Plusieurs fois par an, le château de Mouans-Sartoux résonne de voix poétiques. Une centaine environ de convives se réunissent, dans une ambiance chaleureuse, autour d’un poète invité, accompagné de musiciens. Vendredi soir, 20 novembre, c’était le poète Daniel Biga qui était l’invité de Pierre-Jean Blazy et de son association, les Mots d’Azur.
Rencontre avec le public

Daniel Biga a partagé avec le public des extraits de Le sentier qui serpente, suite de haïkus parus en 2015 chez Tarabuste, et de Alimentation générale, recueil publié en 2014. Après ce premier temps de lectures en musique, une scène ouverte à qui souhaite lire, réciter ou chanter permet de rapprocher artistes invités et convives, avant que les uns et les autres ne se rejoignent lors du buffet qui vient clore la soirée.
C’était donc une très belle occasion de découvrir ce poète niçois, qui est l’une des voix marquantes de la poésie française contemporaine. Lié au Nouveau Réalisme, proche des événements de Mai 68, il est connu pour proférer une poésie de la vitesse, de la révolte, amie du prosaïsme et du cri, ce qui ne l’empêche pas de célébrer le monde, notamment dans les haïkus qu’il a lus ce soir-là. A l’écoute de ce poète, il m’est revenu en mémoire ce propos de Jean-Michel Maulpoix que je citais tout récemment sur ce blog, et qui me semble pouvoir s’appliquer aussi à Daniel Biga : «Un écrivain est un homme que sa révolte même doit conduire à acquiescer à la condition terrestre».
Des haïkus pour les quatre saisons

(Wikipédia)
De fait, les haïkus du Sentier qui serpente présentent autant d’instants fugitifs où le quotidien laisse place à une forme d’émerveillement. Organisés autour des quatre saisons, ils donnent à lire une année de joies simples au contact de la nature : « objectif / de la contemplation voir voler / pétales du cerisier« . Tantôt une interjection familière (« la rose tendre / neuve bon app. / le frelon ! »), tantôt un humour léger (« quand le sourire est là / sort le petit oiseau / qu’on ne voit jamais »), ou encore quelques mots en patois, nous rappellent que la poésie n’a pas besoin de grandiloquence, pourvu qu’elle soit sincère. Voilà des poèmes qu’il est bien agréable d’égrener, et qui nous rappellent à la beauté de l’existence que nous négligeons trop souvent.

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