Loin de moi l’idée d’une sorte de police du langage qui viendrait sanctionner les moindres écarts de parole. Nous avons tous une façon particulière de parler, liée à nos origines, à notre profession, à notre tempérament. Cette diversité fait partie de la richesse de la langue française. Pourtant, certaines façons de parler relèvent bien, malgré tout, de l’erreur. Et, souvent, les personnes concernées ne semblent pas au courant. Florilège.
1. Non, les bus ne sont pas « blindés ».
J’avais déjà écrit un article pour rappeler que, non, les bus ne sont pas « blindés ». Ils sont, au mieux, bondés, c’est-à-dire que le nombre de passagers y est trop élevé.
2. La préposition « sur »
Un collègue sur Facebook me faisait récemment part de son agacement à voir la préposition « sur » utilisée à tort et à travers, notamment pour décrire le lieu où l’on sera — « La semaine prochaine, je serai sur Toulon ».
L’expression est également beaucoup employée par des vendeurs qui tentent de préciser ce que le client recherche. Du genre : « On est sur quelque chose de classique et branché à la fois », ou encore : « Avec ce produit, on va sur quelque chose de plus pointu et de plus haut de gamme ». Bref, c’est une expression très marketing, que l’on ferait bien de bannir de la conversation courante.
3. « Candidater »
Je déteste le verbe « candidater », qui est un néologisme parfaitement inutile puisqu’il existe le plus convenable verbe « postuler ». Pour plus de détails, je vous renvoie à mon article à ce sujet.
4. « Générer »
De même, on évitera autant que possible d’utiliser le verbe « générer » là où « engendrer » convient beaucoup mieux. « Cela engendre de la frustration » est quand même mieux que « Cela génère de la frustration », vous ne trouvez pas ?
5. « Des fois »
Beaucoup semblent ignorer que l’expression « des fois » appartient à un registre familier, et que dans une conversation courante il vaut mieux utiliser « parfois ».
6. « Je me rappelle de lui »
Rappelons que le verbe « se rappeler » est transitif direct, et que par conséquent l’on se rappelle quelque chose, tandis que le verbe « se souvenir » est transitif indirect, et que par conséquent l’on se souvient de quelque chose. Souvenez-vous-en ! Rappelez-vous-le !
7. « Comme même »
L’expression « comme même » résulte d’une déformation de l’expression « quand même ». Cette dernière est, de toute façon, assez familière. On préférera dire : « malgré tout ».
8. « Malgré que »
Le mot « malgré » précède généralement un groupe nominal : « Il est allé travailler malgré sa grande fatigue. » Si l’on veut utiliser une forme verbale, c’est « bien que » qu’il faut employer : « Il est allé travailler bien qu’il était très fatigué. » En revanche, malgré que est fautif, sauf dans l’expression « malgré qu’il en eût ».
9. « Impacter »
Souvent employé à tort pour dire impliquer, concerner, avoir des conséquences sur.
10. Futur et conditionnel
Une erreur que je vois beaucoup dans des SMS est la confusion entre le futur et le conditionnel. Aussi faut-il rappeler que, à la première personne, la désinence du futur est en -ai et non en -ais.
11. « Davantage » s’écrit en un seul mot
Autre erreur que je vois souvent : on n’écrit pas « d’avantage » mais « davantage », en un seul mot.
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Voici quelques exemples qui me sont venus en tête. Si vous avez d’autres idées, n’hésitez pas à les proposer en commentaire !
« Je me suis permise de… » (quand c’est une femme qui parle)
ou « je me suis faite enguirlander » (toujours quand c’est une femme qui parle).
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