Henri Meschonnic (1932-2009) est un poète, linguiste et traducteur français, et ces trois activités sont unifiées par la notion, centrale pour lui, de rythme, qui se retrouve tant dans ses poèmes, dans sa réflexion théorique et dans ses traductions.
Henri Meschonnic et le rythme
Pour résumer de mémoire les principales positions de Henri Meschonnic sur le rythme, je dirais que :
- le rythme n’est pas seulement un ornement du discours, il en est une dimension essentielle et indissociable ;
- le rythme est une réalité qui n’est pas réservée à la poésie mais qui est propre à tout discours ;
- le rythme est indissociable de l’homme, le « sujet », et de son historicité ;
- le rythme, par conséquent, ne se réduit pas à la métrique (comme ses remarques sur l’étymologie du mot, à la suite de Benveniste, le rappellent) ;
- le rythme peut être noté à l’aide de différents symboles correspondant aux accents de fin de groupe, aux accents prosodiques, et aux éventuels accents métriques.
Les traductions de la Bible
Henri Meschonnic était donc convaincu qu’il importait de traduire la Bible en prenant en compte cette dimension rythmique. Sur le papier, le rythme est inscrit par Meschonnic à l’aide de choix typographiques particuliers. Mais le rythme est aussi quelque chose qui s’entend.
C’est pourquoi je vous propose de jeter un œil au site Pileface (consacré à Philippe Sollers), où l’on peut non seulement lire les premières pages de la Genèse traduites par Meschonnic, mais aussi écouter le traducteur lire le texte en hébreu et en français, grâce à une série de documents audio disponibles sur le site.
C’est l’occasion de redécouvrir ce passage très célèbre de la Bible, à travers cette traduction qui est celle d’un poète.
(Image d’en-tête : La bibliothèque de livres anciens du Trinity College à Dublin, Nic McPhee, Wikimedia Commons, libre de réutilisation)
Nous voilà conviés à lire la Bible maintenant… Quelle perte de temps et surtout véhiculer ce gros ramassi de mensonges c’est navrant .
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On peut aussi la lire comme un poème épique. Et puis la réflexion de Meschonnic sur le rythme est loin d’être sans intérêt.
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Pour une fois,excellent choix.Félicitations!
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