La littérature étrangère de langue française

L’une des particularités de la deuxième moitié du XXe siècle est d’avoir vu se multiplier une importante littérature de langue française, en dehors du territoire français. La raison en est antérieure, puisque la présence de la langue française sur les cinq continents s’explique par l’histoire de la colonisation. Le fait est qu’aujourd’hui, on ne peut guère parler de la littérature française, sans évoquer également celle qui se produit hors de « l’Hexagone ».

Un pan méconnu de la littérature française

Léopold Sédar Senghor, par Erling Mandelmann (Wikipedia, CC)

Ignorer ces littératures plus lointaines, c’est se priver de tout un pan de notre culture, qui demeure sans doute relativement méconnu, en tout cas moins enseigné.  C’est pourquoi les récentes Histoires de la littérature ne manquent pas de tenir compte de ce qui s’écrit en français sur les cinq continents.

C’est ainsi que, dans son ouvrage intitulé La littérature française et francophone de 1945 à l’an 2000, paru en 2003 chez L’Harmattan, Eliane Tonnet-Lacroix consacre un chapitre de chacune des grandes parties à l’espace francophone. Ce qui correspond à environ un quart des chapitres de l’ouvrage !

Il ne faut pas non plus (même si cela ne relève pas de la même problématique) négliger les auteurs qui choisissent individuellement d’écrire en français, pour des raisons qui leur sont propres. C’est en particulier le cas de plusieurs dramaturges du Nouveau Théâtre : Samuel Beckett, Eugène Ionesco, Arthur Adamov, Fernando Arrabal.

Le manuel scolaire Histoire de la littérature française – XXe siècle – Tome 2, paru chez Hatier dans la collection « Itinéraires littéraires » sous la direction de Jean-Michel Maulpoix, ne manque pas de faire la part belle aux littératures nées sous des horizons plus lointains. C’est dans cet ouvrage, qui propose des extraits, que j’ai pu lire, entre autres, quelques pages d’un Albert Memmi, d’un Tahar Ben Jelloun, d’un Tchicaya U Tam’si, sans oublier, bien entendu, Léopold Sédar Senghor.

Ni franco-centrisme, ni régionalisme

Si l’on en croit Eliane Tonnet-Lacroix, une tendance marquante de la littérature francophone la plus récente est la volonté de se libérer « de tout “francocentrisme” » (p. 363). En d’autres termes, la littérature étrangère de langue française revendique sa propre originalité, sans être contrainte de s’inscrire dans la continuité des modèles français. Ce faisant, elle tente également d’éviter l’écueil du régionalisme : l’affirmation d’une identité locale ne doit pas empêcher de prétendre à l’universalité.

Chers lecteurs, quelles recommandations feriez-vous ?

Chers lecteurs, si vous avez lu des auteurs francophones, lesquels nous recommanderiez-vous ? N’hésitez pas à partager vos coups de cœur avec nous dans l’espace des commentaires. Y a-t-il des écrivains que vous souhaiteriez faire connaître ? La parole est à vous !


Image d’en-tête : Un planisphère (Pixabay, libre de réutilisation)

3 commentaires sur « La littérature étrangère de langue française »

  1. Eh bien, je recommande deux auteurs canadiens qui m’ont laissée par terre et dans deux genres très différents. Il y a d’abord une trilogie canadienne de Marie Laberge « Le goût du bonheur » (et je laisse à dessein l’accent circonflexe sur le « u ») dont le nom à l’eau de rose n’indique pas l’ampleur de la thématique abordée (la condition de la femme). Le deuxième, c’est Beauchemin et son « Jour des corneilles » dont le vocabulaire en partie inventé soutient un récit bouleversant. Voici, voilà… Je me demande si « Littérature étrangère de langue française » est un titre bien choisi. « Littérature de langue française » me semble plus adéquat. C’est bizarre de se sentir « étrangère » alors que ma langue maternelle est le français…

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    1. Bonjour. Merci pour votre commentaire. C’est vrai que ce titre sonne un peu bizarre, mais d’un autre côté il fallait bien indiquer, dès le titre, que je parlais non de la littérature française en général, mais bien de la littérature produite en dehors du territoire français. Certains parlent de « littérature francophone », mais après tout les Français sont aussi francophones… Bref, je ne suis pas sûr qu’il y ait d’expression totalement heureuse.

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