C’est une conférence à la fois fort instructive et très originale qui a été récemment proposée par le Centre Transdisciplinaire d’Épistémologie de la Littérature, à l’Université Nice Sophia-Antipolis. En effet, Sandrine Montin, maître de conférences à l’initiative de cet événement qui a eu lieu le 9 février 2015, a associé un exposé sur la question du « théâtre comparé » avec une représentation théâtrale peu commune, puisqu’il s’agissait d’un spectacle bilingue français/langue des signes.
Faire du théâtre pour apprendre le serbo-croate
La soirée a débuté par la conférence d’un spécialiste d’études slaves, Boris Lazic, qui a présenté l’Atelier serbo-croate de la Sorbonne, lequel utilise le théâtre pour faire apprendre aux étudiants la langue serbo-croate. L’approche comparative consiste à rapprocher des pièces classiques ou contemporaines françaises et serbo-croates.
Mettre en scène du Shakespeare à l’Université de Nice
Place ensuite aux étudiants pour la deuxième partie de la soirée. Le public a pu assister à deux versions successives d’une même scène de Shakespeare, l’une dans la traduction poétique d’Yves Bonnefoy, l’autre dans une adaptation personnelle qui se veut plus accessible pour les étudiants. Le public a ainsi pu comparer les deux traductions, et donc les deux mises en scène, incarnées par les étudiants de l’Université de Nice.
Une performance théâtrale en langue des signes
Enfin, la troisième et dernière partie de la soirée était consacrée au spectacle « Mains nues, mains chenues », de la Compagnie Signes. Trois acteurs : Mathilde Chabbey (signes), Olivier Debos (voix), et « Plumes » (musique). Deux langues : la langue française, et la langue des signes. Le message, une invitation à changer de regard sur la surdité. Un spectacle étonnant, où la langue des signes devient presque une sorte de chorégraphie.
*
J’ai été d’autant plus séduit par cette conférence qu’elle m’a paru parfaitement accessible au grand public, et même susceptible d’intéresser le plus grand nombre. Le savoir universitaire a vocation à se répandre bien au-delà du petit cercle de spécialistes auquel il est habituellement destiné. Cela n’empêche pas d’aborder des questions très pointues, puisque cette conférence a abordé la littérature de langue serbo-croate, des notions de traduction et de mise en scène… Mais la forme choisie, où la théorie se mêlait à la pratique, permettait de se rendre accessible au grand public, et cela, sans pour autant perdre en rigueur et en exigence.

L’image d’en-tête a été trouvée grâce à l’outil Pexels proposé par WordPress.
3 commentaires sur « Quand la conférence se conclut en spectacle… »