Ce sera dans la capitale héraultaise que la revue Nu(e), fondée en 1994 par Béatrice Bonhomme et Hervé Bosio, fêtera ses 23 ans.
Pour l’occasion, un colloque, accompagné de lectures, de rencontres, d’une exposition et d’un récital, aura lieu à l’Université Paul Valéry de Montpellier, ainsi qu’à la Maison de la Poésie Jean Joubert et à la salle Guillaume-de-Nogaret.
Une belle longévité
Fondée à Nice en 1994, la revue Nu(e) fait la preuve d’une belle longévité. En effet, animer une revue et la faire connaître n’est pas facile, surtout lorsqu’il s’agit d’un sujet aussi peu médiatique que la poésie contemporaine. Le colloque sera ainsi, notamment, l’occasion de présenter ce travail de l’ombre qu’est la gestion au quotidien d’une revue de poésie, dont on n’est pas toujours conscient lorsque l’on ne connaît que le produit fini.
La revue Nu(e) a été fondée par Béatrice Bonhomme, professeur de Littérature française du XXe siècle à l’université de Nice, elle-même poète, et Hervé Bosio, qui de son côté enseigne la langue allemande.
Les premiers numéros comportaient une couverture bleue unie, dont la couleur évoquait les cahiers d’écoliers, simplement ornée d’un rectangle plus clair où s’inscrivait le nom de la revue. Cette simplicité esthétique illustre l’esprit de la revue, qui se réclame de la nudité. Les numéros suivants ont conservé ce format, mais décliné dans divers tons de couleurs, afin de mieux marquer la spécificité de chaque numéro.
La rencontre de la poésie et des arts plastiques
Les fondateurs de la revue espéraient ainsi offrir à la poésie contemporaine un espace où poètes, critiques, mais aussi artistes plasticiens, pourraient se rencontrer et se faire connaître. Ils revendiquent un esprit d’ouverture à toutes les formes de poésie, pourvu qu’elles soient de qualité.
L’importance accordée aux arts plastiques fait un peu l’originalité de la revue. Le choix d’un papier glacé qui permet la reproduction fidèle d’œuvres d’art autorise poètes et artistes à se rencontrer au fil des pages. De fait, le dialogue et la rencontre entre poésie et peinture constituent l’un des thèmes de recherche approfondis par Béatrice Bonhomme, en même temps qu’une composante de sa pratique poétique. Les gravures de Serge Popoff illustrent ainsi certains de ses recueils.

Depuis 1994, de grandes voix de la poésie contemporaine ont contribué à des numéros de la revue. On trouvera ainsi des contributions, des poèmes, des articles critiques, des entretiens, de nombreux poètes parmi lesquels Philippe Jaccottet, Salah Stétié, Daniel Leuwers, Daniel Biga, Jacques Réda, Jean-Pierre Lemaire, Bernard Vargaftig, Michel Deguy, Michel Butor, Yves Bonnefoy, Marie-Claire Bancquart, James Sacré, Lorand Gaspar, Mahmoud Darwich, Henri Meschonnic, Giovanni Dotoli, Jean-Claude Renard, Michel Collot, Antoine Emaz, Jude Stéfan, Henry Bauchau, Jacques Ancet, Esther Tellermann, Yves Charnet, Benoît Conort, Pierre Caizergues, Pierre Dhainaut, Gaston Puel, Marie Etienne, Jean-Michel Maulpoix, Bernard Noël, Claude Ber, Gabrielle Althen, Philippe Beck, Jean-Claude Pinson. On notera que le dernier numéro de la revue est consacré à la poésie roumaine contemporaine (n°63).
Pour en savoir plus
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Le campus de l’Université de Montpellier (Wikipédia) Le colloque de Montpellier aura lieu les jeudi 19, vendredi 20 et samedi 21 octobre 2017, à l’Université Paul Valéry, mais aussi à la Maison de la Poésie et à la salle Guillaume-de-Nogaret.
- Le site de la revue Nu(e) permet de consulter la liste des numéros déjà parus ainsi qu’une présentation de la revue : http://revue-nue.org.
- Je vous signale enfin les articles de ce blog qui évoquaient également la revue Nu(e) :
- L’image d’en-tête provient de Wikipédia.
6 commentaires sur « La revue Nu(e) fête ses 23 ans à Montpellier »