètes, pourtant issus de pays différents, voyaient en Charlot, le personnage de Charlie Chaplin, le modèle du poète moderne. Ce qui est assez surprenant, quand on songe qu’il s’agissait de cinéma muet. Mais cela montre bien l’attrait des poètes pour le cinéma.

Une lecture vivante de poésie

Jacques Bonnaffé (Wikipédia, par Hervé Leteneur, CC BY-SA 3.0, Lien)

Place ensuite au spectacle, avec l’intervention de Jacques Bonnaffé. Ce comédien, connu pour ses lectures de poésie, notamment à la radio, mais aussi pour ses nombreux rôles théâtraux, cinématographiques et télévisuels, a proposé ce soir-là un très beau parcours dans la poésie d’aujourd’hui, en privilégiant des auteurs très concernés par l’oralité : Jean-Pierre Verheggen, Valérie Rouzeau, Charles Pennequin notamment. L’ensemble était très vivant. J’ai beaucoup apprécié la lecture d’un centon reprenant quelques-uns des vers les plus connus de la poésie française.

On sentait avec le saxophoniste François Corneloup une belle complicité. Ce dernier tirait de son instrument des sons inhabituels : il s’agissait de ponctuer le texte poétique par des échos allant du bruit à la mélodie en passant par le son, et non de proposer un spectacle indépendant. L’ensemble était très réussi, et le public ne s’y est pas trompé : une fois encore, il avait le sourire aux lèvres et des étoiles dans les yeux…

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