Le poème d’à côté (3) : Arthur Rimbaud

On ne présente plus Arthur Rimbaud, jeune poète ardennais devenu avec le temps un véritable mythe, génie précoce et adolescent provocateur. L’un de ses plus célèbres poèmes est le Dormeur du val, où le « soldat » étendu au sol a « deux trous rouges au côté droit ». Tournons donc la page, pour lire le poème suivant, beaucoup moins célèbre…

AU CABARET VERT,
cinq heures du soir

Depuis huit jours, j’avais déchiré mes bottines
Aux cailloux des chemins. J’entrais à Charleroi.
– AU CABARET-VERT : je demandai des tartines
De beurre et du jambon qui fût à moitié froid.

Bienheureux, j’allongeai les jambes sous la table
Verte : je contemplai les sujets très naïfs
De la tapisserie. – Et ce fut adorable,
Quand la fille aux tétons énormes, aux yeux vifs,

– Celle-là, ce n’est pas un baiser qui l’épeure ! –
Rieuse, m’apporta des tartines de beurre,
Du jambon tiède, dans un plat colorié,

Du jambon rose et blanc parfumé d’une gousse
D’ail, – et m’emplit la chope immense, avec sa mousse
Que dorait un rayon de soleil arriéré.

Arthur RIMBAUD, « Au Cabaret-Vert » (1870),
dans Poésies, Une Saison en Enfer, Illuminations,
Paris, Gallimard, Folio Classique, 1999, p. 71.

Deux quatrains, deux tercets : voilà donc un sonnet. Mais un sonnet pas comme les autres! Regardez les ponctuations en milieu de vers, observez les rejets et les contre-rejets : la structure du vers est à ce point bouleversée que la forme sonnet est assez peu perceptible à l’oral. Ce choix convient bien au sujet parfaitement prosaïque du poème. Écoutez bien :

On entend bien, à la lecture, le ton prosaïque du poème : il ne s’agit ici de rien d’autre que de commander, dans un cabaret, des tartines de pain beurré avec du jambon. D’un point de vue gastronomique, on reconnaîtra qu’on fait difficilement plus simple et plus populaire. Et ce que le poète « contemple », ce n’est pas une œuvre d’art, mais la « tapisserie » et ses « sujets très naïfs ». En fait, si Rimbaud avait écrit ce poème aujourd’hui, il aurait décrit une commande au McDo.

Et le poète insiste lourdement : comptez le nombre de fois où il évoque cette fameuse tartine de beurre avec du jambon ! Une fois dans la première strophe, une nouvelle fois dans la troisième, et une troisième fois dans la dernière. Nous voilà prévenus : il n’y a pas de véritable progression dans le poème, tout entier consacré à cette banale commande. Voilà donc ce que veut sans doute montrer Rimbaud : on peut faire de la poésie avec des sujets prosaïques.

Outre la tartine, il y a la serveuse, « fille aux tétons énormes, aux yeux vifs ». Et le poète nous fait un clin d’œil en s’exclamant : « Celle-là, ce n’est pas un baiser qui l’épeure ! ». Autrement dit, le ton est celui de la conversation de bistrot, mais en alexandrins !

Et regardez à présent comment Rimbaud décrit sa bière : il parle d’une « chope immense, avec sa mousse / Que dorait un rayon de soleil arriéré ». Vous ne trouvez pas que, « immense », c’est un peu excessif, pour une chope de bière ? Cela participe d’un registre héroï-comique : le sujet, trivial, est ici grandi, au point que la bière et sa mousse deviennent une petite merveille, sublimée par le soleil couchant.

C’est ainsi que le poète peut se dire « bienheureux » : il célèbre le plaisir tout simple d’allonger ses jambes sous la table en mangeant des tartines arrosées de bière, à la lumière du soir.

Alors, la prochaine fois que vous commandez un sandwich, pensez à Rimbaud !


(Image d’en-tête : L’Absinthe, Degas, Wikimedia Commons, libre de réutilisation)

31 commentaires sur « Le poème d’à côté (3) : Arthur Rimbaud »

  1. Il me semble que dans le Nord tout comme en Belgique en effet les choppes de bières sont immenses comparées à nos dérisoires demi de pression . Il parait qu’en Irlande c’est pire encore…

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      1. Vraiment très intéréêssant!Liste de quelques poètes non convenus:Pierre-Jean Jouve;Pierre Emmanue;Loys Masson;Léopold SedarcSenghor;Jean Amrouche;Germain Nouveau;Pierre Reverdy;Luc Estang;Max Jacob;Saint Pol Roux le Magnifique;Marie Noël;Jules Supervielle;Andrée Chedid;Francis Jammes;De La Ville-Miremont;à l’étranger:Miguel de Unanumo;José Bergamin;Gertrud Von Le Fort;Sainte Edith Stein;Coventry Patmore;Georges Manley Hopkins;T.S. Eliott;Bienheureux John Henry Newman;jadis:Marie de France;Christine de Pisan;Sainte Hildegarde Von Bingen;Saint Jean de la Croix;etc,etc:tous catholiques.

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  2. Il ne manquait plus que celui-là pour contraindre à la Sainte Trinité des poètes maudits!Donnez-nous donc le mal de lire d’Etiemble,un esprit libr,ui et d’une connaissance formidable de la Chine,notamment, »Le mythe Rimbaud » en trois volumes où il décortique ,non pas le pauvre adolescent,inverti,tos=xicomane,révolté médiocrement mais le mythe que des petits-bourgeois,en général foncionnaires,pour se donner de grands airs.la seue qui v

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    1. Oui, cette rubrique est précisément consacrée à des poèmes mineurs d’auteurs majeurs. Mais rassurez-vous, nous nous aventurerons ensuite dans des territoires moins convenus…

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  3. En plus de tout,les commentaires sont coupés et envoyés à l’insu de leur auteur,pire que chez twitter.Bref,la seule oeuvre qui vaille de ce « mystiqiue à l’état sauvage »-Claudel-est « une saison en enfer »,titre qui veut bien dire ce qu’il dit et est un adieu à des pitreries mortifères d’un adolescent;ensuite,Harrar et trafic d’armes!

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    1. Désolé que vous ayez rencontré ce problème de commentaires, moi ça ne m’est jamais arrivé. Et en ce qui concerne les Poésies en vers de Rimbaud, elles ne sont pas si simples que ça, et ne se réduisent pas toutes à des pitreries, même si c’était, aussi, un aspect totalement revendiqué et assumé par le poète. En tout cas, merci pour votre commentaire !

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  4. Ben dit donc , je vois que Rimbaud est mal compris de certains commentateurs . Dommage de passer à côté d’une œuvre si subtile . Certes Rimbaud n’est pas le seul dans ce cas , mais comme pour d’autres génies foudroyants et précoces il reste exceptionnel . Ah oui , bien sûr , ses petits trafics… Que voulez-vous tout le monde n’est pas un Saint 😉 Et que pensez alors de Villon ? Croyez-vous qu’un individu doit être merveilleux en tout pour être génial ? Alors dans ce cas mettez tout Céline à la poubelle et même une grande majorité d’auteurs à commencer par Rabelais qui oscillait entre fumette et « dive bouteille » – faut bien rigoler .

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    1. Villon est mille fois supérieur à Rimbaud et n’a pas appartenu aux coquilards,même s’il les défend superbement d’ailleurs et n’est pas non plus paricuièrement précoce.Quant aux raisons de sa mort,nous l’ignorons, pas comme celle de Marlowee, et il est peut-être mort fort paisiblement ou retiré des affaires;enfin son poème sur sa mère n’en fait en rien un « voyant » ou je ne sais quel subversif.Pour Céline,vous tombez à nouveau fort mal,ayant lu des textes que vous n’avez certainement pas lus comme « l’Egise » et mon admiration s’arrêtant,avec le temps,à son style,sa prétention d’être « un homme de l ‘être » étant fort présomptueuse et « son émotion pure » fort limitée.Quant à Rabelais c’est un épouvantable raseur dont je suis sûr que vous n’avez pas lu « lae quart livre » car presque personne ne l’a,lu et pas non plus l’ouvrage de Lucien Fèbvrev « La religion de Rabelais » beaucoup plus nuancé que les lieux-communs à son sujet.Bref,vous n’^tes qu’un banal conformiste à la mode du temps,ce qui n’est certes pas mon cas car je connais bien d’autre temps que celui-là et moins médiocre.

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      1. Erlande , et bien faites donc connaitre ces temps que vous considérez comme moins médiocre . Et il serait avantageux que dressiez une liste de ces poètes non-convenus que vous avez à la tonne , n’est-ce pas là un des services qu’Internet peut nous rendre ? Merci.

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        1. J’ai commencé à le faire ,me semble-t-il,non?Quant à ce site je n’y ai strictement rien appris ou découvert que des ruines d’un autre âge,rapetassées tant bien que mal, »le crépuscule des vieux »-Bernanos!La répétition des mêmes vieilleries est une propagande usée jusqu’à la nausée!

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      2. Je voulais revenir à votre comparaison . Vous m’en excuserez mais le rapport entre Villon et Rimbaud est ténu pour ne pas dire exagéré . Villon est encore un poète de l’époque médiévale ; Rimbaud , comme vous le savez , appelait déjà les Surréalistes. Même si on peut trouver entre eux des rapports commun comme l’homosexualité et quoique vécu de façon très différente. Par ailleurs j’ai parcouru un choix de textes de la fin du moyen-âge évocant la mort « Poèmes de la mort » chez 1018 . Le dernier texte fut écrit en 1486 . Rabelais naquit en 1494 . Ses livres en appelaient déjà à la fin de l’époque médiéviste . Celà dit que vous trouviez Rabelais raseur est votre droit le plus strict mais celà n’engage que votre point de vu , que moi je ne retiens pas . De la même manière pour ce qu’il en est de votre jugement de Rimbaud . Mais en matière de poésie je préfère la lecture des contemporains tel que Danielle Collobert et Sylvia Plath par exemple .

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        1. Merci pour votre réponse qui au moins est argumentée!Voici les miens:1 la poèsie a connu,et c’est norma,la même décomposition que kes autres art parce que a metaphysyque,mère deb tout,l’a connueausi,du solide eéalisme de Saint Thomas d’Aquin à la déconstruction de Deirrida où tout s’évapore on ne sait où,la personne humaine comme le reste,un véritable « précis de décomposition » à la Cioran,Sylvia plath et sa vie épouvantabl en étant unnbonn xemple;Sic la modernité,la post-modernité,la contemporanéité-sans passé ni futur ,c’est cela -et c’est en effet cela,non seulement je n’en veux pas un instant,ce qui est trop subjectif,mais cette course à la mort est, letrait,eeffet,caractéristiqy=ue de notre teps dans tous les dommaaines mais je la sais-et non-crois fausse en tout car un refoulement radical de la réalité qui s’achève par la culture de mort ,triomphante partout.Mais il,y un hic et il est de taille,seuls les occidentaux bourgeois,repus,apathiques Mais
          veulent pas maisCZ BR6R4 ,et c’est heureux ,les, peuples non pas jeune car nous ne savons doc ils remontent dans etemps n’en ayant pas des monuments au vrai sens du mot,témoignages,mais parcden que sortant grâce au chistuianisme essentiellement et son ersatz l’Isam,sortent de leur vallée de la mort,et veulent vivre,eux,au grand solide de la vérité, un soleil symboiique du dieu vivant et vrai qi,lesa tirésbdes tèbres alors qes les occidentaux archaïques etb rétrogrades veulent de tout etv putôt la mort que la véritéet dab=ns un dernierveffort d’unimpérialisme,extenué poussenàn entraînerncs éreb=nouvelés »vdans leurnpropre décréopiy(tde comme,poloiquement cettte très sale tronche dobama,traîtreà la moitiébde ses racines etv devenus un fanatique de l’homicide,tout devant diaparaître avant inventaire hhabuile mis scélérat, moyen de continuer à dominer de façon à la fois dérisoire et vioente comme lesz dernier râls de l’agonie et ses surs&auts brutaux avavnt que tout ne se termine dans « les grands cimetières sous la lune  » des camps de la mort digne,douce et apaisée-mourir,oui mais ne pas souffrir-par suicide assisté ou sédation profonde.Oui,tout se tient,jeune homme, et il est terrifiant que vous ayez fait ce choix délibéré alors que moi,69 ans ,totalementv aveugle d’un oeil,bourré de névralgies qui m’empêchent de dormir comme pouvez pouvez le constater à cette heure tardive j’ai choisi « la bonne souffrance » et la vie qui en resurgit toujours, nouvelle et ancienne,et a fina trouvant ici cette vie o narturelle ,préudesaux divines musuescdes bobns et de saibnt vie

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        2. merci pour votre commentaire qui,pour une fois, est argumenté;sur les dates,rien à dire;sur leur interprétation,beacoup!1 suurRabelais,lire « la religion de Rabelais » de Lucien Fébvre » beaucoup plus nuancé que les lieux-communes habituels:le Moyen äge,comme ,l’Antiquité-voir « Antiqité tardive ou Moyen äge  » d’Henri Irénée Marrou-a mis beaucoup plus de temps à mourir qu’on ne le dit:cette coupure brutale Moyen âge-Modernité est donc primaire et fausse:même Descartes n’aurait pas existé sans la scolastique qu’il vitupère pourtant-voir l’ouvrage d’Erienne Gillson à ce sujet
          Enfin le fond:la modernité,puis post-modernité,puis anti-humanisme-Foucauls-plus transhumanisme est une course à la mort à vitesse &éaccélérée,un « Précis de décomposition » à la Cioran:Sylvia Plath en est un exemple mais,vous retardez, car on a fait beaucoup mieux-ou pire-dans le genre,surtout en peinture,certes ,voir l’immonde Vagin de Kapor exposé à Versailles,mais aussi en poésie ce qui explique que plus personne n’en lit.
          Cette décomposition a,comme toujours,une cause m metaphysique,la décomposition de l’être tell que formulé jadis par Aristote puis renouvelé par Saint Thomas d’ Aquin et recherché en vain par Heidegger.
          Vous aimez être décomposé,courir à la mort dans la dignité par suicide assisté,vous noyer dans le raz-de-marée de la culture de mort?Pas moi et seuls les petits-bourgeois occidentaux le veulent alors que les jeunes peuples ou,plus exactement ,raljeunis par le christianisme et,à un moindre degré, l’Islam;n’en veulenst pas du tout et vous méprisent,vous et les autres et ils ont raison!ire « cours de metaphysique » donné au séminaire de Libreville sur internet.Quant à vous et aux vôtres peut être un bond en arrière vers « le livre des morts égyptiens » ou « le livre des morts tibétains »:cela se porte très bien cette saison! »La tolérance et l’apathie sont le signe de la mort d’une civilisation »-Aristote.Lire tout aussi sur « spiritualité,politique,économie.erlande.com pour la réflexion et  » tantampotestantamaude.erlande.com pour l’action;Conclusion:laissez les morts enterrer les morts et allez de l’avant!Autant tu peux,autant tu oses mais n’oses pas l’imossiblle car tu vas à ta mort et à celle des autres!

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          1. C’est curieux , vous me parlez comme si j’étais votre élève alors qu’on ne se connait absolument pas . Vous défendez une certaine littérature et moi une autre que , manifestement vous n’appréciez pas . C’est votre droit . Nos sensibilités ne s’accordent pas , tant pis .

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            1. Vous devez être professeur et n’aimez pas être pris pour un élève.Pourtant votre seul « enseignement » parle de « sensibiloité ».Or je ne sache pas qu’il s’agisse là ni d’uu concept clair et objctif,ni,de ce fait,transmissible de professeur à élève ou inversement mais d’une idée vague et indéfinissable.Sur ce point,donc,en effet, je n’hésite pas un instant à vous parler comme à un élève,ayant moi-même était chargé d e cours dans plusieurs établissements universitaires, puisque vous n’avez aucune réponse argumentée alors que mon message l’était,qu’il était long et méritait un peu plus qu’un jugement de « sensibilité.Mais ,basta,vous êtes indécrottable et sûr de tout savoir et d’avoir raison,votre « sensibilité » étant moderne et la mienne obscurantiste et moyen-âgeuse ce qui pour moi est d’ailleurs face à la décomposition de l’intelloigence des modernes en faveur de cette même « sensibilité », un éloge.Je ne vous répondrai plus voyant que je travaille encore à une heure tardive car j’ai assez à faire

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              1. Erlande , je vous trouve bien arrogant (comme tous les profs ???) , peut-être une déformation professionnelle . Dommage j’aurais préféré que vous m’en disiez plus sur « vos » auteurs catho . Il est à la mode de dénigrer les auteurs actuels . C’est pas nouveau . Déjà au temps de Pascal , c’est dire … Au fait , où avez-vous vu que « mon seul enseignement parle de sensibilité « ? Si votre enseignement à vous consiste à interpréter vos lectures , pourquoi pas mais alors acceptez le désaccord d’avec vos lecteurs .

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                1. , Je ne suis pas professeur du tout et ne l’ai été qu’occasionnellement,il y a bien longtemps et dans nu tiout autre domaine que la littérature,n’étant pas un obsédé textuel;2 ma liste voulait simplement ,au hasard de la mémoire du moment,donner quelques noms de qualité très inégale d’ailleurs mais qui méritent d’être connus si l’on s’intéresse vraiment à la poésie;3 elle faisait suite à une autre,plus brève, sur laquelle figuraient des auteurs pas catholiques du tout et je l’allongerai peut-être un jour mais j’avoue que je me suis fait un malin plaisir cette fois de ne mettre que des catholiques pour exaspérer les neo-conformistes et j’ai réussi;4 au XVII° siècle,les Anciens ont écrasé les Modernes:vous connaissez le moderne Pradon?Moi,oui et c’est une nullité;5 C’est vous qui de mémoire avez parlé deux fois de « ressenti » et pas de sensibilité,ce qui est différent;je me fous intégralement du ressenti qui a remplacé le vécu-Husserl- de ma jeunesse mais la marchandise,sans intérêt ,est la même,bavarde,confuse,egocentrique,bref ennuyeuse; 5 les agresseurs et les arrogants,que je sache,depuis longtemps,ce sont les modernes et ils s’en flattent, bavant leur haine et leur mépris du passé au nom d’une supériorité illusoire car toujours changeante et jamais démontrée;si je vous en faisais une liste,je pense que vous seriez étonné de sa longueur tant la plupart ont sombré dans un juste oubli en généra mais je reconnais qu’il y a quelques exceptions:me vient en tête les « unanimistes » qui se sont ensuite rangés des voitures en faisant uniquement de la prose:Duhamel,Jules Romains,etc,et même Pierre-Jean Jouve qui a rompu radicalement avec eux sous l’influence de la découverte de la psychanalyse grâce à sa femme Reverchon-Jouve;autre exemple curieux,l’inventeur du cubisme n’est pas un peintre mais un poète Max Jacob-« le cornet à dés »,illisible- qui l’abandonna après sa conversion difficile car il était homosexuel mais je reconnais que cela peut se discuter;disons que c’était dans l’esprit du temps et comme toujours dans ce cas,éphémère.En dernier lieu ceux qui ne se lassent d’ouvrir des portes grandes ouvertes depuis longtemps m’ennuient car ils ne m’apprennent jamais rien,ressassant sous des formes diverses les mêmes chose,les classiques ayant au moins un avantage « mettre sous des formes anciennes,des pensers nouveaux »..

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                  1.  » j’avoue que je me suis fait un malin plaisir cette fois de ne mettre que des catholiques pour exaspérer les neo-conformistes et j’ai réussi »
                    Ah , là , là , quelle gaminerie . Mais surtout bravo pour la confusion . N’en déplaise , je méprise tout ce qui reconnait le christianisme en particulier et les croyances plus généralement . Celà dit j’aime la lecture des chrétiens contrariés tel Léon Bloy par exemple. Mais ils sont rares et d’une façon générale tous ces gens sont grotesques . Je ne sais pas ce que c’est que « Les Modernes » en dehors d’une querelle déjà ancienne et qui ne m’interresse pas . Vous me dites que rien n’a vraiment changé depuis les temps anciens . Et alors ? Je m’en fou . Parlons plutôt de notre temps et de la colère qu’il provoque .

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  5. Vous êtes meilleure pâte que moi,bravo!Mais si vous voulez des poètes non- convenus,j’en ai à la tonne de Jean de Boschère-l’Obscur-à Oskar Venceslas de Lubicz-Milozs-oncle lointain du prix nobel-et ses « Arcanes »-trop ésotériques d’ailleurs-en passant par le merveilleux Jean Follain,un bon catholique, et ses très purs et quotidiens poèmes en prose et le libanais fantastique et raisonnable-catholique aussi!na!-Georges Schéhadé,etc, sans oublier les demi-jobards de la Revue La tour de Feu-Béjut et leur grand manitou,pas mal d’ailleurs, dont le nom m’échappe,là,ou le groupe de Rochefort-Cadou,Manoll,etc.Pour teminer les quatre derniers vers d’un poème d’Olivier Larronde-« Rien,voila l’ordre »-hélas suicidé très jeune: »N’imprimons que la neige ou neigeons pour écrire,aux pas choisis par des baisers.Jamais n’y sois seul, autrement que pour rire, en passant ailleurs qu’un passé »:cela ne veut strictement rien dire mais c’est touchant!Amicalement!

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  6. Erlande , si vous trouvez ce site rasant , pourquoi donc y trainés-vous ?
    Vous aimez l’auteur qui signait « Rien voilà l’Ordre » ? Ca tombe bien , moi aussi . Il n’y a pas longtemps que je l’ai découvert .

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    1. JE TROUVE CE SITE RASANT CAR CONFORMISTE,VIEILLOT,ARCHAÎQUE,MORTIFERE ET DECONSTRUCTEUR!QUANT A CE MALHEUREUX OLIVIER LARRONDE,JE NE L’AIME PLUS DEPUIS QU’A 69 ANS,TOTALEMENT AVEUGLE D’UN OEIL ET 2/10, L’AUTRE,JE REVERDIS DE JOUR EN JOUR (majucules non voulues-) depuis que je peux consacrer de 18 h à 20 h par jour à l’activité intellectuelle comme un traîne-savates à « l’oisive jeunesse à tout asservie »-Arthur–ou d’adolesscents vieillis sur pieds ,pleins de ressentiment de devoir gagner son pain quotidien à « faire chier les mômes »-Zazie-au lieu d’affronter « les grandes épreuves de l’esprit »-non celles particulièrement viomletes de la mescaline comme l’auteur de ce livre Henri Michaux qui malgré  » son « Misérable miracle » finit par être dominée par elle,cessa d’écrire et composa ces tableaux mornes et répétitifs de l’autiste qu’il était devenu alors que celui «  »d’Ecuador », »Du voyage en grande carabagne' » et créateur de Plume avait au moins l’avantage d’être drôle,mais celles engendrées par le doux cannabis.!Pour vous détendre de ce climat délétère, vous pouvez toujours allé sur un mes deux sites consacrés à la réflexion pour le premier et vous amuser à lire son premier article,à tout seigneur, tout honneur « La metaphysique » et d’autres aussi hilarants.PS pour une fois,le message n’an pas été avorté avant terme!

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  7. Ce poème est loin d’être le plaisir simple d’un dîner mais joue sur une antithèse entre la consommation pour nourrir le corps qualifiée de moitié tiède et la consommation pour nourrir l’érotisme est apportée par la fille que le baiser n’apeure pas. le jambon est devenu tiède et parfumé d’un ail

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