D’où vient notre alphabet ? Facile, c’est l’alphabet latin, c’est donc qu’il nous vient des Romains. D’accord, mais les Romains, eux, d’où vient-il, leur alphabet ?
— Eh bien, les Romains, eux, ils l’ont emprunté aux Étrusques, un peuple de l’Italie antique.
— D’accord, mais les Étrusques, ils l’ont pris où, leur alphabet ?
— Eh bien, ils l’ont emprunté aux Grecs.
— Ah, bon ? Et les Grecs, ils l’ont trouvé comment, leur alphabet ?
— Eh bien, ils l’ont emprunté aux Phéniciens, un peuple de l’Antiquité qui vivait à peu près à l’endroit où se trouve aujourd’hui le Liban.
— D’accord, mais les Phéniciens, ils l’ont trouvé comment, leur alphabet ?
— Eh bien, on peut considérer qu’ils en sont les inventeurs. Bien sûr, ce n’est pas une invention qui est apparue du jour au lendemain. On pense qu’il a évolué à partir de l’écriture hiéroglyphique égyptienne. Mais là où les signes hiéroglyphiques notaient des idées (on dit que ce sont des idéogrammes), les signes alphabétiques notent des sons. On pense que le protosinaïtique représente une transition entre le hiéroglyphe égyptien et l’alphabet phénicien (XVe siècle avant J.-C.).
— Est-ce que l’on peut faire correspondre un hiéroglyphe égyptien avec une de nos lettres d’aujourd’hui ?
— C’est souvent le cas. La lettre A, par exemple, vient d’un hiéroglyphe en forme de tête de bœuf.
— En forme de tête de bœuf ? Mais ça ne ressemble pas du tout…
— Eh bien, mets ton A à l’envers. Qu’est-ce que tu obtiens ?
— Un ∀. C’est vrai que ça ressemble beaucoup plus ! On voit même les cornes !
— C’est vrai. Et d’ailleurs, on peut trouver dans l’encyclopédie Wikipédia un tableau qui résume les transformations graphiques de la tête de bœuf aux différents alphabets modernes :


— En est-il en est de même pour la plupart des autres lettres de l’alphabet ?
— Oui. Si tu consultes l’article concernant chaque lettre sur Wikipédia, tu pourras voir le dessin des hiéroglyphes correspondants !
— Mais les autres alphabets, ils viennent d’où ?
— Eh bien, un certain nombre vient de cet alphabet phénicien qui est un peu le papa des alphabets. L’araméen, qui en est une adaptation, engendrera les alphabets arabe et hébreu, ainsi que les alphabets pehlevi et sogdien, qui donnèrent eux-mêmes naissance aux alphabets turco-mongols. On pense également que plusieurs alphabets d’Inde, dont celui utilisé pour transcrire l’hindi, ont une lointaine origine phénicienne. Quant aux écritures du Tibet, de la Thaïlande, du Cambodge et du Laos, elles dériveraient de ces alphabets indiens.
— Wahou ! Ça fait beaucoup d’alphabets qui viennent des Phéniciens !
Sources :
- Sur la naissance et l’évolution des alphabets : Collectif, L’Epopée des découvertes et des inventions : De l’Âge du Fer à l’Âge des Ténèbres (de 1200 av. JC à 1000), Bagneux, Sélection du Reader’s Digest, 2005, p. 28-32.
- Sur les changements graphiques depuis le hiéroglyphe jusqu’à la lettre latine : Wikipédia.
- Image d’en-tête : Pixabay.
un article léger, c’est amusant…
Merci
et toujours intéressant!
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