La revue en ligne Loxias, éditée par le Centre Transdisciplinaire d’Épistémologie de la Littérature et des Arts Vivants (C.T.E.L.), vient de faire paraître un dossier concernant les liens entre la littérature et l’écologie. Je vous en propose ici un rapide compte-rendu.
Qu’est-ce que Loxias ?

Loxias est une revue en ligne. Elle doit son nom à l’un des surnoms du dieu grec Apollon, loxias, l’oblique, attribué « à cause de la teneur polysémique de ses oracles ». La revue souhaite ainsi insister sur le caractère polysémique de la littérature, en privilégiant des approches transdisciplinaires. Cette revue est publiée par le C.T.E.L., qui est un centre de recherches consacré à la littérature et aux arts vivants.
Le cinquante-deuxième numéro de la revue traite ainsi de « (re)lectures écocritiques », en proposant de penser « l’histoire littéraire à l’épreuve de la question environnementale ».
Qu’est-ce que l’écocritique ?

Selon l’éditorial signé Justine de Reyniès, l’écocritique, née outre-Atlantique, est un vaste ensemble de perspectives et de méthodes qui ont en commun la « volonté d’interroger le rôle joué par les langages artistique et littéraire dans la formation d’une conscience écologique ».
Aussi se situe-t-elle plutôt du côté de l’anthropologie ou des études culturelles que de la littérature proprement dit, puisque les œuvres littéraires ne sont souvent étudiées que comme des témoins de préoccupations environnementales extra-littéraires. Cependant, une œuvre littéraire ne saurait toujours se réduire à un manifeste écologique : c’est pourquoi il s’agit plus largement de penser la place de la nature dans la littérature, y compris en dehors du corpus de la littérature écologiste engagée, et y compris dans des œuvres antérieures à l’émergence des idées écologistes.
Que trouvera-t-on dans ce dossier ?
On comprend donc le sous-titre de « relectures » de ce dossier : il s’agit de relire l’histoire littéraire à la lumière de ce que l’on sait aujourd’hui de l’écologie. La problématique est, d’une part, de considérer la façon dont la littérature s’est positionnée par rapport à l’appareil conceptuel qui a permis la « domination technico-scientifique de la nature » par l’Homme. D’autre part, se pose une autre question : peut-on continuer à faire de l’histoire littéraire comme avant la crise environnementale ?
Aussi Justine de Reyniès distingue-t-elle deux types de contributions : d’une part, celles qui réinterrogent des œuvres du passé (y compris des œuvres très anciennes) à la lumière d’une interrogation écocritique, d’autre part, celles qui étudient des œuvres littéraires au contraire très récentes, en tentant de les situer dans un mouvement historique de fond.
Pour en savoir plus

Le numéro de Loxias est consultable gratuitement à l’adresse suivante : http://revel.unice.fr/loxias/index.html?id=8227. Les contributions portent sur des auteurs aussi divers que Alexander von Humboldt, Marcel Pagnol, Jean-Jaques Rousseau, Albert Camus, J.M.G. Le Clézio…
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