Antoine Émaz est un poète français contemporain né en 1955. Je suis loin d’avoir parcouru l’ensemble de son œuvre poétique, mais ce que j’en ai lu a suffi pour me convaincre. Petit parcours dans la poésie d’Antoine Émaz…
Le préfacier d’Une histoire de bleu
La première fois que j’ai rencontré le nom d’Antoine Émaz, c’était sur la couverture d’Une histoire de bleu de Jean-Michel Maulpoix, dans sa réédition chez Gallimard (2005, coll. « Poésie »). En effet, il en a écrit la préface. J’ai trouvé très justes les mots employés par Antoine Émaz pour décrire la poésie de Jean-Michel Maulpoix. Vous retrouverez aussi le nom d’Antoine Émaz sur le site Poezibao, à laquelle il contribue régulièrement.
Le quotidien dans toute sa simplicité
Mon premier contact avec la poésie d’Antoine Émaz s’est fait dans le numéro que la revue Nu(e) lui a consacré en septembre 2006. Très peu de mots, des lignes brèves, décrivent un quotidien perçu dans toute sa simplicité. Pas de majuscule ni de ponctuation, comme si la parole se dépouillait de tout artifice. L’un des poèmes s’intitule « Normal » :
« Normal
fin de semaine on est
à bout de souffle sans raison
dans le jardin
tout est très calme
et seulon va dans le jardin
le ciel bleu le prunus
cette fin d’été diluée
avec moins de lumière
chaque journormal »
Nu(e), n°33, septembre 2006, p. 81.
Le titre du poème, qui est aussi son dernier mot, traduit un ancrage dans la réalité la plus quotidienne, la plus banale. Rien d’extraordinaire, en effet, dans le fait de se promener dans son jardin, dans une fin de semaine d’été. Et pourtant, Antoine Émaz a su faire de ce moment banal un véritable poème, par la contemplation de cet instant « très calme ».
Si le vocabulaire est très simple, il ne faudrait pas croire que le poème est pour autant « sans style ». On peut remarquer une tendance à la juxtaposition : « on va dans le jardin / le ciel bleu le prunus ». Il n’y a pas ici de description construite, scénarisée, juste quelques mots qui dessinent l’épure d’un décor. Dans la phrase « tout est très calme / et seul », l’adjectif « calme » qualifie bien sûr l’endroit, le jardin calme. Mais l’adjectif « seul », lui, semble plutôt s’appliquer au narrateur, dont la présence n’apparaît qu’à travers le pronom « on ». On peut donc y voir une hypallage.
Pour en savoir plus
Sur le site Internet de Jean-Michel Maulpoix, vous trouverez :
- Un texte d’Antoine Émaz, auparavant paru dans la revue Le Nouveau Recueil ;
- Une lecture critique de l’un de ses recueils, Os, par Delphine Langlet.
- Une lecture critique, par Yves Humann, de son recueil Caisse claire.
Et Antoine Émaz a fait l’objet de l’une de nos « citations du jour », vous la trouverez ici.
(Image d’en-tête : un prunus, WikimediaImages, Pixabay, libre de réutilisation)
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