« Il est intéressant, voire passionnant, de constater que les mots que nous utilisons tous les jours ont une histoire millénaire. » On le voit, le mot voire sert à surenchérir, et son sens est celui de la locution « et même ». Il est souvent mal orthographié, par confusion avec le verbe voir, avec lequel il n’a pourtant aucun rapport. L’adverbe voire est en effet issu de l’adverbe latin vera, formé sur le neutre pluriel de l’adjectif verus signifiant « vrai », comme le rappelle Alain Rey dans son Dictionnaire historique de la langue française.
On notera que l’expression « voire même » est pléonastique, et qu’il est préférable de se contenter du seul « voire ». Cependant, cette expression est attestée depuis le XVIIe siècle, aussi vous pardonnera-t-on de l’employer (selon le dictionnaire d’Alain Rey, c’est un souci de « puriste »).
Le mot « voire » étant destiné à renforcer son propos, j’ai l’impression que tout se passe comme si l’on ne l’avait jamais assez renforcé, et que l’on était ainsi tenté de multiplier les mots de même sens, pour bien appuyer son propos.
Pour prendre un autre exemple, il est bien connu que le mot « aujourd’hui » est issu de l’expression pléonastique au jour d’ui, où « ui » vient du latin hodie, lui-même formé sur dies « le jour ». Si bien que, lorsqu’on dit « au jour d’aujourd’hui », on fait un double pléonasme!
(Source : Alain Rey (dir.), Dictionnaire historique de la langue française, Le Robert, 1992, rééd. 2006. Image d’en-tête : Un manuscrit, Pcdazero, Pixabay, libre de réutilisation.)
A reblogué ceci sur Des Moulins à paroles (M@P).
J’aimeJ’aime
Lire sur « spiritualité,politique,économie.erlande.com: »la révolution sémantique et la révolutions dans la rue »-première ébauche encore mais déjà parlante!
J’aimeJ’aime